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Enrico Valentini, la dolce vita bavaroise

Par Julien Duez
4 minutes
Enrico Valentini, la dolce vita bavaroise

Le latéral droit n’a joué que dix matchs avec Nuremberg cette saison, et pourtant, personne n’incarne mieux le Glubb que ce fils d’immigrés italiens 100% bavarois. Ce mardi soir, il se déplace à Hambourg pour la compétition qui l’a le plus fait rêver : la Pokal.

En cherchant bien, on pourrait trouver quelques points communs à Enrico Valentini et Francesco Totti. Tous les deux ont un nom à consonance italienne et tous les deux ont été formés dans leur club de cœur avant d’en porter le maillot de l’équipe première. La seule petite différence, c’est qu’Enrico Valentini ne vient pas de la Ville éternelle, mais de Nuremberg. Et que contrairement à Totti, ce latéral droit de 29 ans a déjà été infidèle à son club. Mais c’était pour mieux y rebondir.

De la trattoria à l’exil forcé

Tout commence en 1980 lorsque monsieur et madame Valentini débarquent en Bavière depuis leur Italie natale. C’est dans le restaurant familial que grandit le petit Enrico, dernier de sa fratrie, « petit prince » de sa maman et, à ce titre, exempté de donner un coup de main en cuisine ou en salle par son papa, fan de la Juventus devant l’éternel et qui a entre-temps tout lâché pour reprendre une cave à vins. « Le restaurant a eu une grande influence sur mon enfance. Par exemple, nous avions des horaires de table différents des autres, nous ne dînions pas avant au moins 21h, rembobine Enrico. Mon père m’a raconté que quand j’étais encore bébé, il me sortait souvent de mon lit quand il rentrait du travail vers une heure du matin. Il me prenait contre sa poitrine, histoire de pouvoir un peu profiter de ma présence. »

Outre son amour des Bianconeri, monsieur Valentini transmet au rejeton sa passion pour le club de sa ville d’accueil : le 1. FC Nuremberg (FCN), qu’Enrico rejoint à l’âge de cinq ans, en 1994. « Je me suis toujours complètement identifié à cette équipe.[…]Au fil des ans, j’étais constamment au stade. Comme ramasseur de balles, enfant-mascotte, avec les potes et la famille en tribune… J’ai à peu près tout fait. » Il ne lui restait plus qu’à devenir pro. Une marche un poil trop haute pour lui sur le moment. En 2010, pour éviter de mal terminer son histoire avec l’amour de sa vie, il choisit de le quitter pour lancer sa carrière.

La province et la Pokal

En débarquant à Aalen, modeste bourgade du Jura souabe, la différence avec la grande Nuremberg est flagrante. Mais Valentini, n’est pas du genre à faire la diva et, comme avec le FCN, il « s’identifie très rapidement » à son nouvel environnement : « Des équipes comme Aalen, Sandhausen et Heidenheim sont continuellement moquées. Du coup, c’était cool de jouer et de gagner à l’extérieur. On le savait pertinemment : si tu perds à domicile contre Aalen, l’entraîneur adverse se retrouve sous le feu des discussions. Je crois que pendant mes années là-bas, on a fait renvoyer trois entraîneurs. Juste parce qu’ils avaient perdu à la maison contre nous ! » se souvient Valentini qui, après le pays souabe, tente une nouvelle expérience à Karlsruhe et manque de peu la montée en Bundesliga au terme d’un barrage perdu contre Hambourg.

Entre-temps, Enrico a mûri et son FCN, qui évolue alors en D2, le rappelle. Lors de la saison 2017-2018, il participe grandement à la montée du Glubb dans l’élite en disputant l’intégralité des matchs de la saison, à l’exception d’un seul, le plus important : le derby de Franconie contre Greuther Fürth, la faute à une accumulation de cartons jaunes. « Je suis allé dans le kop. Je ne pouvais pas pleinement me lâcher parce que j’avais trop attendu ce match. Mais j’ai trouvé intéressant pour une fois de voir tout le travail que font les ultras pour mettre l’ambiance » , analyse-t-il. Au terme d’un exercice parfaitement maîtrisé, le FCN remonte en Bundesliga après quatre ans de disette. Valentino, lui, découvre l’élite à 29 ans et peut se rappeler l’époque où Nuremberg jouait les premiers rôles. Son meilleur souvenir ? « La victoire en Pokal, évidemment ![…]J’étais au restaurant et, de joie, j’ai renversé la table, j’ai disjoncté. Ensuite, mon cousin m’a conduit dans le cortège de voitures qui se rendait en centre-ville. Lui au klaxon, moi à la fenêtre. » C’était en 2007. Douze ans plus tard, il lui suffira de l’emporter lors du troisième tour face à Hambourg (tiens donc !) pour garder l’espoir de réécrire un petit morceau d’histoire.

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Par Julien Duez

Propos d'EV recueillis par 11 Freunde.

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