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Équipe de France : Zidane est-il vraiment le bon candidat ?
Annoncé comme son probable successeur par Didier Deschamps, Zinédine Zidane semble plus que jamais attendu sur le banc de l’équipe de France en 2026. Pour autant, l’arrivée du Double Z est-elle si évidente que cela ?

Le 27 mai 2021, quelques jours après une victoire anecdotique contre Villarreal, Zinédine Zidane officialisait son (second) départ du Real Madrid. La fin d’un chapitre enchanté pour le magicien français, qui bouclait alors une première vie d’entraîneur auréolée de succès. ZZ n’aura pourtant pas le temps de tergiverser. À l’unanimité, le peuple de France le plaçait en effet comme successeur de Didier Deschamps à la tête des Bleus. Une possibilité que l’intéressé n’a jamais cachée et que Deschamps lui-même a confirmée – ou confortée – dans son long entretien accordé à L’Équipe, Le Figaro et Le Parisien. Avec tout de même une petite nuance. Extrait : « Zizou est un très bon candidat, naturel et j’ajouterai attendu. Après, je ne sais pas s’il en aura envie. » Car plus que de l’envie, la potentielle nomination de Zidane interroge surtout le côté « évident » de la chose.
L’équipe de France paie ainsi la grandeur de ses résultats. Finalistes réguliers sous Deschamps, nos Bleus sont effectivement devenus des bêtes à gagner, difficilement domptables pour un quelconque technicien. De quoi expliquer la longévité de DD – seul maître de cette recette de la gagne –, mais aussi le manque de candidats à sa succession. Dans ce cadre, seul le nom de Zinédine Zidane paraît donc assez prestigieux pour reprendre le flambeau, comme si le reste des potentiels élus n’était pas suffisamment armé. Qui pourrait en réalité faire l’affaire ? Bruno Genesio, Franck Haise, Christophe Galtier, voire Rudi Garcia, si son aventure belge tourne court. En résumé, ils ne sont pas nombreux. Ne reste donc que Zidane, ce fameux « candidat naturel ».
Zidane peut-il faire naître un groupe ?
L’évidence populaire ne devrait pourtant pas prendre le pas sur l’évidence sportive. Et pour cause. Loin des bancs pendant cinq ans (en 2026), Zizou débarquerait au sein d’une sélection en plein renouvellement générationnel, lui qui, jusqu’ici, était surtout habitué à gérer des groupes de joueurs confirmés. Sans une bonne partie des cadres de 2018, tous retraités internationaux (Hugo Lloris, Raphaël Varane, Olivier Giroud, Antoine Griezmann) ou en fin de cycle (Paul Pogba, N’Golo Kanté), Zidane devra se constituer un noyau de têtes d’affiche – ou espérer que Deschamps l’ait fait pour lui durant la Coupe du monde américaine – afin de travailler dans ses conditions préférées : laisser le groupe fonctionner en pilotage automatique et se contenter de quelques discours. Celles qui lui ont notamment permis d’exister à Madrid, en s’appuyant sur la bande de Cristiano Ronaldo.
Zidane, bon gestionnaire de vestiaire ? Oui. Zidane, bon coach ? À voir. Car s’il venait à être nommé, les Français ne devront pas avoir la mémoire courte. Durant le mandat de Deschamps, le reproche du jeu « chiant » proposé par les Bleus s’est en effet posé comme un marronnier, agité à la moindre contrariété. Avec Zizou, rien ne garantit de voir les Bleus enchaîner les une-deux, et la déception risque, là aussi, d’être grande. De quoi mettre en péril l’image immaculée du numéro 10 au moindre échec, chose que personne n’accepterait. Dans ce cadre, peut-être serait-il donc plus judicieux de choisir un technicien de poigne ou Deschamps-compatible. Cité plus haut, Genesio ne ferait pas tache, lui dont la rigueur et la stabilité de résultats se consolident depuis près de deux ans. Tremble, Zinédine, tremble.
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