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Erick Mombaerts : « Ici, les gens nous offrent des chocolats et des produits de salle de bain »

Propos recueillis par Tanguy Le Séviller
Erick Mombaerts : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ici, les gens nous offrent des chocolats et des produits de salle de bain<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

On connaît Manchester City et ses petits cousins de New York et Melbourne, mais il y a également Yokohama en Asie. À 12 000 kilomètres de Paris, ce club est entraîné par un Français : Erick Mombaerts. L'ancien du Havre y a découvert un environnement « exceptionnel », comme il ne cesse de le répéter tout au long de notre entretien. Tout ça dans un pays « où il n'y a pas de gros », où les fans sont survoltés et où la patte gauche de Shunsuke Nakamura fait toujours merveille. Konnichiwa.

Vous avez quitté le Havre un peu précipitamment en décembre. Que devenez-vous ?

Sincèrement, je m’éclate au Japon. J’ai vraiment l’impression de vivre une vie d’entraîneur très agréable là-bas. Le contexte pour le foot est exceptionnel. Ça n’a rien à voir avec le contexte européen, surtout français. Il y a un rapport aux supporters qui est fantastique. Le foot est très populaire là-bas. Le premier match, il y a eu près de 50 000 personnes, des fans extrêmement gentils. Il y a un niveau très surprenant, avec des joueurs qui ont peut-être moins de puissance qu’en Europe, mais qui ont une attitude à l’entraînement qui est exceptionnelle, exceptionnelle. Ils s’entraînent, ils se responsabilisent. C’est très, très pro. Il y a une attitude par rapport à l’entraînement, au respect du club, qui est fantastique.

Entre le moment où vous avez été contacté et le moment où vous avez signé, ça a mis combien de temps ?

C’est allé très, très vite. Il faut savoir que Yokohama est un club qui entre dans le pôle foot de Manchester City. Ce pôle regroupe Manchester City, Melbourne, Yokohama et New York City. Le premier contact a été établi par l’intermédiaire de Manchester City et j’ai dû me décider assez vite. Il a fallu forcément montrer qu’on était très intéressés par le projet et qu’on pouvait entrer dans ce projet. Mais je pense que j’ai été choisi pour ça. Il fallait convaincre les dirigeants de Yokohama.

Est-ce qu’au début, du coup, vous avez cru que c’était pour le poste d’entraîneur de Manchester City ?

Non, non (rires). Je reste quand même très humble sur ce que je suis. Ça a toujours été très clair, c’était un poste au Japon avec un début de saison en mars et il fallait être à pied d’œuvre en janvier. C’est pour ça que j’ai dû prendre une décision très rapidement.

Comment ont réagi vos joueurs au Havre ?

Ils étaient un peu surpris. On n’était peut-être pas dans une zone de turbulences, mais pas loin, avec le projet Maillol qui n’aboutissait pas. C’est vrai que les joueurs, comme tout le monde d’ailleurs, étaient un peu décontenancés. Mais, les pauvres, ils avaient aussi tellement de soucis avec ce projet. C’est vrai que ça a compté aussi dans ma décision. Ça faisait plus de trois mois qu’on était soumis à ce régime. Pour moi, ça a été un bon concours de circonstances pour aussi retrouver une forme de stabilité et repartir sur un nouveau projet. Je ne les ai pas laissés en mauvaise posture. Je pense souvent aux joueurs et à certains en particulier avec qui je me suis très, très bien entendu. C’est toujours un petit pincement au cœur de les laisser. Ils sont bien repartis en championnat, donc tout va bien.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet japonais ? Le goût de l’étranger ? C’était votre première expérience hors de nos frontières d’ailleurs…

