- C1
- J3
- Monaco-Étoile rouge de Belgrade (5-1)
Embolo, un réveil bien réel
Buteur et passeur décisif lors de la balade de Monaco face à l’Étoile rouge de Belgrade, Breel Embolo a enfin mis un terme à sa longue traversée du désert. Un plein de confiance revenu au meilleur des moments pour l’attaquant suisse, qui va devoir assurer devant en l’absence de Balogun.
L’AS Monaco est l’actuel coleader de Ligue 1 et seconde de Ligue des champions. Et cette belle performance, elle ne le devait jusqu’à présent aucunement à son attaquant suisse, Breel Embolo, muet depuis le début de la saison. Face à la force offensive du club de la Principauté (sixième meilleure attaque du championnat), la statistique serait presque passée inaperçue. Mais ce mardi soir, l’attaquant suisse est enfin sorti du bois, en faisant partie des bourreaux de l’Étoile rouge de Belgrade (5-1) en Ligue des champions.
Moins spectaculaire que Singo, moins prodigieux qu’Akliouche, moins doublé que Minamino, le garçon a eu le mérite de permettre aux Monégasques de virer en tête à la mi-temps. Un but célébré comme une libération, avant de délivrer une passe décisive pour Minamino à 20 minutes de la fin et de se voir refuser un second but finalement annulé par la VAR. L’ancien de Schalke 04 a mis fin à une longue traversée du désert, débutée après un Euro où il était dans une belle forme avec deux buts jusqu’à l’élimination contre l’Angleterre en quarts de finale. Ou comment reprendre le fil d’une histoire interrompue brutalement il y a un an, après avoir été victime d’une rupture des ligaments croisés qui lui avait coûté de longs mois loin des rectangles verts.
De la confiance et un record
Cette méforme de début de saison a eu la conséquence de l’envoyer sur le banc de touche, au profit d’un Balogun pas forcément plus prolifique. « Je ne fais pas la tête, chacun marque, chacun fait des passes décisives, on célèbre, et pour le reste, on va travailler », avait-il insisté il y a trois semaines après la victoire à Montpellier. Trois semaines après, l’Helvète a enfin aperçu le bout du tunnel quand il a inscrit son premier but en Ligue des champions (quatre ans après le dernier) avec l’ASM en profitant d’une mauvaise remise de la défense serbe pour envoyer une frappe du bout de son pied droit. Dans cette soirée libératrice, il a même raflé un petit record au passage : celui d’avoir inscrit ses quatre seuls buts dans la reine des coupes européennes avec quatre clubs différents (Bâle, Schalke, Mönchengladbach et donc Monaco), du jamais-vu.
C’est toujours bien pour les bouquins d’histoire, mais ça n’est pas vraiment ce qu’il retiendra de cette soirée qui a vu Monaco prendre temporairement les commandes du classement de la Ligue des champions (avant la prise de pouvoir d’Aston Villa plus tard dans la soirée). Mardi soir, le Suisse était bel et bien de retour sur le pré de Louis-II, là où il empilait les buts (12 en tout) quand il venait de débarquer d’Allemagne à l’été 2022. Et son entraîneur autrichien, Adi Hütter, qui attendait « le déclic » de son attaquant, ne pouvait pas espérer mieux puisque Folarin Balogun est forfait pour deux mois après une blessure à l’épaule. Le créneau idéal pour se refaire la cerise sur le Rocher. « Ce but, il me fait énormément de bien. La performance elle était là, elle était OK. En deuxième mi-temps, j’ai su accélérer un peu plus. Après le but, j’ai pu me relâcher, j’ai eu les actions que j’adore. Ça fait du bien, on travaille pour », pouvait savourer le natif de Yaoundé. Le début d’une dynamique qu’il ne faudra pas oublier d’entretenir dimanche, pour le derby face à Nice.
Par Victor Lamand