- Premier League
- J28
- Liverpool-Manchester City (1-1)
Erling Haaland, la malédiction Liverpool ?
Insipide lors du choc contre Liverpool ce dimanche, Erling Haaland n'a pas réussi à faire gagner Manchester City, qui a concédé le nul (1-1). Une preuve supplémentaire des difficultés de l'attaquant des Skyblues contre Jürgen Klopp et les Reds, l'un des adversaires lui réussissant le moins.
Bien avant de rendre son dernier souffle à l’âge de 68 ans, le 1er mars 2024, Akira Toriyama a peut-être eu le temps de passer un coup de fil à Jürgen Klopp. Car s’il y en a bien un qui connaît le secret pour maîtriser des cyborgs, c’est le créateur de Dragon Ball Z. Et si Erling Haaland se tient encore debout, contrairement à C-16, ou s’il représente toujours une machine à frapper, à l’inverse de C-18, l’Allemand a visiblement trouvé la solution pour contrôler le robot buteur. Ce dimanche, le choc de la 28e journée de Premier League entre Manchester City et Liverpool en a apporté une preuve supplémentaire : les champions en titre ont concédé (ou arraché, selon le point de vue) le nul, et les Reds ont une nouvelle fois contenu l’avant-centre.
Un seul tir, seulement 40% de duels gagnés, 33% de dribbles réussis ou encore 5 ballons perdus, et évidemment zéro but inscrit : telles sont les tristes statistiques non exhaustives de l’attaquant, qui a disputé l’intégralité de la rencontre, mais s’est fait voler la vedette par Luis Díaz, présent dans les bons comme dans les mauvais coups (avec un raté mémorable, notamment). Concrètement, voir le Norvégien galérer de la sorte n’arrive finalement pas si souvent. En réalité, peu d’équipes parviennent à résister aussi bien à l’ancien du Borussia Dortmund. Raison pour laquelle c’est de lui que les médias anglais parleront sûrement, au moment de décrypter ce duel au sommet.
Le sevrage de Klopp
Dans les faits, Haaland a rencontré Liverpool à sept reprises : cinq fois avec City, deux fois avec Salzbourg. Pour… une seule et unique victoire, à l’occasion d’un quatrième tour de League Cup en 2022. Lors de ces sept confrontations, le bonhomme a inscrit trois réalisations (et seulement deux avec City) et n’a délivré aucune passe décisive. Pas vraiment mauvais, mais très loin de ses standards. Surtout, les Reds apparaissent comme l’un des adversaires qui lui réussissent le moins et contre qui il n’arrive pas à trouver la clé du succès. À l’image de Virgil van Dijk, intraitable devant le molosse. Pourtant, c’est peu dire que Klopp redoute l’animal. « Il est le meilleur attaquant du monde, probablement. Contre Manchester City, si vous serrez Erling Haaland avec trop de joueurs, vous ouvrez des espaces pour tous ses autres partenaires de classe mondiale. Dès lors, ça ne vous facilite pas la vie…, expliquait ainsi l’entraîneur en octobre 2022, déjà. Il combine le physique et la technique, il sait où sont les hors-jeu, il les lit bien… Avec les joueurs qui lui tournent autour à Manchester City et qui lui servent des ballons, c’est un ajustement quasiment parfait. »
Si l’équipe de la Mersey a été la toute première à ne pas subir les foudres de l’ogre à son arrivée en Angleterre en 2022 (Haaland avait été décisif 18 fois sur ses 9 premiers matchs de PL, et au moins une fois à chaque match, avant de venir perdre 1-0 à Anfield), ce n’est certainement pas un hasard. L’ennemi préféré de Guardiola a beau affirmer que ses défenseurs ne portent pas une attention particulière au buteur, l’organisation qu’il applique le gêne considérablement. Seule révélation, toujours en octobre 2022 : « Si vous jouez contre lui, vous devez vous assurer qu’il ne reçoive pas beaucoup de ballons. » Lorsqu’ils le croisent, les Rouges s’appliquent donc à limiter au maximum la relation entre le joueur de 23 piges et ses milieux. Spécialement Kevin De Bruyne, sorti à 20 minutes du terme ce dimanche et très agacé par sa performance décevante (36% de transmissions ratées, 80% de duels perdus…). Collectivement, les lignes défensives du dauphin d’Arsenal essayent donc constamment d’isoler les meneurs sur un côté (qu’ils s’appellent Phil Foden, Bernardo Silva ou De Bruyne). Et pour l’instant, ça fonctionne bien… Mais lorsque Klopp ne sera plus là ?
Par Florian Cadu