Elye Wahi, l'effet wahou

Dans sa zone technique, Franck Haise a dû avoir une sacrée impression de déjà-vu en tête. Ce mardi soir face à Arsenal, ses gars ont longtemps récité une partition quasi similaire à celle délivrée à Séville deux semaines plus tôt. Un début de rencontre compliqué, une ouverture du score adverse qui vient tout plomber, et un retour au courage loin d’être volé. La différence, cette fois, c’est qu’Elye Wahi est ensuite sorti de sa boîte pour faire basculer Bollaert-Delelis dans la folie et offrir un succès que les supporters des Sang et Or ne seront pas près d’oublier. Tout n’a pas été linéaire pour l’ancien Montpelliérain depuis son arrivée dans le Nord à la fin du mercato estival, mais cette réalisation historique vient d’ores et déjà bâtir sa légende.

Un rappel à l’ordre qui porte ses fruits

Au cœur des secousses du début de saison, il y avait cette question : et si Lens n’avait pas suffisamment remplacé Loïs Openda, parti durant l’été vers l’Allemagne ? Et pour cause, Elye Wahi, pour qui les dirigeants artésiens ont signé un chèque avoisinant 35 millions d’euros, n’avait toujours pas trouvé la faille avant vendredi dernier, où il a été le seul buteur du match face à Strasbourg. Malgré la délivrance, son entraîneur n’avait pas été tendre avec lui après la partie, et certains de ses coéquipiers s’en étaient directement pris à lui, lui reprochant parfois un manque d’implication. « Il y a des joueurs qui ont raison d’être exigeants avec lui. Donc il s’est un peu fait sermonner par un ou deux joueurs. Je pense qu’ils ont raison. Les joueurs de qualité, il faut être exigeant avec eux. Il sait qu’il a fait une chose très importante ce soir pour le RC Lens et pour lui aussi, en marquant ce but, qui nous donne la victoire. Mais il sait aussi qu’il y a encore des choses à travailler pour être encore plus performant », avait d’ailleurs dit Haise en conférence de presse en Alsace.

Ce duel tant attendu face à Arsenal était ainsi une occasion en or de mettre tout le monde d’accord, et l’international espoir français, en qui Haise a renouvelé sa confiance en l’alignant d’entrée, n’a pas déçu. Il a d’abord été inspiré lorsqu’il a repris une patate chaude envoyée par Deiver Machado pour servir Adrien Thomasson, qui s’est lui occupé de ramener les siens à hauteur des Gunners. Puis, surtout, Wahi a été présent là où on l’attendait, à savoir dans la zone de vérité, où la défense d’Arsenal lui a laissé suffisamment d’espace pour reprendre en première intention un centre millimétré de Przemysław Frankowski, pour donner donc la victoire à son équipe. Sa première soirée européenne à Séville avait été intéressante – il avait plusieurs fois fait tourner en bourrique Sergio Ramos –, mais finalement assez frustrante, sa deuxième restera tout bonnement inoubliable.

C'EST LA FOLIE À BOLLAERT 🍾 🍾

Elye Wahi reprend de plein fouet un centre de Frankowski et donne l'avantage aux Sang et Or 🟡 🔴

Les Lensois sont à 20 min de l'exploit 🤞#RCLARS | #UCL pic.twitter.com/n0dN8RpFbO

— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) October 3, 2023

Wahi always me ?

« Depuis le match à Séville, on a eu le déclic. Depuis ce jour-là, notre saison est lancée, et je pense que plus personne ne pourra nous arrêter. Ma saison a été un peu compliquée, pour l’équipe aussi, mais on a su relever la tête, et c’est une victoire qui ne pourra que nous tirer vers le haut », savourait Wahi tout sourire au micro de RMC Sport ce mardi. Son inexpérience (et celles de ses coéquipiers) à ce niveau de compétition n’est pas un défaut, loin de là, et offre même un avantage : celui de ne pas se poser mille questions le moment venu et de croquer à pleines dents dans chaque rencontre, peu importe l’adversaire qui se place sur son chemin. Arsenal aurait pu faire peur, les Canonniers vont finalement rentrer à Londres avec des maux de tête, pendant que Lens passera au moins les trois prochaines semaines dans le costume de leader de son groupe. En attendant les prochaines échéances européennes, Elye Wahi a l’occasion dès ce week-end d’entrer encore un peu plus dans le cœur des Lensois, puisque le prochain match n’est autre qu’un derby face à Lille. À bon entendeur.