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Loïc Badé, les premiers pas qu’il n’attendait pas
Quelque peu sorti des radars du football français depuis son départ du Stade rennais en 2022, Loïc Badé va découvrir l’équipe de France A en septembre, dans la foulée de Jeux olympiques terminés avec la médaille d’argent. Une trajectoire inattendue, mais qui intrigue sur la qualité du vivier national en défense centrale.
Avant de s’envoler vers le château de Clairefontaine, Loïc Badé a posé auprès de ses proches pour l’annonce de sa prolongation au Séville FC. Une photo touchante pour poursuivre la belle histoire avec le club sévillan pour cinq années supplémentaires et qui illustre le renouveau du joueur. Ce dernier est en train de vivre un été dont il n’avait sûrement pas rêvé après la modeste 14e place de Liga accrochée en mai dernier. Ceux qui ne suivent pas assidûment le championnat espagnol gardent en souvenir l’image d’un défenseur central solide ayant brillé durant les Jeux olympiques, jusqu’à ce que tout s’écroule en finale contre l’Espagne (3-5). Tout sourire sur le podium, il avait tout de même croqué avec entrain dans sa médaille d’argent. Peut-être pensait-il que cette épopée sous le maillot bleu serait une aventure sans lendemain, loin d’imaginer que Didier Deschamps l’appellerait avec les A dès le premier rassemblement de la saison.
La familia Badé al completo 🇫🇷❤️ pic.twitter.com/3qof9Plqa2
— Sevilla Fútbol Club (@SevillaFC) September 2, 2024
Arrivé en tant que joker, le central de 24 ans avait participé aux JO pour pallier le refus de Burnley de libérer Maxime Estève. Cette fois, il vient chez les grands à la suite de la blessure de Wesley Fofana pour les échéances face à l’Italie et la Belgique. Un concours de circonstances bienvenu au cœur de cet été enchanté qui chasse quelques incertitudes nées ces dernières saisons.
L’été de tous les plaisirs
À l’été 2022, peu de gens auraient parié sur une arrivée en équipe de France lorsque le défenseur partait en prêt à Nottingham Forest, en provenance de Rennes. Après des débuts remarqués dans le monde professionnel avec le RC Lens, Loïc Badé n’avait pas convaincu en Bretagne et s’était heurté à la concurrence en Angleterre en enchaînant une demi-saison sans le moindre match. Jean-Louis Leca, son gardien à Lens, n’en doutait pas : « Il fait partie des cinq ou dix potentiels qui pourront peut-être faire partie de cette charnière de l’équipe de France. Je n’ai aucun doute sur la qualité qu’il a pour aller au haut niveau, il est câblé mentalement pour réussir. » Le prêt à Séville en janvier 2023 s’est révélé payant, au point de se transformer en transfert, puis en prolongation jusqu’en 2029.
Sûr de sa force comme il le montre à chaque duel aux abords de la surface, Loïc Badé n’appréhende pas ses débuts en équipe de France et ne se sent pas illégitime malgré son arrivée après un forfait. « Je vais aborder le match contre l’Italie avec des étoiles dans les yeux, je vais essayer de profiter un maximum », a-t-il confié en conférence de presse, mardi, aux côtés des autres bizuths Michael Olise et Manu Koné. Tous présents aux JO, les jeunes n’ont pas eu beaucoup de repos avant de reprendre en club, mais là encore, le défenseur central fait fi de la fatigue et savoure à fond. « C’est vrai que ça s’enchaîne assez rapidement, mais c’est pour de bonnes choses, donc on profite. […] J’essaye de ne pas me mettre la pression. »
Un réservoir en question
Sa présence doit tout de même interroger sur la profondeur de l’autoproclamé meilleur vivier du monde en défense centrale. Derrière William Saliba et Dayot Upamecano, charnière titulaire durant l’Euro 2024, Ibrahima Konaté n’arrête pas de toquer à la porte après un excellent début de saison à Liverpool. Puis ? Loïc Badé pourrait connaître sa première sélection dans les prochains jours, Wesley Fofana n’en compte toujours qu’une seule, Jules Koundé est relégué sur le flanc droit et Benjamin Pavard brille par son absence de la liste. Interrogé sur la convocation du Sévillan à la place du champion du monde 2018 et ancien cadre des Bleus, Didier Deschamps a simplement jugé que « c’était le moment de découvrir un certain nombre de joueurs ». Un argument qui permet d’écarter Benoît Badiashile, Axel Disasi ou Jean-Clair Todibo, mais pas Castello Lukeba, toujours performant avec le RB Leipzig et récent tombeur de l’imbattable Bayer Leverkusen. Titulaire indiscutable pendant les JO, l’ancien Lyonnais ne méritait pas moins que son compère de la charnière olympique. Chacun son tour, peut-être.
Par Enzo Leanni