Vous supportez quelle équipe ?
Jim : Ayant grandi dans les Alpes-Maritimes, un peu naïvement, je soutiens l’OGC Nice, même s’ils ne sont pas flamboyants. Plus jeune, j’aimais bien Marseille et Monaco, mais c’est un peu moins le cas aujourd’hui. Et à l’international, le Bayern est le club qui me fait le plus rêver.Pierre : J’ai longtemps supporté Bordeaux, parce que j’ai fait un stage de foot chez eux, quand j’étais petit. C’était l’époque de Johan Micoud, j’avais douze ans, j’étais fan. Il y avait Papin, aussi. Aujourd’hui, je suis un peu moins fervent, je regarde moins la Ligue 1.
Tu regardes quoi, alors ?
Jim :La Coupe d’Europe, quand je peux. Mais j’ai pas mal de taf, et j’aime pas trop mater les résumés, je préfère être dans l’instant. Et puis j’ai une meuf, aussi… Donc j’arrive à m’extirper pour mater les gros matchs chez des potes, mais pas pour le championnat.
Vous n’êtes pas des fans hardcore. Lors d’un Bordeaux-Nice, vous ne vous mettez pas sur la gueule ?
Jim :Non, on ne nous retrouvera pas torse nu, en virage, en train d’agiter des banderoles. On se contente de se tenir informé en regardant les résumés de match à la télé.
Quels sont vos souvenirs d’enfance liés au football ?
Jim : Je jouais à Plan-de-Grasse, et quand on faisait des bons matchs, le club nous emmenait au Stade Louis-II. Je me souviens particulièrement bien d’un match de Coupe d’Europe entre Monaco et le Torpedo de Moscou, à l’époque de George Weah, Ramón Díaz, Étienne Mendy… Le stade était vide, mais ça jouait super bien. Pierre : Je suis corrézien, donc j’ai joué à Brive-la-Gaillarde, dont l’équipe première n’est pas fameuse. Elle doit jouer en National 8. Donc j’allais souvent à Bordeaux, qui est à deux heures de route. J’ai été marqué par un 5-3 contre le PSG, à l’époque d’Ibrahim Ba. J’étais avec mon père, et j’avais kiffé de voir tous ces buts. Avant de sombrer, Ibrahim Ba, c’était quand même quelque chose…
En dehors de ces souvenirs d’enfance, il vous arrive d’aller voir des matchs ensemble ?
Pierre : Non, on n’a jamais fait ça. En ce moment, je t’avoue que je vais plus voir des matchs de rugby. Déjà, parce que Brives a une équipe un peu meilleure qu’en foot, et puis surtout, parce qu’ils vendent de la vraie bière dans le stade, pas de la bière sans alcool. Au rugby, il y a un côté terroir qui me correspond assez, sans prise de tête. Un truc assez difficile à définir.
Quel regard posez-vous sur cette saison de Ligue 1 ?
Pierre : Vu la qualité de l’effectif du PSG, je trouve ça cool qu’il ne soit pas en tête. C’est bien qu’ils aient des challengers, comme Lyon qui fait une super saison, avec un Lacazette incroyable. Marseille essaie aussi de leur tenir tête.Jim : Ce qui est cool, c’est que ça démontre que l’achat de stars ne garantit pas le résultat.
Allez, dites-le franchement, ça vous ferait plaisir que Paris ne soit pas champion…
Pierre : Un peu, ouais.Jim : En revanche, on prend beaucoup de plaisir à les voir jouer en Coupe d’Europe.
Comment jugez-vous le niveau moyen de la Ligue 1 ?
Jim : L’autre jour, je me suis tapé un Metz-Nice sous la neige… C’était le match au taux le plus élevé de passes ratées depuis dix ans. J’ai vu un résumé à la télé, ils en ont fait un bêtisier.
Vous faites attention au calendrier du foot, pour caler vos dates de concert ?
Jim :Sur les grosses dates, on essaie que cela ne tombe pas le même jour qu’un gros match, parce qu’on veut avoir le maximum de public. Par exemple, on n’a pas calé le show au Silencio (à Paris, ndlr) le même soir que Paris-Chelsea. On a joué le lendemain. Et je crois qu’on a bien fait, ils ont battu un record d’audimat.
Qui est le joueur le plus rock’n’roll, en ce moment ?
Jim :Luis Suárez. Il est rock’n’roll à l’ancienne. On l’imagine assez bien dans un groupe de métal hardcore à l’ancienne, le genre qui découpe des cochons sur scène. Ibrahimović a l’orgueil d’une star de rock’n’roll. On est assez fascinés par sa répartie. Il maîtrise son arrogance, à tel point qu’on ne sait plus si c’est du second degré ou pas. Mais le fait qu’il en joue démontre une forme d’intelligence.
Vous regardez les matchs des Bleus ?
Jim :Ouais. Ils nous ont pas mal impressionnés à la dernière Coupe du monde. On a aimé l’état d’esprit, on a l’impression que les jeunes qui sont arrivés se la pètent moins que ceux d’avant. Ce sont des personnages un peu plus « digestes » .
Sportivement, ils n’ont rien fait d’incroyable, au Brésil. Ce n’est pas inquiétant, que les gens soient simplement satisfaits de voir des gars sympas ?
Jim :T’es dur, ils ont été éliminés sans démériter, face au futur champion du monde. Le truc, c’est que la génération précédente n’avait pas de marge de progression. Là, tu sens qu’il y a de quoi construire sur le long terme. Un mec comme Pogba va encore progresser, il peut devenir un vrai patron. Lui, comme les autres jeunes, sont déjà confrontés au très haut niveau, à la pression. Ce qui n’était pas forcément le cas de la génération d’avant, au même âge. Et puis ils donnent le sentiment de vouloir prouver quelque chose.
Si vous deviez choisir un stade pour vous produire en concert, ce serait lequel ?
Jim :Wembley, forcément ! Parce que Queen a chanté là-bas. C’est un endroit mythique pour plein de raisons. Les concerts, les grands matchs, les chants qui y sont nés… En fait, le top, ce serait de jouer à Wembley devant un public de foot qui a cette culture du chant.
C’est le rêve de tous les groupes, d’écrire un tube qui devient un hymne de stade ?
Jim :On en a souvent parlé, en se demandant comment les White Stripes étaient arrivés dans les virages de stade. Quand ta chanson devient un hymne sportif populaire, tu passes le cap ultime. Tu rallies tout le monde. C’est forcément un morceau qui passe beaucoup en radio, qui a une grosse exposition et qui est « onomatopéïsable » , mais c’est indépendant de ta volonté. C’est un truc qui t’échappe.
Les White Stripes, ce serait Totti qui en aurait fait la chansons des Italiens, en 2006, avant que ça se propage…
Jim :Ah ouais ? Dans ce cas, il ne vaut mieux pas que les Français soient champions du monde, vu ce qu’on trouve dans leurs playlists Spotify.
Growing, le dernier EP d’Erevan Tusk, est disponible presque partout.
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