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- Corée du Sud-Allemagne (2-0)
Et à la fin, c’est l’Allemagne qui perd
Battue par une Corée du Sud particulièrement soudée, la pire Allemagne de ces vingt dernières années rentre à la maison.
Corée du Sud 2-0 Allemagne
Buts : Kim (90e) et Son (90e+5e) pour la Corée du Sud
France 2002, Italie 2010, Espagne 2014. Il ne fait plus trop bon être champion du monde depuis le début du millénaire. À l’instar de ces chefs étoilés du passé, la Mannschaft est elle aussi passée à la trappe au premier tour de l’édition suivant son sacre. Trois points, deux buts, c’est évidemment trop peu pour Müller-Kroos-Özil-Khedira. Mais ce sont bien ces mecs-là qui entrent dans l’histoire en tant que première génération allemande éliminée en phase de poules d’un Mondial. Une première depuis 80 ans et une sortie de route face à la Suisse. Ce mercredi, les Allemands n’ont jamais semblé aussi loin de leur football et de leurs certitudes. Jeu lent et stéréotypé, aucune idée, les joueurs de Joachim Löw ont pratiquement tout raté, et sortent de ce Mondial la tête très basse, et bons derniers du groupe.
Suffisance déficiente
Assis à côté de Miroslav Klose en tribunes, Jérôme Boateng soupire. Une grosse trentaine de minutes se sont à peine écoulées, mais le défenseur – suspendu à la suite de son carton rouge face à la Suède – a déjà compris qu’il ne verrait pas le meilleur match de l’histoire de la Mannschaft. À la limite, il peut retenir quelques beaux mouvements au centre du terrain, mais en oubliant l’usage fait du ballon à l’approche des 16 mètres : Marco Reus qui s’essaie à un centre-tir improbable et certainement impossible, Goretzka qui foire 9 centres sur 10, Hummels qui envoie dans les mains de Cho à la suite d’un corner obtenu par Werner…
À dire vrai, ce sont même les Sud-Coréens, pourtant complètement privés de possession, qui sont les plus fringants. Sur coup franc, Jung envoie une prune puissante, flottante et qui rebondit juste devant Neuer, obligé de s’y reprendre à deux fois pour écarter le danger du poing. L’Allemagne s’assoupit, les Sud-Coréens en profitent alors pour s’offrir plusieurs bonnes séquences de circulation, toutefois mal ponctuées par Son qui déchante sur deux tentatives non cadrées.
Jusqu’à la lie
Cinq minutes suffisent pour tout oublier après la pause. Ou le faire croire. Un coup de boule puissant de Goretzka permet d’abord à Cho de prouver qu’il est bien un des meilleurs portiers depuis le début du Mondial. Dans la foulée, Werner fouette une demi-volée à un mètre des buts coréens. Le temps qu’il se relève, Son est proche de lober Neuer, mais son contrôle poitrine est trop long. C’est malheureusement tout. Gómez et Müller font leur entrée, Werner frappe à côté. Dans le même temps, la Suède est en train de s’offrir le Mexique. Les Allemands le savent, c’est évident. Ils laissent alors plus d’espace aux Coréens qui s’offrent un amour de contre-attaque tout en technique, mais vendangée par Moon, qui marche sur la sphère (65e).
Pêle-mêle, les gars de Löw s’essaient au but : une petite tête de Gómez captée par Cho, une frappe de Kroos au-dessus, un centre de Kimmich dégagé difficilement par Cho, une tête non cadrée d’Hummels. Mais c’est plutôt triste. Dans les arrêts de jeu, les Sud-Coréens prennent les devants grâce à la VAR, qui invalide le hors-jeu de Kim en signalant une passe décisive… allemande. Dans la foulée, Neuer se la joue Higuita, perd le ballon et permet à Son d’enfoncer le clou. Le miracle Kroos n’était donc qu’une illusion. L’Allemagne quitte la Russie. Auf Wiedersehen.
Corée du Sud (4-4-2) : Cho – Lee, Hong, Kim, Yun – Lee, Moon (69e Ju), Jang, Jung – Koo (46e Hwang (79e Ko)), Son. Sélectionneur : Shin Tae-Yong.
Allemagne (4-2-3-1) : Neuer – Kimmich, Hummels, Sule, Hector (78e Brandt) – Khedira (58e Gómez), Kroos – Goretzka (63e Müller), Özil, Reus – Werner. Sélectionneur : Joachim Löw.
Par Émilien Hofman