- Match Amical
- Allemagne/France (1-2)
Emon : « Nasri et Ribéry sont des garçons très simples »
Depuis son départ de l’AS Cannes il y a plus d’un an, Albert Emon profite de la région azuréenne. Hier soir, il a quand même regardé le match de l’équipe de France, où la ligne de milieux offensifs derrière l’attaquant était composée au coup d’envoi de ses anciens joueurs à l’OM : Ribéry, Nasri et Valbuena. De quoi ressortir la boîte à souvenirs.
Albert, ça vous a fait quoi de voir Valbuena, Nasri et Ribéry titulaires hier ?Ça m’a fait faire un retour en arrière, c’était sympa. A l’époque où je les ai eus, ils étaient tous trois très jeunes, ce n’est pas vraiment comme maintenant. Valbuena arrivait de Libourne, Nasri, même si ça faisait des années à Marseille que tout le monde parlait de lui, sortait du centre de formation. Quant à Ribéry, il ne faut pas oublier que ça ne faisait qu’un an qu’il revenait de Turquie. Je garde des très bons souvenirs de ces trois-là. Ils avaient une fraîcheur mentale hors-norme. Sur le terrain, à l’entraînement, ils voulaient prendre du plaisir, ça se ressentait. Si on les laissait, ils jouaient au foot toute la journée.
Le plus en vue hier, c’est Mathieu Valbuena. On n’aurait pas forcément parié sur lui à l’époque, non ?C’est un garçon qui a énormément travaillé. La première année, il a très peu joué mais il se donnait à fond tous les jours. Après, il a plus joué quand on m’a remercié et que Gerets est arrivé mais hier il ne m’a absolument pas étonné. J’étais à Marseille pour le match contre l’Inter, et je me suis dit : « Merde, il fait que des bons matchs » .
Dans son livre, il explique que sa première année était difficile, que Nasri et Ribéry lui menaient la vie dure justement.C’était au-delà de ça. Comme il venait de Libourne, où le jeu tournait autour de lui, il n’avait pas bien saisi qu’il fallait qu’il reste à sa place. Il ne fallait pas qu’il empiète sur le jeu des autres, c’est tout.
Mais ça ne devait pas être évident de jouer dans le même secteur qu’eux. Ils devaient déjà avoir un sacré caractère.Ce n’était pas un problème. Au contraire, ce sont des garçons très simples, encore plus à l’époque car, comme je vous le disais, ils avaient cette fraîcheur mentale, ils se sentaient capables de tout bouleverser.
La fraicheur, ce n’est pas vraiment ce qui a caractérisé Ribéry hier…Déjà qu’il a du mal à se libérer, à marquer des buts, ce coup en début de match a dû le faire encore plus cogiter. Dans ces moments-là, où on n’est pas au mieux, le moindre petit aléa peut vite vous occuper le cerveau.
Et Nasri ?Il y a toujours des discussions autour du meneur de l’équipe de France mais Nasri est un joueur qui, lorsqu’il connaîtra parfaitement ceux qui l’entourent, va se rendre indispensable. Il a une conservation de balle et une vision de jeu hors du commun. Quand il va arriver pleinement à maturité, ses détracteurs ne seront plus bien nombreux. Il lui faut peut-être un peu progresser dans la récupération des ballons.
Hier, il ne manquait plus que Djibril Cissé à la pointe de l’attaque pour voir une attaque 100% passée par l’OM !En même temps, Giroud est très fort. Remarque, Louis Saha a joué, Djibril aurait pu le faire aussi. Mais bon, il a peut-être fait son temps, place aux jeunes.
Propos recueillis par Mario Durante