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Enner Valencia, héros et MVP de Qatar-Équateur
Auteur d’un doublé et capitaine d’un collectif équatorien bien huilé, Enner Valencia a été le grand bonhomme de ce match d’ouverture avant de sortir sur blessure à un quart d’heure du terme. Et tant pis s’il a fait couler quelques larmes à l’émir.
Il existe désormais un point commun entre Eusébio, Paolo Rossi, Oleg Salenko et Enner Valencia : tous ont marqué cinq à six buts consécutifs lors de leurs sélections en Coupe du monde. Après la Suisse et un doublé contre le Honduras en 2014, le capitaine de la Tri est sorti de sa boîte pour remettre le Qatar à sa place. Un penalty qu’il a lui-même provoqué, puis un coup de tête en extension sur un bonbon d’Angelo Preciado l’ont empêché de ressasser un premier pion hors-jeu dès le début des hostilités. Oui, Enner était vénère d’entrée.
5 – Enner Valencia a marqué chacun des 5 derniers buts de l’Équateur en Coupe du monde. Seuls Eusébio (Portugal 1966), Paolo Rossi (Italie 1982) et Oleg Salenko (Russie 1994) ont fait mieux pour leur pays (6 fois de suite chacun). Indispensable.#coupedumonde2022 pic.twitter.com/kHhNUEAoE8
— OptaJean (@OptaJean) November 20, 2022
Bomber et pension alimentaire
Entre les lignes, dans les airs, dos et devant le but, Valencia avait flairé l’odeur d’une proie facile à dépecer. « Il nous a posé beaucoup de problèmes », soufflait en zone mixte Karim Boudiaf, le milieu international qatari qui lui a mis quelques taquets sur le pelouse du Al-Bayt. Là aussi, Enner Valencia a encaissé sans broncher. Jusqu’à la 75e minute, où son genou droit a dit stop. « Les médecins vont m’évaluer, mais j’espère pouvoir jouer lors du deuxième match contre les Pays-Bas », confiait le premier MVP du Mondial. Pour son coach Gustavo Alfaro, c’est une question de vie ou de mort. « Si je devais élire moi-même(le MVP), je le donnerais à Enner Valencia à chaque fois, tonnait le ténor argentin. Enner sera là contre les Pays-Bas, personne ne me l’enlèvera. »
Forcément, les Oranje et les Lions de la Téranga porteront une attention toute particulière à la suite de cette entrée en matière. Même si l’actuel bomberde Fenerbahçe est loin d’être un inconnu. Au-delà d’avoir donné des maux de tête au Stade rennais il y a quelques semaines en Ligue Europa (un but sur penalty à l’aller et un coup de tête au retour, tiens, tiens), Valencia est surtout le meilleur buteur de l’histoire de la sélection équatorienne (37 pions). Un homme qui squatte les gazons pros depuis dix piges, qui est passé par la Premier League à West Ham et qui a partagé le rond de serviette d’André-Pierre Gignac aux Tigres. Un gaillard prêt à tout pour sa nation, mais aussi pour toujours s’en sortir. Comme lors de cette rencontre internationale face au Chili, en 2016, quand Valencia a simulé une blessure pour être évacué du stade avec masque à oxygène. La raison ? La police s’était pointée ce soir-là, car le gaillard de 33 piges ne versait pas la pension alimentaire de sa fille. Les futurs adversaires de l’Équateur sont prévenus : Valencia est prêt à tout.
Par Andrea Chazy, au stade Al-Bayt
Tous propos recueillis par AC et MR.