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Ces matchs des Bleus qui ont sauvé Deschamps
Comme à chaque fois qu’on dit son équipe de France finie, les Bleus de Didier Deschamps ont offert une belle réaction contre l’Italie pour boucler l’année. Retour sur ces matchs qui ont « sauvé » le sélectionneur depuis le début de son mandat, en 2012.
« Ce match contre l’Italie est-il fondateur ? Cela ne me parle pas d’avoir des étiquettes comme ça. Mais c’est beaucoup de fierté par rapport à ce qu’on a réalisé. » Au micro de La Chaîne L’Équipe, Didier Deschamps a fait ce qu’il maîtrise le mieux : balayer les doutes et rester de marbre face aux critiques. Le sélectionneur l’assure : il ne s’est jamais senti en danger (ce n’est pas faux) lors d’une année moyennasse pour les Bleus et il n’a pas encore l’intention de donner le plaisir à ses détracteurs de s’en aller. C’est une spécialité de l’ère DD : repartir de l’avant et envoyer un message quand il semble dos au mur.
→ Italie – France (1-3, 2024)
Débutons donc par le plus frais. En léthargie depuis l’Euro allemand – malgré une demi-finale en trompe-l’œil –, l’équipe de France sauce Deschamps commençait en effet doucement à ressembler à une vieille relique. Fades, les Bleus viraient même au morne depuis la rentrée. Oui mais voilà, l’Italie a pointé le bout de son nez. À San Siro, les Français ont débarqué avec la dalle et l’idée d’éteindre le feu sous les miches de DD. Lucas Digne à la lance et Adrien Rabiot avec le casque ont ainsi joué les pompiers de service. Jusqu’à quand ?
Elle est belle celle-là ! 🤩 pic.twitter.com/DxzVJTypYd
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) November 17, 2024
→ Portugal – France (0-0, 3-5 TAB, 2024)
Pour l’équipe de France, le bilan de l’Euro ne dépasserait pas les deux paragraphes. Usée, la tactique de Didier Deschamps n’a piégé personne pendant la première quinzaine continentale. Il fallait donc un déclic. Et une fois n’est pas coutume, l’électrochoc a émané d’un 0-0. Contre le Portugal en quarts, les Bleus se sont décidés à enfiler l’armure pour tenir le choc (merci Mike Maignan) et emmener la bande de Cristiano Ronaldo aux tirs au but. En l’emportant dans un exercice qui avait provoqué des remous au sein de la Fédé, avec une passe d’armes entre le sélectionneur et le DTN Hubert Fournier au printemps. Insubmersible, le DD.
→ Espagne – France (1-2, 2021)
Vous aimez ? C’est Deschamps. Cinq matchs nuls consécutifs, une élimination follement anonyme à l’Euro (décidément) et le seul Karim Benzema pour surnager un peu au milieu d’un groupe troublé. L’année 2021 de l’équipe de France était moche. Il fallait donc un catalyseur : ce sera le Final Four de la Ligue des nations. D’abord en demies, en retournant la pauvre Belgique après avoir été mené de deux buts (victoire 2-3), puis en finale contre l’Espagne, là aussi après avoir compté sur l’ouverture de Benzema et son enroulé, suivi de Kylian Mbappé et son passement de jambe pour sceller un succès d’estime (1-2) et ajouter un nouveau trophée dans l’armoire. ¿ Réalismo no ?
𝐂𝐇𝐀𝐌𝐏𝐈𝐎𝐍𝐒 🏆🤩
🔙 Il y a 2 ans, le 10 octobre 2021, finale de la 𝐋𝐢𝐠𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 face à l'Espagne 🇪🇦
Les Bleus remportent le titre grâce à des buts de @Benzema et @KMbappe 🔥🔥#FiersdetreBleus pic.twitter.com/MI8SGWp6uL
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→ Portugal – France (0-1, 2020)
Avant 2024, il y a eu 2020. Le monde vivait alors sous Covid, et l’équipe de France frôlait dangereusement la fin de cycle. Le 11 novembre au Stade de France, les Bleus se cognaient même très fort à la Finlande de Marcus Forss et Onni Valakari (défaite 0-2), et se préparaient à vivre pareil scénario à la Luz de Lisbonne. La panique n’a finalement duré qu’une heure, avant que N’Golo Kanté – d’un pointard de renard – n’offre la win. Cycle relancé.
