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En Argentine, un Newell’s quatre étoiles pour la reprise
Après Maxi Rodríguez, Gaby Heinze et David Trezeguet, Newell’s Old Boys a réussi à se faire prêter Ever Banega pour les six mois à venir. Une dream team comme on n’en voit plus depuis un bail en Argentine, qui se lance ce week-end à la conquête d’un historique doublé Championnat-Copa Libertadores.
Le championnat argentin peut dire merci à Maxi Rodríguez. Un beau jour d’été 2012, l’auteur du plus beau but du Mondial 2006 décide de rompre son contrat avec Liverpool et de quitter l’Europe et ses gros salaires pour son Rosario natal. Pourquoi ? Parce que son club, Newell’s Old Boys, est au plus mal. Gerardo Martino, qui vient de refuser un contrat en or de la sélection colombienne pour prendre les choses en main, fait alors appel aux anciens de la maison pour l’aider à sauver les Rouge et Noir de la relégation. Maxi n’hésite pas. Un an et quelques retours (Heinze, Scocco) plus tard, Newell’s est miraculeusement champion d’Argentine pour la sixième fois de son histoire. Grand artisan du titre, Maxi Rodríguez marche sur l’eau. Ses performances plaisent à Sabella et le relancent complètement en sélection, au sein de laquelle il frappe aujourd’hui à la porte du onze de départ. Sauf blessure, La Fiera a déjà en main son ticket pour le Brésil. Sa troisième Coupe du monde consécutive.
La jurisprudence Gago
Le championnat argentin peut dire merci à Maxi Rodríguez, car l’ancien de l’Atlético Madrid a montré la voie. Oui, à condition d’être prêt à réduire (beaucoup) son salaire, il est possible de rentrer au pays, de jouer dans le club de ses amours et de gagner ou conforter sa place en sélection. Fernando Gago, en difficulté à Valence, a retenu la leçon et suivi le même chemin l’année dernière, à seulement 26 ans. Le voilà idole de la Bombonera (derrière Riquelme, bien sûr) et titulaire indiscutable au milieu de terrain de l’Albiceleste, entre Mascherano et Di María. C’est désormais au tour d’Ever Banega, 25 ans, de tenter sa chance. Non désiré par Juan Pizzi à Valence, refusé par Carlos Bianchi à Boca Juniors justement parce qu’il a « le même profil que Gago » , l’homme aux blessures à la con a trouvé sa place dans le club tatoué sur son mollet droit, Newell’s qui, avec Maxi Rodríguez, Heinze et Trezeguet, est en train de se construire une sacrée équipe de champions pour cette nouvelle année.
« Intérêt professionnel et amour pour le club »
Lucide, comme toujours, Trezegoal, enfin auteur d’une préparation complète et prêt à enquiller les pions cette année, résume bien l’arrivée de Banega à Rosario. « Il vient avec l’objectif de faire partie du voyage brésilien. Sa venue est un mélange d’intérêt professionnel et d’amour pour le club, et c’est une excellente nouvelle pour Newell’s. » Régulièrement convoqué par Sabella, mais assez peu convaincant lors de ses sorties internationales, Banega vient chercher temps de jeu et visibilité dans sa ville natale. « Je respecte la décision de Bianchi, même si avec Fernando, on se connaît très bien et on a joué plusieurs fois ensemble, en Espagne et en sélection. De toute façon, je voulais jouer à Newell’s. Dès que j’ai appris qu’on ne voulait plus de moi à Valence, j’ai appelé Guillermo Lorente (le président de NOB)pour me proposer. » L’accord, un prêt de six mois, a vite été trouvé avec le club che. Lors de sa présentation, le spécialiste du frein à main a rempli la tribune du Coloso et versé sa petite larme. Dépassé par San Lorenzo suite à une fin de championnat complètement foirée, Newell’s fera à nouveau figure de favori du Final 2014 avec sa dream team d’anciens et de futurs mondialistes.
Objectif Libertadores
Félicité pour son choix par Messi himself, fan de la Lepra, Ever Banega vient donc se caler aux côtés du légendaire Lucas Bernardi dans le onze d’Alfredo Berti, le successeur de Martino. Le « Gringo » Gaby en chef de défense, du lourd au milieu, Maxi « le fauve » sur une aile et Trezeguet pour planter, « le plus grand de l’intérieur » ne cache pas ses ambitions : remporter la Copa Libertadores dont ses fans rêvent tant (les Lépreux ont perdu les finales de 1988 et 1992, et échoué en demi-finale face à l’Atlético Mineiro de Ronaldinho l’année dernière). « Il y a des grands joueurs, l’effectif est bon, il faut en profiter pour jouer la gagne dans les deux compétitions » , a lancé d’entrée la quatrième étoile des Rojinegros à un public qui n’en croit pas ses yeux de retrouver autant d’idoles d’un coup après des années de marasme. Expérience, talent et esprit revanchard, Ñuls est armé pour rivaliser avec ce qui se fait de mieux sur le continent. Et quoi de mieux pour lancer les débats que la réception de Boca Juniors, dimanche soir, dans son bouillant Coloso del Parque ?
par Léo Ruiz