En Autriche, Mbappé sort les Bleus du trou

Autriche 1-1 France

Buts : Weimann (37^e) pour les Rot-Weiss-Roten // Mbappé (83^e) pour les Bleus.

Pourquoi s’embêter à peser le pour, peser le contre ; pourquoi quatre et pas cinq ; pourquoi lui et pas l’autre. L’espace d’un instant, Didier Deschamps peut poser son crayon et fermer son carnet. En Autriche, ses joueurs ont certainement compris d’eux-mêmes que, parfois, la réussite ne tient qu’à deux choses : mettre de l’intensité et Kylian Mbappé. La première était au rendez-vous pendant la majorité de la partie, mais n’a pas été suffisamment constante pour empêcher les locaux de leur planter un couteau dans le dos. Le second est sorti de sa boîte pour la dernière demi-heure de jeu et sauver les apparences. Pour le reste, le tableau est encore loin d’être aussi structuré que ceux de Klimt. Avec la victoire de la Croatie contre le Danemark, la France est dernière de son groupe et ne va pas s’épargner de nouveaux casse-têtes.

Viennoise et chocolat

Comme dans n’importe quelle rue de Vienne, où rien ne dépasse, les Bleus donnent d’entrée l’impression que tout est à sa juste place. La défense à quatre apporte un sentiment de sécurité et d’ordre dont on avait presque perdu l’habitude. Si bien que c’est tout le bloc français qui est alors autorisé à aller chasser le ballon un peu plus haut : Aurélien Tchouaméni et Boubacar Kamara régulent les passages autrichiens et orientent le jeu français, William Saliba et Ibrahima Konaté ont du temps pour manœuvrer depuis l’arrière, Theo Hernández et Kingsley Coman se donnent du « tu » dans leur couloir gauche, et Antoine Griezmann navigue à sa guise entre les lignes. On attendait les Autrichiens pressants, pourtant, c’est presque l’inverse qui se produit sur les premières minutes.

Cette sensation de maîtrise aurait pu être matérialisée, mais Karim Benzema se heurte à un gros Patrick Pentz. Le gardien local se fend d’une double parade faisant suite à un coup franc de Griezmann, puis sur la tête de KB9 à bout portant (18^e), est bien sur ses appuis sur une tentative lointaine du Madrilène (32^e) et sort une belle horizontale sur une frappe enroulée du Brondillant (43^e). La réussite, ce sont les Autrichiens qui la rencontrent les premiers. S’ils avaient déjà érodé la ligne bleue par des montées à toute berzingue, c’est sur une mauvaise transmission de Griezmann à Benzema que Xaver Schlager s’appuie sur Marko Arnautović qui temporise, décale Konrad Laimer dont le centre au cordeau touche Andreas Weimann, seul à 5 mètres. Hugo Lloris est troué, les Bleus rabroués (1-0, 37^e).

Mbappé-Nkunku : la valse à pas l’temps

Piqués, les hommes de Deschamps font le siège du camp rouge dès la reprise. Seulement, si les corners se multiplient et que Coman et Diaby continuent de martyriser les hanches adverses, impossible de fissurer le mur. Benzema voit sa frappe à bout portant contrée (52^e), est gêné par Tchouaméni sur un centre de Griezmann au second poteau (53^e), Pavard et sa grosse frappe sont recalés par Pentz, alors que Coman rate la mire (57^e). Pour redémarrer la machine, Deschamps lance Mbappé à l’heure de jeu, puis Nkunku. Bonne idée, puisque l’ex et l’actuel Parisien ne tardent pas à redonner de l’air aux Bleus, quand l’attaquant de Leipzig met Kyky sur orbite. Blessé en cours de partie contre le Danemark, préservé en Croatie, Mbappé prouve une nouvelle fois sa valeur en calant au bout de son sprint le ballon sous la barre (1-1, 83^e). Cependant, Pentz aura sa revanche deux minutes plus tard : sur un slalom opportun de KM7, le portier autrichien dévie cette fois la frappe sur la transversale. La France a encore deux opportunités de l’emporter, mais la tête de Guendouzi sur corner n’est pas assez placé, alors que Benzema ne peut profiter de l’ouverture de Kamara. Et pour la première fois depuis son arrivée, et hors phases finales, Didier Deschamps enchaîne trois rencontres sans connaître la victoire. On peut commencer à s’inquiéter ?

Autriche (4-4-2) : Pentz – Lainer (Lazaro, 55^e), Trauner, Alaba (Danso, 69^e), Wöber – Laimer, Schlager, Seiwald, Sabitzer – Weimann (Onisiwo, 63^e), Arnautović (Gregoritsch, 63^e). Sélectionneur : Ralf Rangnick.

France (4-2-3-1) : Lloris – Pavard, Saliba, Konaté, T. Hernández – Kamara, Tchouaméni (Guendouzi, 62^e) – Diaby, Griezmann (Mbappé, 62^e), Coman (Nkunku, 79^e) – Benzema. Sélectionneur : Didier Deschamps.