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Enrique Cerezo : « La victime, ce n’est pas Santos »

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Enrique Cerezo : « La victime, ce n’est pas Santos »

Enrique Cerezo, le président de l'Atletico Madrid, réagit avec aplomb à la condamnation de Santos Mirasierra. Mise au poing.

Que pensez-vous de la condamnation de Santos Mirasierra ? Je n’en pense rien mis à part qu’il faut croire la justice. Si la justice espagnole considère que ce monsieur doit prendre trois ans, c’est qu’elle a ses raisons. L’Atletico n’a pas son mot à dire, nous avons juste à respecter la décision du juge. Je pense que la justice espagnole est assez sage pour prendre de telles décisions, aussi lourdes soient-elles. Personnellement, cette annonce ne veut rien dire car je pense que Santos Mirasierra va faire appel de la sentence. Moi, j’aime bien quand les gens accomplissent leurs condamnations, mais je pense que ce ne sera pas le cas…Il faut attendre un peu. Mais je le répète, ni moi, ni l’Atletico, ni l’OM, ni personne, ne peut rien faire contre une décision de justice.

Du côté de Marseille, on dit que l’Atletico n’est pas innocent dans cette condamnation… Si l’OM pense vraiment ça, ce qui m’étonnerait, j’aimerais que son président Pape Diouf me le dise droit dans les yeux ! (énervé) A Marseille, je ne vais pas me dégonfler ; si on m’accuse à tort je répondrai. Il faut qu’une chose soit bien claire : dans cette affaire, il n’y a qu’une seule victime et ce n’est pas Santos Mirasierra, c’est l’Atletico.

Vous vous considérez donc comme la seule victime ? Nous sommes les seuls à avoir subi des préjudices dans cette affaire. Nous n’avons rien fait et pourtant nous avons été condamnés…C’est injuste.

Qui est le coupable alors ? En tout cas, ce n’est pas l’Atletico Madrid… Nous avons toujours été irréprochables. Nos supporters ont extrêmement bien accueilli les fans et l’équipe marseillaise au Vicente Calderon, mais tout le monde semble s’accorder pour dire que nous sommes les seuls responsables. Et ça je ne peux pas le laisser passer. L’Atletico est un grand club et il mérite le respect.

Vous serez à Marseille mardi prochain ? Bien sûr que oui !

Ça ne vous fait pas peur d’y aller ? Je n’ai pas de peur, je suis serein, je n’ai rien fait et mon club non plus. L’Atletico Madrid est un club fair-play, tout comme l’Olympique de Marseille, mais je le répète si le président de “Marbella” (sic) laisse penser que la condamnation du supporter est de notre fait, on va vraiment devoir s’expliquer.

Vous avez eu des relations, même téléphoniques, avec le président de l’OM ces dernières semaines ? Jamais !

Vous ne regrettez pas ce manque de coopération entre vos deux clubs ? Non. Ce n’est pas mon problème. C’est le problème de l’Olympique de Marseille. L’Atletico n’a rien à voir avec cette affaire, on n’a rien à se reprocher !

Gilbert Collart dit que cette affaire est surréaliste et use d’ironie en affirmant que c’est tout à fait normal au pays de Dali… Dali était un peintre merveilleux, admiré aussi bien en Espagne qu’en France, mais la justice espagnole est indépendante. L’Atletico Madrid n’a jamais rien dénoncé, ni Marseille, ni son supporter. Nous n’avons jamais porté plainte, aussi nous n’avons rien à nous reprocher. Nous sommes innocents et si quelqu’un en France, que ce soit l’avocat ou le club de Marseille, veut nous faire passer pour les coupables, c’est leur problème, pas le nôtre !

Vous aimeriez faire des démarches pour que Santos Mirasierra soit relaxé ? C’est triste, et c’est un président de club qui vous le dit, qu’un supporter soit aujourd’hui aux portes de la prison à cause d’un match de football, mais, je le répète, ce n’est pas un problème de l’Atletico Madrid.

Vous allez arriver le jour du match à Marseille. Vous craignez des représailles ? Si nous y allons le jour du match, c’est pour ne pas créer ou tenter de ne pas créer d’incidents. C’est de la prévention. Vous savez ce que c’est la prévention pas vrai ? On ne veut pas de problèmes. Je crois aux supporters de l’OM, je crois aux dirigeants de Marseille, mais je ne veux pas faire de politique ni faire des actes qui ne soient pas sportifs.

Vous savez que l’avocat français a déclaré que Santos Mirasierra était le premier prisonnier politique du sport de l’histoire ? Ça vous inspire quoi ? Ça ne m’inspire rien. Il peut dire ce qu’il veut, je ne vais pas faire dans la polémique. Il défend son client et visiblement il ne l’a pas bien défendu.

L’Atletico sera motivé pour le déplacement à Marseille ? L’Atletico aime les gros matchs et c’en est un. Nous allons là-bas pour gagner. Si nous y arrivons tant mieux et sinon nous féliciterons l’OM pour la victoire. Nous ne sommes ni racistes, ni xénophobes, nous sommes simplement un club de football. Nous ne voulons pas être un problème et si les gens veulent faire de nous leur tête de Turc ça va mal se passer.

Vous n’avez pas l’air d’entretenir de bonnes relations avec Marseille ? Nous avons d’excellentes relations avec toutes les équipes de football du monde. Je considère Marseille comme une équipe fair-play qui joue bien au football, donc forcément nous avons de bonnes relations avec eux.

Propos recueillis par Javier Prieto Santos

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