- France
- Ligue 1
- 30e journée
- ASSE/Sochaux (3-1)
Erding se refait une Sainté
Il aime marquer contre ses anciens employeurs. Double buteur cet après-midi, Mevlüt Erding offre un quinzième succès en championnat à l'AS Saint-Étienne contre Sochaux (3-1). En attendant Lille ce soir, le buteur du Forez permet aux Verts de revenir à deux points de la troisième place.
Saint-Étienne versus Sochaux, l’objectif des deux équipes est le même : gagner, pour mieux revenir. Cinq points derrière le LOSC, Saint-Étienne veut s’arracher pour revenir sur le podium. Six points derrière Évian-Thonon Gaillard, Sochaux veut croire en l’opération maintien. Si les 22 acteurs ont démarré la rencontre à la manière d’un PC encore sous Windows 95, la rencontre s’est embellie grâce à l’international turc Mevlüt Erding. Entré juste avant la mi-temps, l’ancien Sochalien prend les indications de Benoît Trémoulinas en compte, ainsi que l’atmosphère de Geoffroy-Guichard. Inspiré, l’ancien Parisien mettra deux minutes pour se mettre en selle, histoire de lancer la première vague verte.
Sochaux fait bloc
Avec déjà 14 victoires dans leur besace, les Verts partent du bon pied dans cette rencontre pour obtenir un quinzième succès dans leur saison. La première tentative signée Benjamin Corgnet est trop timide pour mettre le portier du FCSM dans la mouise. Attentif dans son costard toujours aussi classe, Hervé Renard donne ses indications. Dans un autre style, Galtier se tape la tête contre le haut de son banc. Romain Hamouma absent, c’est Yohan Mollo qui offre une belle opportunité pour souligner la qualité déplorable des centres en Ligue 1. Un jeu haché côté forézien et des Sochaliens qui sont au combat, comme en témoigne le duel de bûcherons entre Stoppila Sunzu et Brandão ou la charge de Bakambu sur Trémoulinas. Alors que Marange rivalise avec Mollo dans le ridicule, le véritable danger vient des coups de pied arrêtés. Un corner de Benoît Trémoulinas trouve le crâne de Loïc Perrin, mais ne trompe pas la vigilance de Pelé (28e). L’alerte est un peu plus rouge quelques minutes plus tard, lorsque Mollo arme une frappe à l’entrée de la surface, mais Pelé maintient le navire doubiste à flots (39e). Pas de craquage pour les Lionceaux avant la pause donc, mais l’arrivée d’un ancien de la maison avec Mevlüt Erding qui fait tomber le survêtement pour remplacer Corgnet, touché à la cuisse.
Bons baisers de Mevlüt
« On joue trop aérien, notre jeu, c’est le sol. Il faut s’appliquer à bien défendre, et surtout bien contre-attaquer. » Après avoir passé le bonjour à ses amis José et Nicolas, Sébastien Roudet écoute le discours de son sorcier blanc. Au retour des vestiaires pourtant, la magie est verte : belle conservation de balle de Brandão, centre impeccable de Mollo dans la course d’Erding, qui dévie la sphère de son front légendaire (46e). La septième réalisation du Turc contre son ancien club n’aide guère les Doubistes, pas encore entrés dans leur seconde période. Et Sainté appuie là où ça fait mal : une reprise de Renaud Cohade mal bloquée par Pelé offre à Franck Tabanou le luxe de fusiller la cage visiteuse une seconde fois en cinq minutes (51e). Un retour des vestiaires raté qui pourrait plomber le moral des troupes. Mais le dix-neuvième du championnat en a vu d’autres : bien servi par Cédric Bakambu, le TGV Sébastien Corchia attire suffisamment le CRS Ruffier pour servir Butin, fraîchement entré. Le buteur ne laisse pas passer l’offrande, et fait renaître l’espoir. Les Verts souffrent et se forcent à jouer en contre devant la prise d’initiative sochalienne. Sans un tacle salvateur de François Clerc, Bakambu aurait d’ailleurs pu endosser le rôle du héros. À défaut, il prendra celui du con : un ballon qui va sortir, et l’attaquant utilise de façon incompréhensible sa main. Un deuxième jaune, qui fait rouge. Essouflé, l’ASSE n’en demandait pas tant : en mode bulldozer Caterpillar, Brandão se démène depuis le poteau de corner et décale Erding pour le doublé (88e). Fin du suspense.
Par Antoine Donnarieix