- Belgique – Jupiler League – Bilan de la saison
En Belgique, une saison de suspense
Si Anderlecht a conservé son titre en Jupiler League, ça ne s'est pas fait sans quelques frayeurs, avec la pression mise jusqu'au bout par Zulte-Waregem. Du côté des Wallons, le Standard termine en beauté, un ticket européen en poche, tandis que Mouscron-Peruwelz manque son accession de très peu. Tout ce qu'il faut retenir de la saison 2012-2013 en Belgique, c'est ici.
Le suspense grand vainqueur
Mis en place depuis la saison 2009-2010, le championnat de Belgique nouvelle formule, avec ses play-offs de fin de saison, a été largement critiqué. Et c’est vrai que ça n’a franchement pas aidé à la lisibilité, avec ce deuxième tableau à 6 équipes à qui on retire la moitié des points obtenus lors de la saison régulière, pour repartir vers la course au titre. Oui, c’est un gros bordel mais ça a au moins un mérite : garder du suspense jusqu’en fin de saison. Cette fois encore, il y en a eu beaucoup, même si le vainqueur final reste Anderlecht, le favori qui avait terminé premier de la saison régulière. Mais les Mauves ont tremblé jusqu’à l’ultime journée, avec Zulte-Waregem tout proche d’aller l’emporter sur le fil lors d’un choc entre les deux équipes disputé au stade Constant Vanden Stock. Du suspense aussi, il y en a eu dans la quête des places européennes, ainsi que dans la course au maintien. En Jupiler League, à défaut d’avoir du football champagne, on sait occuper les spectateurs et téléspectateurs jusqu’au générique de fin. Une chose que les championnats majeurs européens ne savent pas toujours faire aussi bien…
Des Mauves pales
Comme attendu, Anderlecht a donc été sacré champion de Belgique pour la 32e fois de son histoire, le deuxième consécutif, creusant encore un peu plus son avance sur la concurrence. Les Mauves sont-ils pour autant seuls et sans rivaux au Plat Pays ? Pas vraiment, non. Cette saison, la domination n’a pas été si sereine. La faute à des adversaires sans complexe qui ont essayé de bousculer la hiérarchie, notamment au début des play-offs. La faute aussi à leurs propres piètres performances sur certains matchs, à l’image de ce dernier nul concédé à domicile face à Zulte-Waregem, qui laisse une drôle d’impression d’inachevé en cette fin de saison. En plus, il va sûrement falloir faire face maintenant à un été agité, avec plusieurs départs de joueurs majeurs à prévoir : Milan Jovanović est tout proche de l’Olympiakos (ça a même été annoncé signé mais en fait ce ne serait toujours pas fait), Dieumerci Mbokani trépigne d’impatience à l’idée de retenter l’aventure étrangère, Lucas Biglia va lui aussi partir, alors que d’autres garçons comme Tom De Sutter, Cheikhou Kouyaté et Silvio Proto sont aussi convoités. Recruter sera donc sur la to-do list de tous les clubs. Cible prioritaire : Thorgan Hazard, frère de, nouvel appelé chez les Diables rouges et révélation de la saison du côté du rival Zulte-Waregem, où il a été prêté par Chelsea. Avec Dennis Praet et Massimo Bruno, ça ferait un sacré beau trio de milieux offensifs.
Zulte, Zulte et re-Zulte !
Deuxième du classement, Zulte-Waregem va donc pouvoir disputer la prochaine Ligue des champions, en débutant au stade du troisième tour qualificatif (juste avant les barrages). Une sacrée aventure pour une équipe qu’on n’attendait clairement pas à ce niveau cette saison. Mais au final, sur l’ensemble de l’exercice, c’est ultra-mérité. Les partenaires du très bon et méconnu milieu français Franck Berrier peuvent quand même avoir quelques regrets en play-offs, avec une petite baisse de régime logique mais fatale, ce qui n’a pas permis de se présenter dans des conditions idéales en « finale » face à Anderlecht lors de la dernière journée. Francky Dury a logiquement été élu entraîneur de l’année, obtenant ce trophée pour la seconde fois après 2006, déjà pour son travail accompli avec Zulte-Waregem. Le plus dur reste néanmoins à accomplir pour ce petit club, qui va devoir faire en sorte de pérenniser les bonnes performances actuelles. Une rumeur annonçait il y a quelques jours un déménagement vers Anvers, à 80 km des communes de Zulte et de Waregem, alors que le club de la ville, le Germinal Beerschot, a été déclaré en faillite. L’info a finalement été démentie.
Le Standard termine fort
Concernant Les Rouches, la saison n’a pas été simple mais elle se termine en beauté, avec un méchant 7-0 infligé en match de barrage dimanche à Sclessin face à La Gantoise. L’enjeu était le suivant : un dernier ticket européen pour la C3. La Gantoise l’avait emporté 1-0 au match aller mais s’est donc fait corriger au retour, ce qui va permettre au Standard de disputer l’Europe la saison prochaine. Il va néanmoins falloir démarrer dès le second tour des qualifications, mi-juillet. Mais comme à Liège, on aime bien se compliquer l’existence, on a appris dans la foulée de ce beau résultat que le contrat de l’entraîneur Mircea Rednic, qui a pourtant contribué au retour au premier plan de l’équipe après un début de saison délicat, ne sera pas renouvelé. Son successeur est déjà connu : il s’agit d’un certain Guy Luzon, jeune technicien israélien qui va connaître sa première expérience hors de chez lui. Bon courage.
Mouscron si proche !
Enfin concernant les montées et descentes en Jupiler League, signalons que le mythique petit club wallon de Mouscron a été tout proche de retrouver une place en élite. Mais finalement, à la différence de buts, c’est le Cercle Bruges qui sauve sa peau, ce qui est un vrai petit miracle, après une saison régulière calvaire. Beerschot en faillite, est remplacé en Jupiler League par Ostende, qui y fait son retour après 8 ans d’absence. Quant à l’équipe de Mouscron, qui compte un bon deux tiers de joueurs français (Pichot, Andreu, Khiter), il va encore falloir attendre au moins une saison avant d’espérer la retrouver parmi les meilleurs. Rappelons que l’Excelsior Mouscron a fait faillite en 2009, avant de fusionner avec Peruwelz ensuite, devenant officiellement le Royal Mouscron-Peruwelz.
Par Régis Delanoë