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Entre Noël et le 31, on était à la reprise des Girondins
Pendant les fêtes, certains footballeurs fourrent la dinde, tandis que d’autres l’emmènent en voyage. Ça, c’est parce que suivant les pays, la trêve hivernale est plus ou moins longue. Et quand l’Allemagne choisit de l’allonger, que l’Angleterre la réduit quasi à néant, la France, elle, s’octroie une huitaine de jours. Et pas que pour plumer le volatile. À Bordeaux, où durant les premiers mois de championnat, les pigeons ont volé à l’envers pour ne pas voir la misère, on savoure et on détaille sans problème l’intermède festif...
Les Girondins, en menant 2-0 au Vélodrome, auraient pu faire – complètement – la nique aux Marseillais, juste avant de partir en vacances. Mais les minots de José Anigo, peu enclins à se laisser distancer au classement, ont eu la rage de revenir. Pas grave. Après avoir réussi à corriger le tir après un vrai faux départ, les ouailles de Francis Gillot ont gagné un repos bien mérité. Et c’est pas le retour sur les terrains d’entraînement, lundi après-midi, qui aura gâché leur plaisir. Même si seule une moitié d’effectif était présente. Tant pis ou tant mieux pour les absents, c’est selon, vu l’option choisie par le staff technique : l’option footing dans la forêt. Pendant près d’une heure, avec un stop-muscu au milieu, histoire de cacher au public l’embonpoint pris ces dernières semaines.
La trêve, pour oublier
D’ailleurs, le mythe de la trêve, c’est quoi ? On fait quoi quand on est un footeux pro, entre le 23 décembre et la veille du Nouvel An ? « Le but, c’est d’évacuer un maximum le foot, répond ferme Matthieu Chalmé. Mais bon, en même temps, le lendemain, je faisais un foot en salle ! De la détente et du plaisir, avec des copains » , confie aussi celui qui vient d’ouvrir un complexe futsal à Brive, avec un pote, joueur du C.A. Brive. « Je voulais surtout profiter de la famille et des amis, et faire des choses qu’on n’a plus l’habitude de faire en une semaine. Je suis resté dans la région et j’ai essayé de bien récupérer » , poursuit le latéral droit. « Je me ressource en famille, tout simplement, c’est pour ça que je suis parti à Paris, où j’ai vu toute ma famille, précise Maxime Poundjé. C’était le repos, en faisant attention à…(et à cet instant, coach J-Lo passe juste derrière, ndlr)… Et je suis plutôt tranquille à ce niveau-là. »
Pour Ludovic Obraniak, idem. « Je voulais couper, parce que quand on a des demi-saisons où l’on joue tous les trois jours assez fréquemment, le but, c’est d’oublier carrément le foot et de se plonger dans un autre univers, qui est plutôt familial et festif, développe le milieu de terrain. On est partis au ski cette année, alors qu’on avait été au soleil l’année d’avant, prévient-il. On essaie de prendre du bon temps, parce que c’est court et nécessaire au vu de l’exigence physique que nous a demandé notre première partie de saison. »
Obraniak en Père Noël
Mais la vie de moine n’est pas non plus la panacée des play boys au scapulaire. Parce qu’on a le droit de s’offrir des petits plaisirs, et de picoler quand même. « J’ai eu des cadeaux, dont une Xbox One et un portefeuille Louis Vuitton » , confesse Poundjé. « Nous, on ne se fait pas de cadeau entre adultes, on en fait juste aux enfants, glisse Obraniak. Mais je me suis déguisé en père Noël pour ma fille, parce que c’est le premier Noël où elle est en âge de comprendre… Et c’était assez drôle ! Le cadeau, c’était de se prendre un chalet à la neige pour partir tous ensemble. » Et jouer les Bronzés en altitude, ça permet de se la mettre sévère ? « Ah, mais j’ai profité des bonnes choses, sans trop en abuser, reconnaît le Franco-Polonais. On a fait une bonne première partie de saison, en finissant à cette quatrième place, donc l’important c’est aussi de savoir se faire un petit cadeau à soi-même, place-t-il, malicieux. C’est donc de profiter des bonnes choses, même s’il ne faut pas arriver avec trois kilos en plus ! Mais on a mangé foie gras, huîtres et ce qui s’ensuit, soit un peu de vin, aussi, hein ! »
Footballeurs capricieux, mais bons vivants ! Et ce soir, ils se la collent ? « Pour moi, c’est tranquille : une petite bouffe entre amis, voilà ! » , tranche Obraniak, quand Chalmé se met sur son 31. « Le réveillon, c’est aller au restaurant, manger et passer une bonne soirée tranquillement entre amis. Un bon moment, quoi. Sans trop d’excès, car il y aura un entraînement le 1er janvier, avec un match qui arrive rapidement derrière (Raon l’Étape-Bordeaux, en 32e de finale de Coupe de France, le 5 janvier). » Poundjé de ponctuer : « Moi, je le prépare avec des potes, qui sont en dehors du foot, tranquille-posé, car… on a entraînement le lendemain, voilà. »
Par Laurent Brun, au Haillan