Oui, il y a eu un peu de ça. Au départ, je vais être franc, c’était le projet de Manchester City. Il faut être d’accord sur un projet de jeu, la façon de le mettre en œuvre. Ça, ça me passionne. Qu’on ait des idées communes sur le jeu et qu’on essaye de mettre ça en pratique. Ça m’a beaucoup plu. Il y a une méthode d’entraînement qui correspond aussi. On a un document qui sert de référence. On a des idées sur le jeu, sur la mise en place de ce type de jeu, une certaine philosophie. Chacun va peut-être faire passer ses idées de manière différente, que ce soit à New York, à Manchester avec Manuel Pellegrini ou moi. On cherche à avoir une philosophie commune. J’ai trouvé ça très intéressant. Il y a aussi le support de Manchester City derrière, et je peux dire que c’est très important avec l’arrivée d’Ademilson notamment. On a des échanges quasi hebdomadaires avec Manchester City, on sent qu’il y a un vrai soutien. Je me suis souvenu aussi qu’à l’époque, quand j’étais à Cannes, j’étais avec Arsène Wenger qui était parti au Japon. Il avait tenu des propos très élogieux sur sa vie et sur ce qui s’était passé au Japon, sur l’accueil. Ça m’était resté dans la tête. Ça ne lui a peut-être pas permis d’aller à Arsenal, mais ça a été une expérience qui l’a beaucoup marqué. Je ne pars pas sur un projet peu intéressant. La J-League, il y a des bons joueurs, des bonnes équipes, des infrastructures de grande qualité. Il y a un contexte très intéressant pour le foot et c’est bien d’aller se confronter à ça.

Financièrement, c’est une bonne affaire ?

Oui, oui, c’est un peu plus intéressant, il ne faut pas le nier. Quand on voit les charges qui incombent aux clubs français, on ne peut pas comparer. Ici, les négociations se font en salaires nets et pas en brut. Les impôts sont prélevés à la source, donc c’est complètement différent. J’ai un contrat de deux ans, sur deux années civiles. C’est un an reconductible. Au Japon, les contrats c’est comme ça.
100 journalistes après les matchs

Quand vous êtes arrivé, vous étiez une attraction ?

On ne peut pas dire une attraction, mais un peu quand même, car il n’y a pas beaucoup de Français qui sont déjà venus au Japon. Aujourd’hui, il y a quelques entraîneurs étrangers, Paulo Autuori, qui est à Cerezo, un entraîneur italien (Massimo Ficcadenti, ndlr) au FC Tokyo. Forcément, c’était une petite attraction. Sur le plan des médias, c’est tellement énorme au Japon que tout est exploité médiatiquement. Quand je suis arrivé, le jour de ma présentation, c’était pire que le Barça, limite. Il y avait peut-être 50, 60 journalistes et une vingtaine de télés ! C’est complètement incroyable. Tous les jours, j’ai une conférence de presse et il y a 4-5 médias qui suivent l’équipe quotidiennement. Lors des conférences d’après-matchs, il y a 100 journalistes, c’est un truc de fou. On ne peut pas s’imaginer ça. Il faut être dedans. Tout est un événement, c’est particulier.

Les fans, ils sont comment ?

C’est la période des vacances en ce moment au Japon, et là, je ne mens pas, on fait entraînement et après, on a une heure et demie de signature d’autographes pour les supporters. Ils viennent par groupes. Et ça, c’est quasiment tous les jours. Ça, ça n’existe pas en France, même à l’OM ou à Paris. Il y a des milliers de personnes qui viennent pour faire signer des autographes. C’est ce contexte-là qui est différent au Japon. Les gens sont complètement amoureux de leur club, ils vivent passionnément cette relation avec leur club. C’est particulier. Mais honnêtement, c’est quand même très agréable, il faut bien le dire. Il faut faire des photos, tenir des nounours. Les gens nous offrent des petits cadeaux, des chocolats, des produits de salle de bain, des trucs comme ça, c’est incroyable. Les gens sont d’une extrême gentillesse. Je n’ai pas eu de demande particulière sinon, car il y a quand même quelques problèmes de communication. Très peu de gens parlent anglais. En revanche, ils font l’effort incroyable de dire quelques mots en français, ils sont adorables. Les gens sont d’une gentillesse, comme c’est pas permis.

