- Coupe de France
- Finale
- Angers-PSG (0-1)
Emery no se va ?
Annoncé sur le départ pour laisser place à Jorge Jesus, Unai Emery aura quand même remporté toutes les coupes nationales pour sa première saison à Paris. Insuffisant pour certains, qui ne veulent plus le voir sur le banc de la capitale. Encourageant pour d’autres, qui souhaitent du travail à long terme.
Selon beaucoup de médias, il était assis sur un siège éjectable bien plus inconfortable que d’habitude. S’il ne remportait pas le dernier match de la saison, à savoir la finale de la Coupe de France, Unai Emery ne serait plus là l’été prochain. Oui, mais voilà : comme attendu, le technicien arrivé il y a moins d’un an dans la capitale a gagné. Ce qui lui fait, mine de rien, deux coupes dans la besace en une année. Les deux premiers trophées de sa carrière sur la scène nationale. Sauf que pour certains, cela reste bien insuffisant quand on est censé faire franchir un cap à une équipe sur le plan continental.
Avant même cette soirée contre Angers conclue par une onzième Coupe de France décrochée par Paris (record de la compétition), la troisième d’affilée, l’Espagnol a donc vu les rumeurs enfler sur son éventuel remplacement par Jorge Jesus. Logique, quand on sait que le PSG a laissé le championnat à Monaco et s’est fait humilier par la fameuse remontadabarcelonaise sous ses ordres ? Pas sûr. Parce qu’en attirant Emery dans ses filets, Paris savait pertinemment qu’il pariait sur un nouveau cycle. Sur quelque chose de neuf. Sur la durée, donc. Il est ainsi strictement impossible de tirer des conclusions définitives sur une seule saison passée avec l’ancien de Séville. En se débarrassant de ce dernier au bout de quelques mois, le champion de France déchu montrerait clairement l’absurdité de son fonctionnement. Car s’il réfléchit de manière logique, encore une fois, et s’il l’a oublié, il comprendra sans mal que le projet Emery est destiné à prendre du temps pour fonctionner.
Un changement tactique lourd à effectuer
Lorsqu’il a fait appel à Emery l’été dernier, le PSG devait déjà se dire qu’il y avait quelques risques à court terme. Au point qu’il n’aurait jamais dû être surpris du début de saison en dents de scie réalisé par Thiago Silva et compagnie. Notamment sur le plan tactique. « Paris est passé d’un schéma de possession barcelonais à une philosophie de jeu de contre, note Jérémie Brechet, ancien de Ligue 1, de Liga, de Serie A et observateur attentif du PSG. C’est intrinsèquement ce qu’est Unai Emery : un entraîneur qui fait jouer ses équipes en contre. Ce n’est pas un coach qui favorise la possession, hein. Lui, ce qu’il veut, c’est aller vite vers l’avant. Depuis qu’il est arrivé, cela a toujours été son idée. Donc pour moi, ça n’a jamais été un entraîneur fait pour Paris. En tout cas, la philosophie parisienne était totalement différente de ce qu’il proposait à l’époque. D’ailleurs, Emery s’en est rapidement rendu compte en revenant à ce qui marchait : la possession et la maîtrise du ballon. »
D’où le temps nécessaire et indispensable qu’Emery réclame pour transformer son équipe. Est-ce que les deux parties (entraîneur et club) s’étaient mis d’accord là-dessus ? Est-ce qu’Emery avait proposé des promesses qu’il était incapable de tenir ? Est-ce que Paris souhaite finalement rétro-pédaler et perdre une année de travail (qui n’est certes pas certain d’aboutir aux résultats escomptés) ? Toujours est-il qu’avec cette Coupe de France couplée à la Coupe de la Ligue, le triple vainqueur de la Ligue Europa a au moins montré qu’il demeurait un gagnant. Qu’importe le contexte.
Par Florian Cadu
Propos recueillis par FC