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- France Espoirs-États-Unis Espoirs (2-2)
Les Bleuets en manque d’oxygène au pied du mont Olympe
L’équipe de France Espoirs a signé deux matchs mollassons, à l’occasion du dernier rassemblement avant le grand saut des JO. Inquiétant ?
Face à la Côte d’Ivoire, vendredi à Châteauroux, l’équipe de France U23 n’a disputé que 25 minutes de la rencontre, de l’aveu de Thierry Henry qui a mis trop de temps pour changer son fusil d’épaule et faire entrer Rayan Cherki, à la 68e minute : « Je suis agacé contre moi-même. Barcola est sorti tôt, on s’est retrouvé dans une situation où on ne pouvait plus trop faire ce que l’on voulait. J’ai trop tardé pour nous replacer en 4-3-1-2 et il n’y a pas eu photo avec ce que l’on a fait avant. » Contre les États-Unis, lundi à Sochaux, elle n’a pas joué plus d’une grosse demi-heure, s’écroulant notamment en fin de partie en encaissant deux buts. Que ce soit à Gaston-Petit (3-2) ou Auguste-Bonal (2-2), les Bleuets n’ont pas convaincu, collectivement, même si Désiré Doué, Lucas Chevalier, Wilson Odobert, Rayan Cherki, Maghnes Akliouche, Arnaud Kalimuendo ou encore Andy Diouf ont pu marquer des points sur un match ou les deux, chacun de son côté. Les JO se gagneront en équipe ou ne se gagneront pas, et Henry en est conscient.
« Si ça se passe mal, je vais prendre cher »
« On savait qu’on allait souffrir en fin de match, en face ça rentrait dans tous les sens, a-t-il lâché après le nul contre les States, match durant lequel peu de changements étaient possibles, à cause du nombre de forfaits. J’étais content pendant 70 minutes. C’était un exercice riche pour moi, de savoir qui peut jouer dans le rouge ou pas. Pour gagner une compétition, il faut savoir jouer dans le rouge. Cela a été difficile pour nous ce soir, mais je suis vraiment content du groupe. » On le sait : dans cette catégorie, difficile de créer une identité à son équipe ou d’insuffler une dynamique sur le long terme. Et à l’issue de ce dernier rassemblement avant les Jeux olympiques, rien de nouveau sous le soleil : comme souvent avant les grandes compétitions, l’équipe de France Espoirs est dans le flou, repose sur le talent de quelques stars en devenir et donne la sensation de pouvoir se crasher à tout moment.
C’était la même chose sous Sylvain Ripoll. C’était la même chose sous Pierre Mankowski. C’était la même chose sous Willy Sagnol. Reste à savoir si l’issue (l’équipe de France U21 ou U23 n’a pas soulevé un trophée depuis 36 ans) sera la même pour la légende des Gunners, dont l’arrivée sur ce banc avait fait du bruit. Pour rappel, en 2021 à Tokyo, Randal Kolo Muani, Enzo Le Fée et leurs copains avaient échoué au premier tour, avec une victoire, un nul et une défaite 4-0 face au pays hôte. Un tournoi qui avait dû se faire avec les moyens du bord, beaucoup de clubs ayant refusé de libérer leurs joueurs. La même menace plane d’ailleurs toujours, pour cette édition, même si les équipes devraient être plus clémentes. Riton est lucide : « Si ça se passe mal, je vais prendre cher, je le sais, et c’est normal », racontait-il il y a quelques jours.
⚽️ COWELL EGALISE !
Menés 2-0, les Américains reviennent au score dans les dernières minutes du match face aux Bleuets.#FRAUSA #lequipeFOOT pic.twitter.com/JJC7HhPr1w
— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) March 25, 2024
Ses premiers pas à la tête de cette équipe avaient laissé quelques promesses et débuts de préceptes de jeu, mais les Bleuets (symbolisés par Bafodé Diakité, Castello Lukeba, Kiliann Sildillia ou Elye Wahi, passés à côté de ce rassemblement) n’ont pas confirmé cette impression. D’autres interrogations demeurent : quels vieux briscards succéderont à Téji Savanier, André-Pierre Gignac et Florian Thauvin en qualité de +3 ? Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, Olivier Giroud, Karim Benzema, Djibril Cissé, Nicolas Pallois, Dimitri Liénard ? Et au-delà de ça, comment ces trois joueurs se fondront dans le collectif, en le chamboulant sûrement, alors que la pression d’une compétition jouée à domicile se sentira ? Rarement un sélectionneur des Bleuets aura autant pris la lumière, rarement les attentes autour d’une équipe de France de jeunes auront été aussi grandes, et rarement le nombre de prétendants aux Jeux aura été aussi important. Attention pour Henry, car les Français ont prouvé qu’ils ne rigolaient pas avec les JO. Demandez à Aya Nakamura.
Par Jérémie Baron