Niveau public, ça vous change du Havre…

Ici, il y a un potentiel énorme. On n’a joué qu’une fois à domicile, il y avait 50 000 personnes. Contre les gros, Gamba Osaka, Urawa Reds, ce sera plein. Ils chantent de la première à la 96e minute, sans s’arrêter. C’est vraiment impressionnant. C’est non stop. Le contexte, je le répète, est exceptionnel. Il n’y a pas un policier dans le stade. C’est à voir par rapport à ce qu’on vit en France, où il y a parfois des CRS, de l’agressivité. Ici, c’est festif, les gens sont disciplinés, ils applaudissent, ils chantent, c’est très agréable.

La communication, ça se passe comment ?

J’ai eu une chance incroyable et ça conditionne forcément la réussite des entraîneurs. Philippe Troussier, qui est un ami, m’avait briefé sur la façon dont il faut entrer dans les codes japonais, sur le mode de fonctionnement. Ça n’a rien à voir avec le fonctionnement des Français. Ce sont deux mondes totalement différents. Il faut faire l’effort d’entrer dans leurs codes et c’est une condition de réussite. Il m’avait dit qu’il fallait absolument un traducteur qui soit vraiment bilingue et qu’il puisse vraiment faire passer les idées que l’on veut véhiculer. Souvent les échecs sont venus des traducteurs locaux qui avaient énormément de mal à traduire les aspects psychologiques notamment. Par exemple, un entraîneur japonais n’élève jamais la voix. Il ne peut pas réprimander. Souvent les traducteurs, s’il faut durcir le ton, ne le traduisaient pas en fait. J’avais proposé quelques traducteurs que m’avait conseillés Philippe. Mais Yokohama m’en a proposé un (Hideki Matsubara, ndlr) que j’avais connu quand il était venu passer le DEF en France. J’étais à la fédé. Il a fait des stages avec moi. On a vécu plusieurs mois ensemble en France. Il connaît particulièrement bien les aspects tactiques. C’est pratique. Je le connaissais très bien donc et je savais qu’il s’exprimait bien en plus. C’était une solution remarquable. Ça se passe super bien. On est en symbiose. J’arrive le matin il est là, je repars le soir, il est là aussi. Il me suit partout. Les premiers temps, on est en manque de spontanéité dans la traduction, mais là, au fur et à mesure, on est à trois mois, il traduit quasi en simultané. Grâce à notre traducteur d’ailleurs, on incruste dans nos séances vidéo des idéogrammes japonais. Au niveau de la communication, c’est plus facile. On fait la causerie comme ça. On traduit tout.

Malgré le traducteur, le japonais, vous vous y êtes mis ?

C’est compliqué, je confirme. Il faut retenir surtout la phonétique et pas chercher trop à comprendre. Dans les phrases, ils inversent totalement, un peu comme les Anglais. Nous en français, ce qui termine, eux, ils le mettent en premier. Si on fonctionne avec les idéogrammes, c’est injouable. Avec la phonétique, ce n’est pas si dur que ça, du coup, on apprend des phrases. Mais je ne parlerai jamais japonais.
Les anciens internationaux sont intouchables

À l’entraînement, ça se passe comment avec vos joueurs ?

Ça commence à bien marcher. Au départ, c’est un choc terrible pour un entraîneur. Mais c’est réciproque. Il faut se mettre aussi à la place des joueurs, qui découvrent un mode de communication et des méthodes d’entraînement différentes. C’est un autre monde pour eux. On commence vraiment à trouver notre équilibre. Ce qui caractérise aussi le foot japonais, la place et le poids de l’expérience, des joueurs qui sont âgés, entre guillemets. On n’a pas ça en Europe. Ils ont un poids mental, une influence institutionnelle. On ne touche pas à ces joueurs-là. Ce sont souvent des anciens internationaux. Ce sont aussi des icônes pour le public. Si on a des fans, c’est aussi grâce à ces joueurs-là. Au Japon, la réussite sociale compte énormément. Ils ont représenté le pays et sont quasi intouchables. Il faut composer avec ça. J’ai essayé de trouver un équilibre entre le respect de ces codes et des joueurs plus jeunes. On est en train de travailler sur cet équilibre-là. L’arrivée d’Ademilson en est l’exemple, il a 21 ans.

