- C1
- Quarts
- Real Madrid-Chelsea
Et à la C1, c’est le Real qui gagne
Un an après sa qualification épique, le Real Madrid retrouve Chelsea en quarts de finale de Ligue des champions. Et comme d’habitude, les Merengues seront à la hauteur du rendez-vous, qu’importe la situation au pays.
L’herbe est toujours plus verte ailleurs, paraît-il. Pour le Real Madrid, elle l’est assurément en Ligue des champions cette saison. Aux fraises en championnat, avec treize points de retard sur le FC Barcelone, les Merengues sont des dauphins bien inoffensifs en cette fin de saison en Liga. Dernière preuve : la défaite samedi face à Villarreal, au Santiago Bernabeu (2-3). Quatre jours plus tard, c’est sur cette même pelouse que le Real Madrid va pouvoir ressortir sa tenue de gala européenne, à l’heure de défier Chelsea pour la troisième saison consécutive en C1. En 2021-2022, les Blues s’étaient hissés en finale aux dépens des Madrilènes, qui avaient pris leur revanche la saison suivante, lors d’un quart de finale mythique. Un an plus tard, l’heure de la belle a sonné, avec un Real favori par la force des choses.
Félix, le gentil épouvantail
Identique à celle de la saison passée, au même tour, l’affiche est pourtant bien différente. Parce que le retour aura cette fois lieu à Stamford Bridge, que le Real et Chelsea ont inversé leurs étiquettes de club en crise vs tenant du titre, et qu’Antonio Rüdiger a changé de camp. Interrogé par Marca pour l’occasion, l’Allemand dresse le tableau : « Chelsea a beaucoup changé, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Elle n’a rien à voir avec l’équipe dans laquelle je jouais. » Depuis son départ, Thomas Tuchel puis Graham Potter ont été remerciés, sans parler des innombrables recrues arrivées sur les bords de la Tamise. Un remaniement perpétuel dont l’efficacité laisse songeur, en dehors des performances d’un ancien ennemi de la Maison-Blanche : João Félix. Prêté par l’Atlético, le Portugais régale depuis son arrivée en janvier, mais n’a pas de quoi effrayer le Real pour autant. En six matchs face aux Merengues, il n’a jamais été décisif, ni gagné. Pire : en deux sorties sur la pelouse du Bernabeu, il a perdu deux fois sur le même score (2-0). Une statistique que ne ressortira sûrement pas Frank Lampard, de retour aux affaires, à l’heure de motiver ses troupes, à la peine en championnat (11e) et encore battues le week-end dernier à Wolverhampton (1-0).
Sur ce point-là, le Real Madrid est au même niveau, après sa défaite à domicile face à Villarreal. « Le manque d’équilibre, c’est ce qui nous a porté préjudice. On a cherché à mettre des ballons entre les lignes, mais on aurait pu être bien plus tranchants, individuellement et collectivement, a reconnu Ancelotti. Mais bon, cela ne change absolument rien pour le match de mercredi, ce sera totalement une autre histoire. » Une autre histoire, car le Real Madrid a prouvé ces dernières saisons qu’il était, plus que quiconque, capable de changer de costume pour une soirée européenne, peu importent les secousses internes. À tel point que même les adversaires sont invités à disserter sur le sujet, à l’image de César Azpilicueta : « Ce n’est pas seulement basé sur la musique de la Ligue des champions. C’est basé sur la qualité, l’expérience… Ils sont menés 2-0 à Liverpool et ils ne deviennent pas fous, ils ne coulent pas. Ils finissent par gagner avec un large avantage. Dans ces situations, quand ils semblent avoir perdu, ils se calment et gèrent. »
Un Ballon d’or réveillé
Prouvée à maintes reprises la saison passée, cette faculté du Real à hisser son niveau de jeu quand une grande échéance pointe le bout de son nez n’est plus un secret. Ils l’ont d’ailleurs démontré il y a peu, en demi-finales retours de Copa del Rey. Battus à l’aller à domicile par le Barça (0-1), les hommes de Carlo Ancelotti ont giflé les Blaugrana au retour au Camp Nou (4-0), notamment grâce à un revenant : Karim Benzema. Auteur d’un triplé à cette occasion, mais aussi quelques jours plus tôt face à Osasuna, le Ballon d’or retrouve la forme et ses jambes de la saison passée au meilleur moment. Auteur de 13 pions l’année dernière en C1, il a repris son rythme effréné à partir des huitièmes face à Liverpool, avec 3 buts et 1 passe décisive sur la double confrontation. Affûté comme jamais, le Nueve a d’ailleurs donné le ton sur son compte Twitter :
C’est bientôt l’heure ☄️ #alhamdulillah 🤲🏽🤍 pic.twitter.com/XdxTLhWmlw
— Karim Benzema (@Benzema) April 10, 2023
Le retour au premier plan de KB9 n’est d’ailleurs pas la seule bonne nouvelle côté madrilène. La prise de pouvoir d’Eduardo Camavinga se confirme depuis plusieurs semaines, que ce soit en latéral gauche ou dans le cœur du jeu, tandis que la fin de saison s’annonce calme sur le plan national, avec un calendrier léger en dehors d’un déplacement à San Sebastian pour défier la Real Sociedad (4e), et de la finale lointaine de la Copa del Rey le 6 mai, face à Osasuna. Pour la Maison-Blanche, tous les voyants sont donc au vert pour une nouvelle soirée de gala en C1, au Bernabeu. « Ce stade intimide. Tu peux voir la peur sur le visage de l’autre équipe, salive déjà Rüdiger, Ici, la pression est immense. (…) Et je le dis comme quelque chose de positif, parce que moi, j’aime avoir ce genre de pression. C’est comme ça, c’est l’histoire du club. Le Real n’est pas fait pour n’importe quel joueur. » Et n’importe quel rendez-vous.
Par Adrien Hémard-Dohain