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Espagne-Allemagne, on s’était dit rendez-vous dans deux ans
Deux ans après une première bataille, l'Allemagne et l'Espagne se retrouvent en finale de l'Euro Espoirs à la suite d'une compétition plus ou moins maîtrisée. De bon augure, puisque les deux sélections comptent bien s'appuyer sur les jeunes pour se refaire une santé et oublier une Coupe du monde 2018 ratée. Et cela tombe bien, ils jouent de la même manière que les grands.
Les championnats d’Europe Espoirs se suivent et se ressemblent. À l’affiche de la finale de la dernière édition en 2017, l’Allemagne et l’Espagne se retrouvent donc deux ans plus tard pour déterminer le nouveau prince d’Europe. Pas vraiment une surprise, puisque les deux pays se sont partagé quatre des cinq dernières médailles d’or (deux pour l’Espagne en 2011 et 2013, autant pour l’Allemagne en 2009 et 2017) en laissant seulement la Suède monter sur la plus haute marche du podium en 2015.
Outsiders, vraiment ?
Si l’histoire récente des championnats d’Europe Espoirs peut expliquer la logique de voir l’Allemagne et l’Espagne se retrouver en finale, la dernière Coupe du monde avait pourtant semblé indiquer la chute de ces deux modèles. Sauf que l’élimination de la Mannschaft dès la phase de poules et de la Roja en huitièmes de finale face à la Russie ne font pas oublier le talent et le travail effectué chez les jeunes, depuis plusieurs années maintenant. Ce championnat d’Europe 2019 est venu le rappeler. Pourtant, au début de la compétition, les favoris se nommaient principalement l’Angleterre – sacrée championne d’Europe U19 et championne du monde U20 en 2017 -, mais aussi l’Italie hôte de la compétition qui recevait avec des joueurs habitués à évoluer à l’étage du dessus (Moise Kean, Federico Chiesa, Nicolò Barella, Nicolò Zaniolo, Lorenzo Pellegrini).
D’ailleurs, cela n’a pas loupé, puisque l’Italie s’est imposée en match d’ouverture face à l’Espagne (3-1). Le seul échec des Espagnols, qui se sont vite remis sur le droit chemin en s’imposant sur le fil face à la Belgique (2-1) puis en roulant sur la Pologne (5-0) et la France en demi-finales (4-1). De leurs côtés, les Allemands n’ont pas vraiment tremblé dans cette compétition. Même s’ils ont eu besoin des arrêts de jeu pour s’imposer face à la surprise roumaine en demi-finales (4-2), après avoir écrasé leur phase de groupes (avec notamment un violent 6-1 infligé à la Serbie de Luka Jović). La Coupe du monde 2018 et la Ligue des nations avaient fait tomber l’Allemagne et l’Espagne de leur piédestal en Europe ? Le championnat d’Europe Espoirs est venu rétablir l’ordre établi depuis 2008.
Des Espoirs aux pros, il n’y a qu’un petit pas
Un coup d’œil aux rencontres de l’Espagne suffit pour s’apercevoir que la Rojita joue de la même manière que ses aînés, qui ont roulé sur le monde pendant quatre ans (voire six). Un jeu de possession léché, des latéraux qui enchaînent les allers-retours (Junior Firpo, Martín Aguirregabiria), des milieux de terrain pas emmerdés avec leurs pieds (Fabián Ruiz, Dani Ceballos, Pablo Fornals) et un attaquant de pointe qui n’en est pas vraiment un en la personne de Mikel Oyarzabal. La France, dont l’identité de jeu est encore à trouver, a vite pu se rendre compte de l’écart de niveau entre les deux formations. Alors que sur le papier, les noms étaient presque plus ronflants chez les Bleuets.
Du côté des jeunes pousses allemandes, même topo : le jeu de la grande Mannschaft récente est visible. Avec des golgoths en défense centrale (Jonathan Tah, Timo Baumgartl), des latéraux et des ailiers adeptes de la contre-attaque (Lukas Klostermann, Mahmoud Dahoud, Nadiem Amiri) et un attaquant de pointe efficace à la frappe de balle surpuissante qui pèse déjà sept buts dans cet Euro U21, Luca Waldschmidt. Autant de joueurs qui pourraient très vite se faire une place au niveau au-dessus. Et pourquoi pas dès l’Euro 2020, où l’Espagne et l’Allemagne vont vouloir lever l’affront de 2018 ? D’autant plus que les actuels Espoirs ne vont pas avoir besoin de beaucoup de temps pour apprendre les schémas tactiques des pros : ils jouent déjà de la même manière chez les jeunes depuis de longues années. Voici une finale pour, à nouveau, le démontrer.
par Steven Oliveira