Parlez-nous un peu de Shunsuke Nakamura, emblématique joueur du Japon, qui est désormais sous vos ordres…

Shunsuke, il était blessé l’année dernière. Il avait trois petits morceaux d’os qui se baladaient dans la cheville. Il avait été longtemps arrêté et il n’a quasiment pas pu s’entraîner normalement avec moi. À un mois de la reprise, sa cheville s’est bloquée complètement, il s’est résigné à se faire opérer. Il sera de retour vers le 15 mai, je pense. Mais ce qui est fantastique avec lui, c’est qu’il a une passion pour le foot, pour le jeu, qu’un gamin de 16 ans n’aurait pas. C’est incroyable. Sur ce que j’ai vu, malgré son handicap à la cheville, il a un pied gauche… il met le ballon là où il veut. C’est l’icône et l’emblème du club. (Yuji) Nakazawa est également un pilier, comme (Yuzo) Kurihara. Ils sont internationaux. Il y a des jeunes joueurs qui ont beaucoup de qualité.

Avez-vous pu composer l’équipe à votre souhait ?

Au Japon, il n’y a pas beaucoup de transferts. Les joueurs sont attachés à leur club. Il n’y a pas beaucoup de mutation. Notre meilleur buteur, Rafinha, un attaquant brésilien, s’est gravement blessé la saison dernière avec une fracture de la cheville et n’a encore jamais joué avec moi. Du coup, il y avait la possibilité peut-être de prendre un seul joueur. Forcément, ça se fait avec le support de Manchester City qui a toute une logistique pour permettre le recrutement. On n’avait qu’une seule possibilité de recrutement et notre choix s’est porté sur Ademilson.

Y a-t-il des joueurs français qui vous ont sollicité pour venir ?

Les Français ne m’ont pas appelé. J’ai signalé à Manchester City quelques joueurs français qui pouvaient entrer dans une gamme de prix d’un recrutement. J’en ai signalé quelques-uns qui pourraient très bien réussir au Japon, mais je ne vous donnerai pas de noms (rires). Le problème, c’est la visibilité de la J-League par rapport aux championnats européens, notamment la Premier League. Je l’ai vu avec Ryad Mahrez. Les bons joueurs, dès qu’ils sont à certains niveaux, ils sont tout de suite sollicités par les clubs anglais. En terme d’attractivité, ce n’est pas jouable. C’est plus simple pour New York City qui peut offrir de gros salaires. Au Japon, on ne peut pas réaliser ce genre de transferts.
Je suis fan de David Villa

Alors pourquoi pas se faire prêter Sergio Agüero ?

C’est pas l’envie qui m’en manque. Mais je suis fan de David Villa, de ses qualités de déplacement. C’est un joueur remarquable. Mais ce n’est pas possible d’avoir ce type de joueurs à Yokohama.

Avant votre expérience à Yokohama, étiez-vous déjà venu au Japon ?

Jamais, c’est une découverte totale. Leur façon de vivre, sur le plan humain et sur l’organisation, c’est très particulier. C’est une grande expérience d’entraîneur, mais c’est surtout une grande expérience de vie fantastique. C’est très positif. La culture est à l’opposé de la nôtre. Ça vaut le coup d’être vécu. Les valeurs véhiculées, notamment le respect, ça fait du bien. Les gosses, ici, ils laissent leur vélo dans la rue. On peut perdre son portefeuille, s’il y a votre adresse dedans, on vous le rendra immédiatement avec tout l’argent qu’il y a dedans. Y a pas un papier qui traîne, c’est de la folie. C’est agréable à vivre. Je n’ai pas eu le temps de vraiment visiter, même si on a quand même été en stage sur l’île d’Okinawa, à 3000 kilomètres d’ici. On a été aussi à Sendai en TGV, je visite pendant les déplacements en fait. Quand on aura une mini trêve et que je n’aurai pas le temps de rentrer en France, j’aurai peut-être quelques jours pour visiter. Il y a des choses merveilleuses à voir, notamment les temples, Tokyo aussi.

