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Les rendez-vous manqués des Bleues
Avec la chute contre le Brésil en quarts de finale de ses JO, l'équipe de France féminine continue de collectionner les échecs. Retour sur 15 ans de lose en tournois majeurs.
2011-2012 : Le virage loupé
Il y a eu la première qualification pour un tournoi majeur, la Coupe du monde 2003. Puis le stade de la phase de poules passé, à l’Euro 2009. Mais c’est entre les étés 2011 et 2012 que le destin de cette équipe de France aurait véritablement pu prendre une autre direction. Les deux fois, c’est une sortie en demi-finales qui a mis fin au rêve de conquête du globe. Au Mondial 2011 en Allemagne, la troupe emmenée par Sonia Bompastor, Laura Georges et Louisa Necib crée la sensation avec deux succès au premier tour puis l’élimination de l’Angleterre en quarts aux tirs au but (1-1, 4-3 T.A.B.), avant de s’incliner dans le dernier quart d’heure face aux États-Unis (3-1).
L’année suivante, pour les premiers Jeux olympiques du foot féminin français, elle réalise notamment un carton contre la Corée du Nord en poules (5-0), retourne la Suède en quarts (2-1) puis rend les armes contre le Japon, malgré une réduction du score d’Eugénie Le Sommer (2-1). À chaque fois, elles perdront également la petite finale, ratant ainsi la médaille de bronze des Jeux, à cause d’un pion du Canada sur le gong (1-0). Aujourd’hui encore, cette équipe n’a jamais terminé sur le podium d’une Coupe du monde ou d’un tournoi olympique.
2015 : La douche froide
Trois ans plus tard, c’est justement dans l’autre pays du soccer que les Bleues mettent le pied. Et l’histoire se répète, dans un nouveau format de Coupe du monde à 24 nations : elles s’offrent l’Angleterre (1-0) et un feu d’artifice face au Mexique (5-0 avec un banger d’Amandine Henry) en phase de groupes, puis passent tranquillement la Corée du Sud en huitièmes (3-0)… et échouent face à l’Allemagne à l’issue d’un scénario cruel, avec le but de l’égalisation encaissé à la 84e minute, puis un échec aux pénos sur leur dernière tentative, signée Claire Lavogez (1-1, 5-4 T.A.B.). Henry pourra se consoler avec le Ballon d’argent, récompensant la… deuxième meilleure joueuse du Mondial. La lose, toujours.
2019 : Ramenez la clim à la maison
C’était maintenant ou jamais. Après dix ans à se péter les dents à chaque compétition, les Tricolores devaient enfin intégrer la cour des grandes, à l’occasion de ce premier grand tournoi de football féminin organisé dans l’Hexagone, et de la première compet’ de Corinne Diacre en tant que sélectionneuse. L’engouement était là, mais les coéquipières de Wendie Renard (auteure de cinq pions, dont un CSC) ne se sont pas mises au diapason : en tête de leur groupe – avec neuf points – sans forcément briller à chaque sortie, elles se sont offert un frisson en huitièmes de finale au Havre en tapant le Brésil en prolongation grâce à Amandine Henry (2-1), mais sont redescendues sur terre contre les USA de Megan Rapinoe (défaite 2-1), inarrêtables et sacrés huit jours plus tard. Il n’y aura donc pas de France 98 du foot féminin. Et à cause de ce manqué, les Bleues louperont même les JO de Tokyo.
2022 : Un nouvel espoir
La dernière fois que cette sélection a touché du doigt la qualification pour une finale, et ce malgré trois ans de tensions entre la terreur Corinne Diacre et certaines joueuses. En Angleterre, la France – sans Henry, snobée par la coach – plie son groupe puis les Pays-Bas en quarts (1-0, A.P.) grâce notamment à une très bonne Kadidiatou Diani (4 buts et 3 passes dé en 4 matchs), et retrouve enfin un dernier carré, dix ans après. Mais au tour suivant, elle se fait soumettre par l’Allemande Alexandra Popp (2-1). Cette avant-dernière marche semblait trop haute, et Diacre ne passera pas l’hiver.
2023 : Coulées dans le Pacifique
Il n’y aura pas de suite à ce beau parcours. Après être venues à bout de Diacre et passées sous l’égide de Hervé Renard, les Bleues écartent encore le Brésil (1-0) et étrillent le Panama (6-3) pour atteindre les huitièmes, où elles surclassent le Maroc (4-0). En quarts, à l’issue d’une bataille épique contre le pays hôte australien, elles s’inclinent finalement dans une cruelle et interminable séance de tirs au but, après dix tentatives par équipe, deux arrêts de la remplaçante Solène Durand et les ratés de Selma Bacha, Ève Périsset, Kenza Dali et Vicki Becho (0-0, 7-6 T.A.B.). Un nouveau coup de poignard, huit mois après le show Dibu Martínez face aux Bleus.
Par Jérémie Baron