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  • Premier League
  • J13
  • Burnley-Tottenham (1-0)

Entre Conte et Tottenham, le décompte est lancé

Par Florian Manceau
4 minutes
Entre Conte et Tottenham, le décompte est lancé

Après sa victoire mémorable contre Manchester City (3-2), Tottenham est retombé dans ses travers à Burnley et a concédé sa quatrième défaite en cinq rencontres. De quoi mettre en rogne Antonio Conte, habitué à jouer le haut de tableau et qui évoque déjà un départ si les Spurs ne changent pas de stratégie financière pour retrouver des résultats leur permettant de se battre avec les meilleurs.

Est-il préférable d’offrir une performance XXL permettant une victoire d’envergure (mais isolée) contre le leader et champion en titre d’Angleterre, ou d’enchaîner des résultats sans impressionner personne ? Inutile et même dangereux de poser la question à Antonio Conte, celui qui oserait ce genre d’interrogation risquerait même de terminer avec un œil au beurre noir. Surtout si elle arrive après une défaite (0-1) comme celle subie par son club à Burnley ce mercredi, pour le compte de la treizième journée de Premier League en retard.

Après avoir battu Manchester City au terme d’un match assez dingue, Tottenham est en effet (re)tombé face à un adversaire qui semblait donc à sa portée. Une nouvelle défaite sur la plus courte des marges contre l’ancien avant-dernier du classement, la quatrième en cinq rencontres de championnat (qui fait suite à celles subies à Chelsea, puis contre Southampton et Wolverhampton à domicile). Autant dire que les Spurs, huitièmes avec sept points de retard sur la zone Ligue des champions et deux parties de plus à disputer que Manchester United (quatrième), a perdu sa forme de Noël.

« L’entraîneur change, mais les résultats ne bougent pas »

Pas du genre patient, Conte a donc rapidement poussé sa gueulante. Sa cible ? Les dirigeants du club. Son reproche ? Ne pas pouvoir compter sur un effectif suffisamment quantitatif et qualitatif pour jouer le haut de tableau. Son conseil ? Aligner du pognon pour recruter, et vite. Sa menace ? Partir, tout simplement, quelques semaines seulement après son arrivée. « C’est une soirée difficile, et ce n’est pas que ce soir. Sur les cinq derniers matchs, on en a perdu quatre et cela signifie qu’il va falloir faire une évaluation. Une évaluation au sujet du club, et à mon sujet. Parce que pour moi, c’est très frustrant, a ainsi balancé l’entraîneur sur Sky Sport. Il faut que l’on parle avec le club, pour voir quelle est la meilleure solution. Le club change l’entraîneur, mais les joueurs sont les mêmes, et les résultats ne bougent pas. Je suis trop honnête pour accepter ce type de situation, donc il faut qu’on réévalue tout ça avec le club. On ne peut pas continuer à perdre, je ne peux pas l’accepter et ce n’est bon pour personne. »

En réalité, cette sortie ne semble pas si étonnante de la part de l’Italien, dont le comportement ne répond – tous ceux l’ayant croisé le confirmeront – qu’aux trois priorités qu’il s’est toujours fixées : travailler, ne pas avoir à attendre et se battre contre les meilleurs. Si l’une de ces conditions n’est pas respectée, alors le coach n’hésite pas à viser le point de rupture. Cela a déjà été le cas avec la majorité de ses ex-employeurs, son départ de l’Inter étant dû à des exigences économiques milanaises considérées à ses yeux trop faibles par rapport à ses ambitions sportives. « Dès les débuts de sa carrière de technicien, il disait qu’il n’irait pas plus loin s’il n’était pas au top dans les trois ans. Les seconds rôles, ce n’est pas pour lui. Il a tellement gagné, quand il était joueur », remet d’ailleurs Pedro Kamata, qui a évolué sous ses ordres à Sienne et à Bari (où le Transalpin réclamait nombre de renforts, refusant de viser seulement le maintien). Impossible, donc, que le Monsieur se remette en cause dans la situation actuelle puisqu’il n’a pas choisi ses soldats.

Quatre coachs en deux ans, et bientôt un de plus ?

Dès lors, Tottenham se retrouve devant un virage supplémentaire sur une route qui ne lui offre que peu de lignes droites depuis la fin de la période Mauricio Pochettino. En témoignent les quatre changements sur le banc, en l’espace d’un peu plus de deux ans (José Mourinho, Ryan Mason, Nuno Espírito Santo et donc Conte). Soit les Spurs voient toujours en Conte l’homme qu’il leur faut pour remettre le club sur la voie du succès sportif et doivent donc, dans ce cas, répondre à ses réclamations en dépensant des sommes conséquentes sur le marché estival des transferts. Soit les dirigeants estiment qu’une reconstruction plus réfléchie et plus lente s’impose, ce qui sera sans l’intransigeant Antonio. Deux possibilités, deux chemins à prendre en compte.

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Par Florian Manceau

Propos de PK recueillis par FM.

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