La ville de Yokohama, elle est comment ?

Elle est très agréable parce que contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a presque pas de voitures alors que c’est une ville de quasiment 4 millions d’habitants. Y a un calme, pas de bruit. On est au bord de la mer. Ça ne me change pas du Havre. Ce qui est particulier, c’est la hauteur des immeubles et l’organisation de vie par rapport aux tremblements de terre. C’est un drôle de pays.

La nourriture, vous vous en sortez ?

Au départ, je n’avais pas eu une bonne accroche avec les sushis en Europe. Mais quand on arrive dans un pays, on découvre. On s’aperçoit aussi que les gens au Japon sont trois fois moins gros qu’en France. Il n’y quasiment pas de gros. Ici, ils mangent beaucoup et il n’y a pas de gros, on se dit : « comment ils font ? » Ils ont un équilibre d’alimentation extraordinaire. Il y a beaucoup de choses très bonnes, on les découvre petit à petit. Honnêtement, au bout de trois mois, je mange à la japonaise. Ça me fera quand même plaisir de manger un bon steak – frites avec un verre de vin, mais la cuisine ici est très variée et c’est très bon. Et les baguettes, je maîtrise, mais comme il y a souvent des fourchettes, je privilégie ça (rires). Mais honnêtement, les baguettes, c’est pas si facile que ça pour manger certaines choses.

Et le riz, depuis que vous êtes là, vous en avez avalé combien de kilos ?

(rires). Le riz, c’est tous les jours un petit peu.
Je suis invité à l’ambassade

Votre famille vous a-t-elle suivi ?

Mon épouse n’est pas venue immédiatement, car je suis parti rapidement. C’est un choix qui se fait en famille aussi. Notre famille s’est agrandie récemment en plus. Mon fils a eu une petite fille. Quand j’ai annoncé mon départ, je ne peux pas dire que j’ai fait plaisir à ma femme, je dois bien le reconnaître. C’est aussi une organisation de vie. Il y a quelques sacrifices à faire quand même, car on est à 12 heures d’avion de Paris. Ça ne se fait pas si facilement. La communication avec la France n’est pas si aisée que ça même si avec les moyens modernes, on peut le faire. La distance, le décalage horaire, sur le plan familial, ce n’est sans doute pas l’idéal. Mais c’est comme dans tout, ce qu’on gagne d’un côté, on le perd un peu de l’autre. Je ne suis pas revenu encore en France, mais je suis l’actualité en France.

Avez-vous croisé des Français, peut-être même l’ambassadeur ?

Je suis allé à l’ambassade le 16 avril, j’étais invité, car le ministre français de la Jeunesse et des Sports (Patrick Kanner, ndlr) était en visite au Japon. C’est bien de représenter quelque peu la France. J’étais invité en tant que Français. Je suis aussi content de ça.

Pour terminer, dans un mois, vous allez avoir 60 ans. Êtes-vous fier de votre carrière ?

Honnêtement, je n’ai pas de fierté. La seule chose dont je peux être fier, c’est d’avoir réussi à faire ce métier. J’ai commencé à 31 ans au PSG. J’aurai vécu de mon métier, sur les bancs, pendant 30 ans. J’ai fait des Coupes du monde, j’ai pu durer dans ce monde qui consomme tellement d’entraîneurs. C’est déjà pas mal. Et pour terminer, peut-être une autre expérience après le Japon. J’ai eu des expériences heureuses, notamment à Toulouse, et d’autres moins heureuses avec des éléments qu’on ne maîtrise pas. Le fait de durer et d’être reconnu notamment par Manchester City pour une certaine qualité de jeu, c’est peut-être ça qui me fait le plus plaisir.
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