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En attend-on trop de cette équipe de France ?

Par Julien Duez, à Rotherham
4 minutes
En attend-on trop de cette équipe de France ?

Malgré sa solide qualification en quarts de finale avant même son dernier match de poule, l’équipe de France a peiné à convaincre face à la Belgique. Preuve que certaines vieilles inquiétudes n’ont pas totalement disparu. Ou comment parvenir à se réjouir tout en tirant la gueule.

Commençons par une question qui brûle toutes les lèvres : la suite, avec ou sans Katoto ? L’attaquante française, sortie au quart d’heure de jeu, a été diagnostiquée d’une entorse au genou droit, le même sur lequel elle avait reçu un coup la veille à l’entraînement. Pour la Parisienne, comme pour l’équipe de France et ses supporters, c’est un gros coup dur. En témoigne son départ du New York Stadium sur des béquilles sans demander son reste, et ce, malgré les vibrants « On t’aime Marie-Antoinette ! » scandés par la petite délégation tricolore à l’extérieur de la zone mixte. Comme l’arrêt de Pauline Peyraud-Magnin face à Barbara Bonansea lors du match contre l’Italie, la sortie prématurée de la numéro 9 des Bleues a probablement été le facteur X qui a fait basculer la partie. Mais dans le mauvais sens, malheureusement. De loin, le choc psychologique provoqué par la sortie d’un élément essentiel du collectif bleu s’est ressenti par la difficulté éprouvée par les partenaires de MAK à se remettre dans leur match. En face, les Belges n’étaient pas là pour faire de la figuration et ont su concrétiser leur seul vrai temps fort en égalisant à la demi-heure de jeu sur leur unique tentative du premier acte.

Le reste est connu : Mbock remet les Bleues devant grâce à sa combinaison avec Mateo, Renard manque son penalty en toute fin de rencontre et le break qui va avec, la France l’emporte dans la douleur, mais assure l’essentiel : la qualification en quarts avec la certitude de terminer première du groupe D. Le feu d’artifice espéré par Corinne Diacre pour le 14 juillet a bien eu lieu, mais pas avec le fracas que l’on imaginait. Plutôt avec des pertes. Mais en conférence de presse, la sélectionneuse s’affichait tout sourire : « On dit que les matchs ne se ressemblent souvent pas, mais je dirais qu’ils ne se ressemblent jamais. On a eu un petit peu moins de réussite que contre l’Italie, mais on a quand même réussi à mettre un but de plus que notre adversaire, ce qui nous a permis de gagner ce match et de finir premières du groupe. C’est ce que je retiens. Et c’est déjà pas mal. »

Comme le philosophait Didier Deschamps dans So Foot au mois de juin : « Si tu gagnes, tu as raison. » Ici, Corinne Diacre semble avoir appliqué le même précepte, reconnaissant que la qualification directe était un« objectif », surtout après avoir appris le score favorable du match Italie-Islande (1-1). Et donc, peu importe la manière.« On savait qu’on ne mettrait pas cinq buts en première mi-temps, ni qu’on en mettrait cinq à la Belgique ce soir », se justifiait même l’intéressée. On peut le comprendre, on peut même saluer la modestie apparente, mais on peut aussi déplorer le fait qu’en deux sorties, les Bleues n’ont toujours pas réussi à marquer en seconde période et que cette désormais vilaine tendance aurait pu coûter très cher face à des Belges qui auraient pu repartir avec un point, ne serait-ce que pour punir leurs voisines de n’avoir réussi à transformer que deux de leurs 25 tentatives (dont une l’a été par une défenseuse centrale), un ratio indigne d’une équipe qui n’arrive pas à assumer clairement son statut de favorite avec la même intensité deux matchs d’affilée, qui plus est contre un adversaire largement inférieur et pas seulement sur le papier (38% de possession, trois tentatives sur l’ensemble de la rencontre).

Dès lors, la question se pose, comme en 2019 : en attend-on trop de cette équipe de France ? Lui prête-t-on des ambitions qu’elle est incapable d’assumer ? Lorsque Corinne Diacre dit qu’« il ne faut pas oublier qu’on a des adversaires en face de nous et plus la compétition va avancer, plus ce sera difficile. Donc si vous vous attendez à voir quatre ou cinq buts de l’équipe de France à chaque match, ce ne sera pas le cas », on peut se demander si les Bleues ne cherchent pas à se cacher sous le tapis, en plus de se terrer dans leur camp de base les jours hors match. Mais peut-être doit-on effectivement redescendre de notre nuage et accepter, comme le disait la sélectionneuse, « qu’il faut parfois savoir bien mal jouer », sous prétexte qu’« on est jugé sur les résultats » (ici, douze victoires de rang en match officiel, un record pour les Bleues) ? Pas sûr que ce genre de discours aide à fédérer les fans de l’EDF autour de leur équipe féminine (leur faible contingent à Rotherham ce mercredi soir encore en est une preuve supplémentaire), surtout si l’aventure devait une fois de plus se terminer au stade-de-la-compétition-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. « La première étape, c’était de se qualifier (pour les quarts), c’est fait. Donc ce serait bien que tout le monde soit content pour nous », concluait Diacre. Le problème, c’est que dans le football, les choses ne fonctionnent pas aussi simplement.

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