- MLS
- Finale
- Atlanta-Portland
En MLS, le MVP s’appelle Diego Valeri
Zlatan ? Rooney ? Giovinco ? Valeri ! S'il n'est pas la plus famous des stars de la MLS, depuis son arrivée en 2013, l'international argentin en est l'un des meilleurs joueurs. Contre Atlanta, les espoirs de gloire de la Timbers Army reposent une fois de plus sur son élégant numéro 10 devenu une légende de Portland, sur le terrain comme en dehors.
Children’s Mercy Park, Kansas City, 30 novembre dernier. Le temps additionnel en est déjà à neuf minutes. Lancé en profondeur, le capitaine des Portland Timbers remporte son face-à-face avec Tim Melia et délivre ses coéquipiers au buzzer : Kansas City-Portland : 2-3. Auteur d’un doublé, « Saint Valeri » a encore frappé. Après son 0-0 concédé à domicile à l’aller, la bande à Larrys Mabiala et Bill Tuiloma remporte la conférence Ouest et retrouve la finale de la MLS, trois ans après son premier titre. MVP de l’événement et buteur au bout de 27 secondes en 2015 face à Colombus Crew (2-1), le métronome argentin concentre à nouveau les espoirs de la Timbers Army, le plus fervent groupe ultra des US.
Dans la légende
Depuis son arrivée en bord de Pacifique en 2013, l’idole des bûcherons gâte les fans de soccer américain de golazos et de coups de génie. Des performances qui ont valu au « maestro » d’être élu MVP de la saison de MLS 2017. Un trophée accueilli en toute humilité, sans strass ni paillettes par le milieu offensif. S’il n’est pas la star médiatique de la ligue, Valeri n’en reste pas moins l’un des joueurs les plus craints et les plus respectés. En cinq ans et 209 matchs, cet esthète, fan de Riquelme et Menotti, est devenu, grâce à ses 79 buts et 60 passes décisives, le meilleur buteur et passeur de l’histoire de sa franchise. Cette saison encore, à 32 ans, l’homme à tout faire des Timbers tourne au double-double : 14 buts, 15 assists.
À Rose City, Diego fait l’unanimité. « Par où commencer pour parler de lui ? » , cherche Zach Kay, rédacteur en chef de Stumptown Footy, blog de référence sur les Verts. Avant de livrer une anecdote significative : « À Portland, les « construisez-lui une statue » des supporters sont devenus une expression courante lorsqu’on parle des actions accomplies par Valeri sur le terrain ou en dehors. Lui et sa famille aiment sincèrement la ville et les fans lui rendent en retour. »
Le car-jacking de trop
À l’origine de cette love story se trouve un épisode douloureux pour Diego. Né puis formé à Lanús, ville située au sud de Buenos Aires, Valeri débute à 18 ans pour son club de cœur avec lequel il est titré champion en 2007. Après une expérience ratée au FC Porto puis à Almería, Valeri revient comme capitaine chez les Granate jusqu’à cette nuit de 2012. Quatre hommes armés le menacent, puis lui dérobent sa BMW sous les yeux de sa femme et sa petite fille. Pour l’international argentin aux trois capes, ce car-jacking violent marque un point de non-retour avec son pays. À la recherche d’un nouveau point de chute sûr, Diego atterrit donc à Portland.
Amoureux de poésie française
Le coup de foudre avec la plus grande ville de l’Oregon, passionnée de soccer, est immédiat. À Portland, Diego devient le leader d’un vestiaire hispanophone où il transmet les valeurs de cohésion et d’unité qui lui sont chères. En dehors, il découvre une communauté soudée autour de son club dans laquelle cet amoureux de poésie française peut s’épanouir en toute discrétion. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser Diego « jouer de la guitare dans un restaurant italien, assister avec Connie, sa fille, aux matchs des Throwns, l’équipe féminine de la ville ou s’engager auprès d’œuvres caritatives » , énumère Zach Kay. Éducation des enfants, aide aux sans-abris, lutte contre les violences faites aux femmes… Les causes pour lesquelles le Timber donne de son temps en dehors des terrains sont nombreuses. À Atlanta, l’engagé Valeri a l’occasion de remporter une deuxième MLS Cup. Un pas de plus vers la statue ? Le blogueur semble bien informé : « En attendant celle en bronze, il en a déjà construit une dans le cœur de nombreux fans. »
Par Ken Fernandez, à Portland