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- Albanie-France (0-2)
En Albanie, les Bleus bouclent l’année à la première place et avec sérieux
Pour la centième de Didier Deschamps sur son banc, l’équipe de France s'est tranquillement imposée en Albanie (2-0) grâce à des buts de Corentin Tolisso et Antoine Griezmann. Plus appliqués que face à la Moldavie, les Bleus ont fait le boulot dans un système de jeu inédit pour terminer leur campagne de qualification à l'Euro 2020 à la première place du groupe.
Albanie 0-2 France
Buts : Tolisso (8e) et Griezmann (31e) pour les Bleus
Sur le papier, l’affiche ne faisait pas rêver. Trois jours après la bouillie proposée contre la Moldavie, il était difficile d’être excité à l’idée de retrouver les Bleus ce dimanche soir. Sauf qu’il y avait un symbole : la centième de Didier Deschamps, sur le banc de l’équipe de France. Un événement fêté par le taulier du football français avec une innovation surprenante : comme annoncé par certains médias, la Desch’ a misé sur un changement de système – un 3-4-1-2 intriguant – pour terrasser l’Albanie. Car au-delà du symbole, il y avait aussi un objectif : gagner pour terminer cette campagne de qualification à l’Euro 2020 à la première place du groupe, et se donner une chance de se retrouver dans le chapeau 1 lors du tirage au sort dans quinze jours. Mission accomplie, après une rencontre appliquée contre une faible sélection albanaise (2-0). Les choses sérieuses vont bientôt pouvoir commencer.
Griezmann à la baguette
Avant le foot, il y a la fête. À Tirana, la soirée débute par une grande cérémonie d’ouverture à base de jeux de lumière et de mini-concert pour l’inauguration de l’Air Albania Stadium. Une enceinte flambant neuve, et occupée par 22 000 supporters albanais gonflés à bloc. Et pas amnésiques au moment de siffler la Marseillaise, au bon souvenir du couac de septembre dernier au Stade de France. Après une première petite frayeur sur le but de Mandanda dès les premières secondes de jeu, les Bleus se chargent de calmer tout ce petit monde. Pour la septième fois d’affilée, les champions du monde font la différence sur un coup de pied arrêté : sur un coup franc excentré côté gauche, Griezmann dépose le ballon sur la tête de Tolisso et Berisha est trop court (1-0, 8e). Le premier pion du milieu bavarois en sélection. Dans un système inédit, les Français sont appliqués et gagnent en sérénité avec l’ouverture du score.
En face, l’Albanie joue mal les coups. Elle tombe soit sur un solide trio Lenglet-Varane-Kimpembe, soit sur un Mandanda attentif. À l’autre bout du terrain, le duo Ben Yedder-Giroud – le second ayant remplacé Mbappé, malade et sur le banc – ne touche pas beaucoup de ballons dans la surface, mais attendent un bon centre des latéraux. Bingo : après deux gros craquages, Dubois se rachète et s’offre une première passe décisive sous le maillot tricolore. Le défenseur lyonnais récupère le cuir dans la surface, se décale à gauche puis adresse un centre tendu pour Griezmann dont le plat du pied laisse Berisha le cul par terre (2-0, 31e). Son trentième but en équipe de France, comme les illustres Just Fontaine et Jean-Pierre Papin. Et la balle de 3-0, manquée par Lenglet, ne change rien au constat : les Bleus sont dans leur match.
Sans forcer
Il faut compter sur les Albanais, motivés pour leur première dans cet écrin, pour essayer de les en sortir. Au retour des vestiaires, les locaux poussent pour redonner du baume au cœur au public tiranien. Pour sa première titularisation depuis septembre 2018, Benjamin Mendy se fait sérieusement chahuter par Hysaj sur son côté. Au point de convaincre le sélectionneur de le remplacer par Digne, pour le dernier quart d’heure. Des occasions chaudes sur le but de Mandanda ? Pas vraiment, les attaquant albanais étant trop maladroits pour fissurer la défense expérimentale française ou inquiéter le gardien marseillais. À l’image de la reprise loupée de Manaj, ou de la frappe déviée de Bare.
Les Bleus sont moins tranchants, moins souverains et laissent volontiers leurs adversaires s’amuser avec le ballon. Mais les coups de génie de Griezmann, beaucoup plus inspiré que jeudi soir, provoquent quelques frissons et offrent des opportunités à un Giroud en quête d’un quarantième bonbon en sélection. Manque de pot, l’attaquant de Chelsea sollicite Berisha d’une belle demi-volée (64e) avant de faire trembler le poteau sur une jolie frappe enroulée (72e). La fin de la partie ressemble à des impressions de déjà-vu depuis le début de l’ère Deschamps entre gestion tranquille, léger ronronnement et une Albanie incapable de faire déjouer les champions du monde. Au revoir 2019, vivement l’année prochaine.
Albanie (4-3-3) : Berisha – Hysaj (Trashi, 82e), Djimsiti, Dermaku, Veseli – Bare, Gjasula, Lenjani (Roshi, 46e) – Manaj, Qose (Memushaj, 46e), Balaj. Entraîneur : Edoardo Reja.
France (3-4-1-2) : Mandanda – Varane, Lenglet, Kimpembe – Dubois, Tolisso, Sissoko, B. Mendy (Digne, 75e) – Griezmann – Giroud, Ben Yedder (Fekir, 85e). Entraîneur : Didier Deschamps.
Par Clément Gavard