On se remet le but de N'Golo Kanté et la parade d'Hugo Lloris face au Portugal juste pour le plaisir ! 😉🔥 #FiersdetreBleus
Le résumé complet du match➡ https://t.co/qy8dXcfvHN pic.twitter.com/Rmj2CHFDXV
— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) November 16, 2020
→ Argentine – France (3-4, 2018)
Kylian Mbappé Ier a vu le jour sous le soleil de Kazan. Encore sonnés par la titularisation d’Ousmane Dembélé contre l’Australie en ouverture et le nul de la honte contre le Danemark lors du dernier match de groupe, les Bleus se cherchaient encore une raison de vivre dans cette Coupe du monde russe. Alors, quand on ne peut pas s’en sortir contre les petits, autant se jeter dans la gueule des grands et offrir le plus beau match du Mondial. En huitièmes de finale, l’Argentine s’est ainsi évaporée sous les foulées supersoniques de Mbappé en mission. La première étape d’une deuxième étoile.
"Arrête-moi si tu peux" (2018) 🎬⚡️#OTD | #FIFAWorldCup | @KMbappe pic.twitter.com/XsYErzbUX3
— Coupe du Monde 🏆 (@fifaworldcup_fr) June 30, 2024
→ France – Irlande (2-1, 2016)
Paul Pogba aurait pu détruire tout ce que Dimitri Payet a construit une semaine plus tôt. Pour son entame de championnat d’Europe à la maison, la France s’en sortait effectivement grâce à la patte droite du Réunionnais, buteur sur le buzzer contre la Roumanie et l’Albanie. Contre l’Irlande en huitièmes, le penalty provoqué par Sagna dès le coup d’envoi a donc failli foutre en l’air tout le processus. En réalité, il n’a fait que le renforcer. Revenus en forme et en Griezmann (featuring Olivier Giroud), les Bleus inversent la tendance, plient la rencontre et rallient la finale en bougeant l’Allemagne sur leur passage. Non, celui qui gâche tout se nomme Ederzito António Macedo Lopes.
🇫🇷 @AntoGriezmann , meilleur joueur et meilleur buteur de l'EURO 2016
👉 137 sélections 👉 116 fois titulaire 👉 44 ⚽️#Grizou | @equipedefrance pic.twitter.com/1O1vSP4Dl0
— UEFA EURO 2024 🇫🇷 (@EURO2024FRA) September 30, 2024
→ France – Ukraine (3-0, 2013)
Roman Zozulya et Andriy Yarmolenko se diront qu’ils ont été des « presque héros ». Buteurs dans la glace de Kiev en barrage aller pour la Coupe du monde 2014 (2-0), les deux attaquants ukrainiens plaçaient leur pays à 90 minutes d’un voyage au Brésil, huit ans après avoir vu l’Allemagne. Mais 90 minutes, c’est long. C’est en tout cas ce qu’a dû se dire Mamadou Sakho au moment d’entrer sur la pelouse du Stade de France pour la manche retour. Sélectionneur depuis un an, Didier Deschamps joue alors une partie de sa street cred sur ce seul match et ne se doute pas une seule seconde que son vrai héros sera le défenseur de Liverpool. Auteur de ses deux buts les plus moches (et les plus beaux) en carrière, Sakho sauve son coach, la France et invente l’étiquette de « la femelle du chat à DD ».
🇫🇷⚽️ Le doublé de Mamadou Sakho, les Bleus mènent 3 à 0 face à l'Ukraine !#lequipeFOOT pic.twitter.com/Yvkur2pQDA
— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) June 2, 2020
→ Espagne – France (1-1, 2012)
Terminons par le plus ancien. Le 15 août 2012, Didier Deschamps lançait son mandat par un 0-0 au Havre, en amical contre l’Uruguay. Les Bleus se trouvent en pleine transition après l’ère Domenech et la parenthèse Laurent Blanc. En ligne de mire, les qualifications au Mondial 2014, dans les faits, deux victoires poussives devant la Finlande et la Biélorussie, puis une défaite à domicile face au Japon. Vient alors l’Espagne comme premier crash test. Dans un Estadio Vicente-Calderón déjà vétuste et en panne d’éclairage, la France galère après le but de Sergio Ramos et voit les fantômes de son passé récent refaire surface. Tout cela jusqu’au temps additionnel, la caboche d’Olivier Giroud et un nul à la saveur de victoire. Un groupe venait de naître, son sélectionneur aussi.
→ Bonus : Noël Le Graët (2023)
Quelques jours après avoir digéré la défaite en finale de Coupe du monde 2022 contre l’Argentine, Didier Deschamps se présentait face aux médias pour annoncer sa prolongation de contrat à la tête de l’équipe de France jusqu’en 2026. Sans se soucier de l’opinion populaire exigeant Zinédine Zidane, Noël Le Graët, encore président de la FFF, décidait en effet de faire rempiler le Basque et de lui décerner officiellement un totem d’immunité.
Par Adel Bentaha