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Avant l’Euro, la fièvre bleue
À l’image de la blessure d’Aurélien Tchouaméni, ou des déboires des joueurs du PSG, les internationaux français n’ont pas la forme, à un mois du Championnat d’Europe des nations.
Aurélien Tchouaméni a vécu une soirée magique mercredi soir. Mené jusqu’à la 88e, son Real Madrid a tout renversé en trois minutes, grâce à un doublé dément et improbable de Joselu – entré moins de dix minutes plus tôt – qui a qualifié la Casa Blanca pour sa sixième finale de Ligue des champions sur les onze dernières éditions. Mais tout ça, le milieu français l’a observé depuis le banc, ayant dû céder sa place à son compatriote Eduardo Camavinga à la 70e, à cause de ce qui se révélera être une fracture de fatigue au métatarse du pied gauche. Cette finale le 1er juin à Wembley, Tchoutchou pourrait donc la vivre sur la banquette, voire en tribune. Et ce n’est pas tout : si son corps ne s’est pas remis d’ici là, ou si une rechute est intervenue entretemps, l’ancien Bordelais et Monégasque raterait le Championnat d’Europe – qui commence le 14 juin – avec l’équipe de France.
À Paris et au Bayern, ça coince
Pour beaucoup de Bleus, c’est la soupe à la grimace en ce moment, alors que la compétition débute dans un mois. À commencer par les Parisiens, totalement passés à côté de leur demi-finale de C1 contre le Borussia Dortmund, et qui se dirigent vers une fin de saison en roue libre. Bizut des deux derniers rassemblements, Warren Zaïre-Emery a affiché les limites qui le freinent encore pour le très très haut niveau ; chouchou de Didier Deschamps et convaincant lors du dernier rassemblement, mais catastrophique au PSG pour sa première saison, Randal Kolo Muani est très loin du niveau attendu pour une grande compétition ; meilleur passeur de Ligue 1 et nommé pour le titre de meilleur joueur du championnat, Ousmane Dembélé est pourtant retombé dans ses travers de joueur exaspérant, face à son ancien club ; étouffé par la pression et par son égoïsme, à l’aller comme au retour, Kylian Mbappé est en train de totalement rater sa sortie à Paris.
Blessé au Westfalenstadion lors de son duel avec Niclas Füllkrug, Lucas Hernandez a de son côté d’ores et déjà dit adieu à l’Euro, lui qui a manqué les deux tiers des matchs des Bleus depuis octobre 2018, principalement à cause de ses allers-retours à l’infirmerie. Au rayon des éclopés, le portier titulaire des Tricolores Mike Maignan est également dans le dur, ayant loupé trois des quatre dernières rencontres du Milan, et le délicat Kingsley Coman n’a pu disputer qu’une centaine de minutes depuis le mois de janvier. On continue ? Utilisé, mine de rien, lors des six derniers matchs de l’équipe de France, Jonathan Clauss a été l’un des pires Marseillais au stadio Atleti Azzurri d’Italia, jeudi en demies de Ligue Europa contre l’Atalanta ; et pourtant, la concurrence était forte. Au Bayern, Dayot Upamecano n’apparaît plus en Ligue des champions, et à Liverpool, Ibrahima Konaté a été mis sur le banc par le puceau Jarell Quansah (21 ans), alors que les Reds n’ont plus que le championnat à jouer.
Restent certaines satisfactions, comme Marcus Thuram, Benjamin Pavard, Adrien Rabiot, William Saliba, Olivier Giroud qui a de nouveau réalisé une honnête saison au Milan, ou encore l’épouvantail Antoine Griezmann. Même si ce dernier, pour la première fois depuis près de sept ans, n’a pas participé aux dernières rencontres de son pays. Conclusion de tout ça ? Pas grand-chose, à vrai dire, même si le tableau n’invite pas à l’optimisme. La réalité du printemps n’est pas celle de l’été, et les Bleus se délesteront avec plaisir de l’étiquette de favori. Par le passé, Didier Deschamps a souvent réussi à faire sa tambouille – qu’elle plaise ou non – avec les formes et les pépins de chacun : il est toujours bon de rappeler que la Dèche a amené sa formation en finale de Coupe du monde en étant privé – ou en se privant ? – d’un joueur qui avait soulevé le Ballon d’or quelques semaines plus tôt.
Par Jérémie Baron