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Ensemble, ils ne l’ont pas fait

Par Maxime Brigand
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Ensemble, ils ne l’ont pas fait

Privé de Neymar et condamné à l'exploit, le PSG a été sorti sans se battre de la Ligue des champions mardi soir par un Real clinique venu au Parc filer une leçon d'expérience (1-2). Terriblement logique.

PSG 1-2 Real Madrid

Buts : Cavani (71e) pour le PSG // Ronaldo (51e) et Casemiro (80e) pour le Real.

Ensemble, ils devaient le faire. Unai Emery avait convoqué l’âme de son équipe, la revanche des blessés. Mieux : il paraît que la France du foot était là, derrière un PSG en quête d’exploit. Puis, on a vu. On a vu le PSG s’effondrer, passer à côté de son huitième de finale retour, le Real dérouler dans un Parc bondé où la corbeille dorée n’aura jamais pu se réchauffer. Croiser une référence a un mérite : il est possible de mesurer le chemin qui nous sépare des étoiles. Voilà ce que ça fait. Et c’est brutal, forcément, mais désespérément logique.

Pied de montagne et expérience

Un match pour dimensionner une saison. Une histoire qui se joue dans les têtes, avec le cœur et pas mal d’autres choses. Simple : au pied de la montagne, Paris n’avait pas le choix, il fallait se dépouiller, et voir. Voir, cette fois, ça a été avec les anciens – Thiago Motta, Thiago Silva – et aussi avec un Parc brûlant, incandescent. En face, Madrid avait tout à perdre, mais surtout tout à gérer. Ainsi, Zinédine Zidane, qui vivait sa première soirée sur un banc en France, n’a pas pris de risques, laissant Modrić et Kroos sur le banc au coup d’envoi, histoire de tenir chaud à Gareth Bale, déjà mis de côté à l’aller. Et, alors ? Alors, on a vu le PSG s’avancer timidement, se montrer incapable de poser le compas sur la table et de régler son niveau technique, à l’exception d’un Verratti une nouvelle fois au niveau lors d’un repas de premier plan, Motta aidant.

Autre chose, surtout : le Real a fait d’entrée gicler son expérience, Ramos rayonnant en ministre d’une défense où Marcelo, de retour de blessure, a moins pesé que le 14 février dernier, mais juste assez pour lancer Karim Benzema en contre avant la pause. Instant frisson : l’international français s’est avancé devant Alphonse Areola, déjà décisif devant Ramos au quart d’heure de jeu, et a échoué (38e). Là, on s’est rendu compte que Kylian Mbappé était encore un joueur de dix-neuf ans, que Dí Maria empilait toujours les déchets, et que Cavani restait un parfait indicateur pour mesurer le courage et le désespoir qui peut animer un groupe.

Marche funèbre

Une scène, au retour des vestiaires : Marquinhos a convoqué ses potes, accompagné de Thiago Silva également au rendez-vous dans les duels, histoire de voir comment faire joujou avec un script déjà écrit. Résultat ? Une timide frappe de Motta pour ouvrir la seconde période et un couteau planté à 2,60m de hauteur : un vertige et une descente de col sur le cul. Probablement celui de Dani Alves, martyrisé par Asensio. Suite simple : l’international espagnol ouvre pour Lucas Vázquez, autre pari zidanesque du soir, et Cristiano Ronaldo décolle au second poteau pour smasher Areola (0-1, 51e). Brutal, logique. Que faire ? Vaste problématique : Emery décide alors de lancer Pastore à la place de Motta à l’heure de jeu, là où Cavani croque dans le vide face à Navas. C’est tout ? Non, Paris creuse : short remonté sur la cuisse, Verratti remet la cheville de Casemiro en place et va chercher, dans la foulée, son deuxième jaune de la soirée avec la langue.

Reste l’honneur, et cinq minutes plus tard, Cavani remet le PSG sur un genou en deux bandes après une tête de Pastore contrée par Casemiro (1-1, 71e). Tentative vaine : Zidane sort les cartes Kroos et Bale de son costume, le Real rigole dans le milieu parisien, regarde Pastore revenir en trottinant à dix minutes de la fin et Rabiot balance un centre madrilène dans les pattes d’un Casemiro aidé par un contre (1-2, 80e). C’est le début de la marche funèbre, Vázquez cogne une nouvelle fois le poteau d’Areola, et Paris souille sa sortie. Jeu, set et match : pour la première fois de la saison, le Parc est tombé, et une nouvelle fois tout un projet avec.


PSG (4-3-3) Areola ; Dani Alves, Marquinhos, T. Silva, Berchiche ; Verratti, Motta (Pastore, 59e), Rabiot ; Di María (Draxler, 76e), Cavani, Mbappé (Diarra, 85e). Entraîneur : Unai Emery.

Real Madrid (4-4-2) : Navas ; Carvajal, Varane, Ramos, Marcelo ; L. Vázquez, Kovačić (Kroos, 72e), Casemiro, Asensio (Isco, 83e) ; Benzema (Bale, 76e), C. Ronaldo. Entraîneur : Zinédine Zidane.

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