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Éric Roy, le surprenant choix du Stade brestois
Après de longs mois d’attente, le Stade brestois tient enfin son entraîneur en la personne d’Éric Roy. Une nomination accueillie avec surprise alors que des profils plus jeunes avaient été ciblés par les dirigeants bretons. Retour sur les coulisses de son arrivée, son style et la quête du maintien qui s’offre à lui.
À la recherche d’un nouvel entraîneur depuis mi-octobre, le Stade brestois a officialisé le 3 janvier dernier l’arrivée d’Éric Roy pour une durée de 6 mois. Une nomination forcément étonnante si on croise les données telles que le CV du coach, les hommes disponibles et les aspirations du club finistérien, mais qui commençait surtout à devenir pressante. Les intérimaires Bourgis-Grougi-Lachuer, à la tête de l’équipe depuis la destitution de Michel Der Zakarian en octobre 2022, peinaient à imprimer leur patte (7 points sur 21 possibles) et commençaient à coûter cher au SB29. Le club a dû payer deux amendes pour un montant total de 50 000 euros à la suite des rencontres face à Lyon et Monaco, puisque aucun membre du triumvirat ne disposait du brevet d’entraîneur professionnel de football. Une situation difficilement acceptable sur le long terme, poussant même le club à ne pas laisser sa part de recettes (10 000 euros) à l’US Avranches en Coupe de France par « besoin d’argent ».
Le choix du Roy ?
Si la fin de la longue quête d’un entraîneur semble être un pas en avant pour le club breton, le choix du double vice-champion de France (avec OL en 1995 et l’OM en 1999) est étonnant. Dans un premier temps, Grégory Lorenzi avait ciblé des noms comme Jocelyn Gourvennec ou Christophe Pélissier, devenu entraîneur d’Auxerre, avant d’envisager des profils différents. « On aurait pu trouver un coach en 48 heures après le départ de Michel(Der Zakarian), mais on voulait se donner le temps, assurait le directeur sportif du Stade brestois 29 dans les colonnes de Ouest-France. On a eu des refus polis, car certains avaient des ambitions autres que Brest. On a aussi refusé des candidatures. On voulait aussi un jeune entraîneur, mais quand je dis jeune entraîneur, c’est aussi quelqu’un qui n’a pas forcément entraîné pendant longtemps, et qu’on n’a pas vu et revu. » Habib Beye, Zoumana Camara ou encore Benoît Tavenot (ex-adjoint d’Antonetti à Metz) étaient pressentis avant que les dirigeants finistériens ne jettent finalement leur dévolu sur le technicien de 55 ans, déjà approché par le DG du Stade brestois à la suite du limogeage de Dall’Oglio en mai 2021.
?⚔ Le Stade brestois est heureux d’officialiser la signature d’Éric Roy (55 ans) qui prendra la tête de l’équipe jusqu’à la fin de la saison avec l’objectif de décrocher le maintien des Ty-Zefs en @Ligue1UberEats.?Aquila RH | Agence d’intérim? https://t.co/lksp3R5yz1 pic.twitter.com/wzm82Xg7vW
— Stade brestois 29 (@SB29) January 3, 2023
« Il sait les moments où il faut être calme et ceux où il faut gueuler »
Recalé par le LOSC, le FC Lorient et par des clubs étrangers, Éric Roy n’a plus exercé les fonctions d’entraîneur depuis une expérience de neuf mois à l’OGC Nice entre 2010 et 2011. Une période lointaine qui questionne et ne rassure pas les supporters des Ty’Zefs. Dans un sondage publié par Brest On Air, 47,6% d’entre eux jugent « terrifiante » son arrivée sur le banc brestois. Pendant ces onze années, le natif de Nice a été consultant pour beIN Sports et France Télévisions, mais aussi directeur sportif du RC Lens (2017-2019) et de Watford (2019-2020). Présentateur de la chaîne franco-qatarie, Florian Genton a partagé l’antenne avec le nouvel entraîneur brestois. Il en garde un bon souvenir : « Éric, c’est quelqu’un de fidèle, très avenant. Il arrive toujours à se fondre dans un collectif, confie le journaliste. Je suis absolument persuadé qu’en arrivant à Brest, il connaît tous les joueurs, les systèmes de jeu avec lesquels ils ont joué depuis le début de l’année, la forme des uns et des autres, parce que c’est un gros bosseur. » Danijel Ljuboja a été sous sa houlette à Nice. L’ancien buteur à la crête blonde mythique ne doute pas qu’il est l’homme de la situation : « C’est un grand professionnel. Son style, c’est entre les méthodes des anciens coachs et les nouveaux. Tout est programmé, il ne fait rien à moitié, assure l’ancien joueur du PSG. C’est quelqu’un de proche de ses joueurs. Il sait les moments où il faut être calme et ceux où il faut gueuler. »
Après être parvenu à sauver le Gym lors de la saison 2010-2011 avant d’enchaîner avec une demi-saison bien moins flamboyante, Éric Roy peut enfin regoûter au plaisir d’entraîner. Si ses débuts se sont bien passés face à Avranches (2-0) en Coupe de France, le SB29 est englué dans la zone de relégation, à deux points d’Ajaccio, 16e. Pour l’épauler dans cette mission maintien, le Niçois sera accompagné du trio Bourgis-Grougi-Lachuer, conservé comme adjoint. Celui qui souhaite que Brest « redevienne une équipe emmerdante » devra saisir sa seconde chance et redresser le navire brestois en perdition. Cela commence dès ce mercredi face à Lille. Le défi s’annonce immense.
Par Thomas Morlec