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Erding, c’est l’histoire d’un attaquant…

Par Arnaud Clément
Erding, c’est l’histoire d’un attaquant…

Depuis son arrivée à Saint-Étienne, Mevlüt Erding est en concurrence en pointe avec Brandão et peine à retrouver son efficacité d'antan, malgré du mieux ces dernières semaines. Et s'il n'était pas utilisé à bon escient ?

Se poser la question du rendement et de l’intégration de Mevlüt Erding à Saint-Étienne, depuis son arrivée en septembre du Stade rennais, c’est un peu comme se pencher sur l’inversement de la courbe du chômage : on suit ça de près, on souffle le chaud et le froid selon les variations mais foncièrement, on attend de voir, moyennement optimiste. Arrivé dans le Forez pour se relancer après son passage à Rennes (où il devait déjà se relancer après une dernière saison galère au PSG), Erding court toujours derrière la réussite de ses années sochaliennes. Si on ne doute pas des qualités, de l’envie de bien faire du bonhomme – qui a vu son arrivée à Geoffroy-Guichard comme une vraie progression, rappelons-le – ou de sa débauche d’énergie, il doit encore faire ses preuves. Deux buts en 509 minutes de jeu, c’est trop peu. Surtout que si Brandão, son concurrent direct dans le schéma avec une seule pointe affectionné par Christophe Galtier, ne fait guère mieux – cinq réalisations en 11 rencontres, dont trois en Ligue Europa. Sauf que les statistiques sont implacables. Lorsque le Brésilien a été aligné d’entrée en L1, l’ASSE a signé quatre succès, pour un nul et une défaite. Avec Erding, le bilan est plus mitigé pour le même nombre de rencontres en tant que titulaire : deux victoires, deux nuls, deux défaites.

Pourtant, il n’y a pas de quoi enterrer le Franco-Turc, auteur de 5 buts en 15 matchs en 2013-2014 – deux avec l’ASSE, deux avec la Turquie et un avec Rennes avant son départ. Premier point rassurant, le garçon mouille le maillot et ne ménage pas sa peine. La preuve avec ses deux buts à l’arrache après des bourdes du portier niçois, Lucas Veronese, et du Rémois, Kossi Agassa. « J’ai observé le match contre Reims pour le FC Sochaux et il aurait même pu marquer sur un autre pressing du genre sur Agassa, mais ça n’a pas payé pour pas grand-chose » , rajoute Bernard Genghini, mentor des années doubistes . Et puis l’homme a montré par le passé ses qualités de finisseur, il a juste perdu ce zeste de confiance indispensable à un buteur. Pour preuve, sur 19 tirs tentés en sept parties avec les Verts, il en a cadrés 11. En termes de ratio, c’est beaucoup mieux que Brandão, mais aussi que des Zlatan, Cavani ou Falcao, qui, tous évidemment mieux entourés et servis, shootent beaucoup plus. À titre d’exemple, déjà près de 70 frappes pour Ibra, pour 29 dans la mire. Certes, cadrer n’est pas marquer, mais ça aide, surtout lorsqu’on est utilisé à bon escient. Qu’on se le dise, Mevlüt Erding n’est pas le prototype du soliste et reste barré par plus spécialiste dans les couloirs. Lui, c’est un mec qui partage le front de l’attaque. Son passé en atteste.

À deux, c’est mieux

Voilà sans doute la base du problème. Si le 4-5-1 plébiscité depuis plusieurs années par Galtier n’est pas étranger au fait que l’ASSE reverdit, il ne met sans doute pas dans les meilleures conditions sa recrue estivale. « On le connaît Mevlüt. À Sochaux, il a mis le plus de buts et était le plus à l’aise dans un 4-4-2. Ce qui ne l’a toutefois pas empêché d’être seul devant, parce qu’il peut aussi le faire, hein. Mais à deux devant, on se partage l’attention des défenseurs adverses, on peut combiner… C’est plus dangereux. Après, il faut aussi tenir compte de l’équilibre collectif » , remarque Bernard Genghini. Une thèse que partage la légende maison aux 175 pions claqués dans le Forez, record à battre, Hervé Revelli : « Avec sa façon de faire, ça serait mieux pour Erding de jouer en soutien de Brandão. Il va vite, sent le but et pourrait profiter des espaces créés. Mais je ne vois pas Christophe changer ses plans pour le moment. Lorsqu’il est tout seul en pointe ? C’est plus compliqué et ça demande un jeu différent, bien qu’il ait les qualités pour. C’est un changement pour lui mais aussi pour les autres joueurs, car ses demandes, ses appels, ne sont pas les mêmes que ceux de Brandão, qui est plus en appui. Il y a donc une remise en question à effectuer pour tout le monde. »

Certes, Erding pourrait tâcher de gratter un ticket sur un côté, pour ainsi jouer de malice et de complicité avec la déménageur brésilien et se créer des brèches, comme le faisait avec brio la fusée Aubameyang en 2012-2013. C’est ce que suggère d’ailleurs Bernard Genghini : « Il pourrait repiquer dans l’axe, accélérer et tenter des choses, pendant que Brandão pourrait peser sur les défenses. » Sauf que comme le tempère Hervé Revelli, à juste titre, « avec Hamouma, Mollo, Tabanou ou Gradel, il n’est pas le premier choix à ce poste. » Dilemme donc. Les solutions ne sont donc pas légion pour le garçon. Soit retrouver le déclic en pointe et enchaîner les buts, comme il a su le faire en Bretagne l’an passé (10 buts), soit prier le bon dieu pour que son entraîneur accepte de passer en 4-4-2. En termes d’équilibre, le technicien pourrait d’ailleurs compter sur deux premiers défenseurs de choix. Et la fine gâchette qui sommeille pourrait alors se révéler offensivement. Ses trois meilleures fiches de stats ont été produites entre 2007 et 2010, deux fois à Sochaux et la dernière à Paris, au début de l’ère Kombouaré. Avec un dénominateur commun : le partage de l’attaque avec un compère : d’abord Micka Isabey ou Valter Birsa, puis Vaclav Sverkos, et enfin Guillaume Hoarau.

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