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Ernesto Valverde, l’année de trop ?
De plus en plus critiqué sur le banc du Barça, Ernesto Valverde ne vit que par le soutien et les pions de Lionel Messi. Mais jusqu'à quand ?
25 mai 2019. Trois mois après avoir fait valser le Real Madrid en demi-finale et quelques jours après avoir validé le titre en Liga, le Barça se rend au stade Benito-Villamarín de Séville pour y décrocher face à Valence une 31e victoire en Coupe du Roi. Sauf que tout ne va pas se passer comme prévu. Barcelone déjoue, galère défensivement, et Valence en profite pour piquer à deux reprises en quasiment autant de tentatives (2-1). Les jours d’Ernesto Valverde sur le banc du Barça semblent alors comptés. Les médias espagnols parlent même du probable successeur qui devrait être, selon eux, un nom parmi Roberto Martínez, Ronald Koeman, Massimiliano Allegri et Erik ten Hag.
En face, la cote de Marcelino, elle, est à son paroxysme, puisque Valence met fin à 11 ans sans titre, quelques jours après avoir décroché une qualification inespérée en Ligue des champions. Sauf que la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Et encore plus en football. Résultat, Barcelone et Valence se retrouvent pour la quatrième journée de Liga quatre mois après la finale de Coupe d’Espagne avec plus qu’un entraîneur sur deux encore présent sur le banc. Ernesto Valverde est toujours là, pas Marcelino, victime des caprices de son propriétaire Peter Lim qui n’a pas apprécié que Valence joue à fond… la Coupe du Roi. Pour le plus grand malheur des joueurs et des supporters des Chés.
Deux remontada en deux ans
Heureusement pour Ernesto Valverde, son président Josep Maria Bartomeu est bien moins impulsif que son homologue de Valence. Et bien moins exigeant aussi. Car si le technicien basque a ramené deux Liga en autant de saisons passées en Catalogne, le bilan est tout autre en Ligue des champions. Quand Luis Enrique est connu pour avoir infligé une remontada monumentale au PSG, Ernesto Valverde lui les prend. Que ce soit face à la Roma en quarts de finale de l’édition 2017-2018 (4-1 à l’aller et 0-3 au retour). Ou contre Liverpool un an plus tard en demi-finale (3-0 à l’aller, 0-4 au retour). Deux grosses désillusions qui auraient sonné comme un adieu pour n’importe quel autre entraîneur dans n’importe quel autre club européen.
D’autant plus que la Ligue des champions est l’objectif principal du Barça, à l’image de Lionel Messi qui le répète sans cesse aux supporters à chaque début de saison. Il faut dire que l’Argentin doit trouver le temps long depuis sa dernière victoire dans la compétition en 2015. D’autant plus que son rival Cristiano Ronaldo et le Real Madrid en ont récolté trois depuis le dernier titre des Blaugrana. Sauf que visiblement Josep Maria Bartomeu préfère voir le verre à moitié plein comme lors de ses déclarations à Teledeporte à l’issue de la finale de Coupe du Roi perdue : « Je l’ai toujours dit, Ernesto a un contrat pour l’an prochain. Il est l’entraîneur. Ce n’est pas un échec, ce n’est pas non plus une saison excellente, c’est une très bonne saison parce que gagner la Liga est toujours l’objectif que nous nous fixons. Nous avons rivalisé en finale de la Coupe, nous avons atteint les demi-finales de Ligue des champions et finalement nous avons perdu deux matchs. »
Quand Lionel Messi n’est pas là, rien ne va
Si le discours est audible, il ne passe plus auprès d’une grande majorité des supporters qui profitent de chaque contre-performance du Barça pour déverser leur haine d’Ernesto Valverde sur les réseaux sociaux. Mais aussi auprès des anciens de la maison, à l’image de Frank de Boer qui, depuis Atlanta, a pris le temps de dégommer le coach du Barça dans des propos relayés par Mundo Deportivo : « J’ai vu le dernier match de Barcelone, et Frenkie de Jong jouait presque comme un ailier. Ce n’est pas son poste. Il doit jouer plus dans l’axe. Je ne sais pas ce que veut faire Valverde avec lui. » En attendant de savoir si placer Frenkie de Jong sur un côté est un coup de génie ou une bêtise sans nom – vu le repositionnement dans l’axe du Néerlandais sur les dernières rencontres, la seconde option semble être la bonne –, le technicien basque riposte en présentant son bilan comptable loin d’être désastreux avec 67,21% de victoires quand Guardiola pointait à 71,7%.
La cause du divorce entre les supporters et l’ancien coach de Bilbao ne réside donc pas dans ce pourcentage de victoire, mais bien au niveau du jeu. Il faut dire que le Barça de Valverde est à des années-lumière de celui de Pep Guardiola. C’est bien simple, le jeu du Barça actuel se résume en une tactique : passer le ballon à Lionel Messi. Et si l’Argentin – qui est l’un des derniers soutiens assumés de l’entraîneur – permet au Barça d’engranger des victoires par ses buts et ses passes décisives, la donne est bien plus compliquée lorsque la Pulga est absente. Dans ce cas, le bilan du Barça sur les huit derniers matchs joués sans Lionel Messi se résume à 2 victoires, 2 matchs nuls et 4 défaites. Malheureusement pour Ernesto Valverde, l’Argentin ne sera pas disponible face à Valence pour venir sauver les apparences. À moins qu’un débordement de Frenkie de Jong sur l’aile droite ne vienne prouver que l’entraîneur espagnol est un magicien incompris.
Par Steven Oliveira