- Clash de la rédac
- FC Lorient
Est-il judicieux pour un club de chambrer un joueur adverse ?
Après sa victoire dans le derby, le FC Lorient s'est payé le défenseur rennais Warmed Omari sur ses réseaux sociaux. Déplacé ou de bonne guerre ? Deux journalistes de la rédaction ne sont pas d'accord et exposent leurs arguments. À vous de trancher.
Non, un club ne devrait pas dire ça
Mathieu Rollinger
Le match de Warmed Omari contre Lorient est à montrer dans toutes les écoles de naufrage. Pas de doute là-dessus. Et il faut souvent bien moins qu’un but contre son camp et une passe décisive contre son camp pour qu’un joueur se ramasse une volée de bois vert dans les médias, dans les discussions de supporters ou sur les réseaux sociaux. Cette rançon de la foire, ce walk of shame, s’est institutionnalisée comme un passage obligé pour tout footballeur coupable. Comme si le 1 dans les notes de L’Équipe ou une vanne sur So Foot n’était pas assez accablant pour le joueur, le FC Lorient a décidé de hurler avec les loups et d’en remettre une couche, aussi gratuitement que les trois points offerts par le Rennais.
Omari si tu savais… Qu'Isaak Touré allait surgir pic.twitter.com/kr8JDrxg6X
— FC LORIENT 🐟 (@FCLorient) October 23, 2023
Ce post n’est pas méchant, mais il revient à ajouter une brique sur une maison qui s’est déjà effondrée. Nous vivons dans une époque où les joueurs sont déjà sous un feu permanent. Mener une carrière est un parcours du combattant où il faut résister à la pression de la concurrence, des exigences du staff, des critiques extérieures et de toutes les autres sollicitations Le tout sans avoir le droit à l’erreur, visiblement. Omari a 23 ans, soit un de plus qu’Alexis Beka Beka, qui avait ému tout le monde du ballon rond lorsqu’il l’a vu assis au bord du vide. Ce cri d’alerte est devenu un signal d’alarme sur la santé mentale, sujet beaucoup trop longtemps mis sous le tapis. Laissant au placard son statut d’institution, le FCL est lui-même l’employeur d’individus qui pourraient subir le même traitement et donc en souffrir. Pourtant, du haut de sa 12e place de Ligue 1, il préfère se ranger du côté de ceux qui s’acharnent. Alors qu’il y avait toute la place pour se foutre ouvertement du Stade rennais dans son entièreté.
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Oui, on ne veut pas d'un foot aseptisé
Adrien Hémard-Dohain
Reprendre le tube de Johnny qui a déjà pourri toute une génération de Marie, ce n’était pas la blague du siècle. Mais de là à reprocher au FC Lorient de faire preuve d’un peu d’audace dans sa communication ? Par pitié : non. À l’heure où le football s’aseptise de plus en plus, dans la lignée de clubs à la communication toujours plus fade, on ne peut pas tomber sur le premier soupçon d’originalité venu. Certes, la santé mentale des joueurs est un sujet sérieux qui mérite amplement d’être enfin mis sur la table. Mais une petite pique musicale du FC Lorient n’est pas franchement comparable à du harcèlement envers Warmed Omari. La seule conséquence : c’est que le défenseur rennais sera regonflé à bloc au match retour. Après tout, quand la mascotte du Stade rennais plaque celle de Nantes, évacuée ensuite sur civière, on crie au génie. Alors quand le bâton fait son retour dans la tronche des Rennais quelques semaines plus tard, difficile de s’apitoyer sur leur sort, encore plus dans un contexte de derby. Dans un autre style, l’engouement récent autour du combat de Cédric Doumbé a bien prouvé que le trashtalking ne pouvait pas faire de mal au sport. La seule conséquence fâcheuse, c’est le risque de finir dans une vidéo de McFly & Carlito. Ce que personne n’oserait souhaiter au FC Lorient, pas même ceux qui ont trouvé que les Merlus ont franchi la ligne rouge (et noir) sur ce coup.
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