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Équipe de France : la grande muette

par Dave Appadoo
5 minutes
Équipe de France : la grande muette

Atone depuis quatre matchs, l’équipe de France doit impérativement marquer ce soir en Géorgie (20h) pour rester au contact de l’Espagne. Mais une fois qu’on a dit ça, reste la question qui tue : comment faire ? Et face à une défense archi-repliée, l’affaire est loin d’être pliée.

Qui a dit que football et intellect ne faisaient pas bon ménage ? Car on connaît un paquet de cancres du fond de la classe (installés près du radiateur, le plus souvent) qui se sont découvert une passion pour les stats à travers le ballon rond. Et à l’heure d’envisager un match crucial pour l’avenir de l’équipe de France, chacun tient bien soigneusement le compte des minutes passées sans marquer par Karim Benzema. C’est que cet exercice est devenu une figure imposée à chaque sortie des Bleus, une manière de match dans le match qui dit deux choses de notre époque et de notre football de sélection : la dictature des chiffres et l’incroyable mutisme tricolore. Et au fond, ainsi liés, ces deux facteurs forment une vérité aussi imparable que restrictive. C’est vrai, personne ne peut contester que l’impuissance des Bleus est symbolisée par la stérilité actuelle de son avant-centre titulaire. Mais ne réduire cette incapacité crasse à marquer à la simple inefficacité de l’attaquant madrilène relève soit d’une méconnaissance du jeu, soit d’une certaine paresse intellectuelle. Attention, ne surtout pas croire que l’on cherche à exonérer la Benz’ de ses responsabilités. L’ancien chaton de José Mourinho manque singulièrement de deux choses pour exister durablement à ce poste au plus haut niveau, quand les parties sont fermées à triple tour : le goût du combat et la patience. Pas assez fighter pour aller pourrir les défenseurs sur chaque duel, pas assez persévérant pour renarder sévère dans la surface dans l’attente d’un ballon à exploiter. Résultat : à chaque match en bleu, l’ancien Lyonnais ressuscite le fantôme d’Anelka en dézonant à l’envi, selon l’expression consacrée depuis les tribulations du lascar de Trappes sur le front de l’attaque de l’équipe de France. Pour autant, il ne faut pas se le cacher, la solution ne s’arrête pas à une simple prise de conscience éventuelle de Benzema sur son rôle d’attaquant de pointe. Ce serait trop simple, beaucoup trop simple même. Car le problème est vaste.

Benzema, loin d’être le seul problème

Croisé il y a quelques jours, Jean-Marc Furlan nous expliquait la difficulté à bâtir une animation de qualité. « Bien défendre et jouer en contre, c’est assez simple à mettre en place, pour peu qu’on ait des joueurs pour cela. Mais pour construire des attaques placées de qualité, il faut beaucoup d’autres choses, notamment beaucoup de mouvement sans ballon, une variation de rythme dans la transmission des passes, une alternance entre le jeu en un minimum de touches et la percussion individuelle, et le tout de façon coordonné. C’est assez complexe pour arriver efficacement à ça. » Si on admet que l’équipe de France a globalement ce qu’il faut en passeurs de qualité et en dribbleurs perforants, il faut donc se pencher sur le mouvement. Bouger et, surtout, bien bouger. Et là, il faut être juste. Si une équipe comme Paris souffre d’une fainéantise globale, on ne peut pas en dire autant des Bleus, qui assurent les replis, les appels, les décrochages. Mais pas toujours à bon escient, quand un Benzema sort de sa zone, quand un Ribéry vient un peu trop dans la zone de Valbuena, lequel Valbuena redescend souvent trop bas pour tenter d’organiser le bazar. Alors bien sûr, on peut avoir toute la qualité d’animation que l’on veut, si personne n’est à la réception dans la boîte, l’affaire prend des allures de flirt avorté du samedi soir : quelques caresses, un bisou dans un coin peut-être, mais au final, une bonne branlette en rentrant. Le moment peut-être de se demander si Giroud, en beau gosse des surfaces, n’est pas actuellement mieux armé pour conclure. Contrairement à Benzema, le joueur d’Arsenal est un vrai avant axial, pas du genre à naviguer trop loin des buts adverses. Et comme en plus, le gaillard est en train de prendre une dimension supplémentaire en Premier League, son heure est sans doute venue, surtout face à une défense a priori aussi repliée que celle de Géorgie.

Le triple problème Giroud

Mais ce choix rempli de bon sens se heurte à trois écueils, technique, tactique et psychologique. Le premier est que pour exister, l’ex-Montpelliérain a besoin de munitions dans les derniers mètres. Et notamment des centres ne serait-ce que potables. Et rien que cette notion relève de la science-fiction. Didier Deschamps peut bien changer d’options à chaque match ou presque, les chiffres disent que sur les quatre derniers matchs, les latéraux ont adressé seulement onze centres… dont seulement un réussi. De quoi donner des envies de meurtre à Willy Sagnol. Le second est que la Dèche semble parti pour associer ce soir Giroud et Benzema, un choix aussi tactique que politique. Or, ce choix d’une attaque à deux têtes dans un 4-4-2 à l’ancienne va décaler Valbuena sur le flanc droit. Embêtant quand on connaît le manque de percussion du Marseillais sur un côté, lui qui s’était imposé comme meneur axial dans un 4-2-3-1 depuis le nul réussi en Espagne (1-1), faisant de lui le meilleur joueur actuel des Bleus, n’en déplaise à Franck Ribéry. Alors que l’on demande à l’équipe de France de créer, pas sûr que de se priver de son chef d’orchestre au centre de l’ensemble permette d’améliorer la partition. Et enfin, il faut aussi s’interroger sur l’état d’esprit de Benzema à l’égard de Giroud. Ben oui, parce qu’il ne faut pas se raconter de fable, et toujours se souvenir que le football n’est pas un sport collectif, mais un sport individuel qui se joue à onze. Et on peut avoir comme un doute sur le fait que le natif de Bron ait vraiment envie de faire briller son nouveau compagnon d’attaque, alors que s’égrène le compteur infernal de son propre silence. Et, au vrai, plus que les considérations technico-tactiques, c’est bien dans ce lien de confiance, dans cette générosité même, que réside la vraie clé. L’état d’esprit, un chantier plus ardu ? Pas faux. Mais c’est aussi celui qui, au fond, dépend le plus du pouvoir du sélectionneur. Et c’est donc là-dessus que l’on saura si Didier Deschamps, plus encore que ses joueurs, est vraiment l’homme de la situation. Oui, l’équipe de France joue vraiment gros ce soir.

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