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Elle vaut quoi, la filière danoise en Ligue 1 ?

Par Régis Delanoë
Elle vaut quoi, la filière danoise en Ligue 1 ?

Le Danemark affronte les États-Unis en amical aujourd'hui avant l'opposition face aux Bleus à Saint-Étienne dimanche. Dans la sélection de Morten Olsen se trouvent six des dix joueurs du pays évoluant en Ligue 1. Un important contingent aux fortunes diverses.

Ils sont les têtes de gondole de la filière

Simon Kjær est âgé de seulement 25 ans, mais possède déjà une grosse expérience du haut niveau, avec 46 capes en équipe nationale et une relance pleinement réussie en France, alors que sa prometteuse carrière commençait à battre de l’aile en 2013. À Lille, il forme avec Marko Baša l’une des charnières centrales les plus redoutables du championnat de France, et un trio jouissant d’une excellente réputation – aussi bien sportivement qu’au niveau de la mentalité – en y associant le gardien Vincent Enyeama. À voir si le LOSC réussira à le conserver, alors qu’il est question ces derniers jours d’un intérêt appuyé de Liverpool… Autre franche réussite de cette filière danoise, l’impact player Daniel Wass, qui a bien souvent porté quasiment à lui tout seul les performances d’Évian Thonon Gaillard, notamment au printemps dernier, quand son club était à la lutte avec Sochaux pour le maintien, ou à l’automne, quand il paraissait le seul à pouvoir débloquer des matchs et à permettre à la bande à Dupraz de gratter des points. Arrivé anonyme en France (contrairement à Kjær), le bon Daniel s’est imposé comme une valeur sûre de la L1, avec une grande polyvalence et une capacité à marquer à tout moment, y compris d’improbables coups francs. Moins en forme en 2015, il garde tout de même une grosse cote et devrait pouvoir montrer ce qu’il vaut dans une équipe qui ne joue pas le maintien tous les ans… en France ou ailleurs.

Ils ont réussi leur intégration

Kian Hansen, le seul renfort du FC Nantes cette saison (il s’était engagé avant que ne tombe la sanction empêchant les Canaris de recruter) est un quasi-incontournable du 11 de départ de Michel Der Zakarian, avec 25 titularisations en championnat malgré quelques pépins physiques et une intéressante polyvalence, le joueur de 26 ans pouvant s’exprimer en défense centrale ou à la récupération. Sa régularité lui permet d’intégrer la sélection nationale, avec laquelle il ne compte qu’une seule cape.
Dans la catégorie des newcomers de la sélection danoise, il faut aussi évoquer la plutôt très bonne intégration en France de l’un des trois Danois de l’EA Guingamp : le portier Jonas Lössl. Des trois, c’était pourtant celui que les supporters voyaient le moins s’épanouir en Bretagne, puisque Gourvennec avait déjà un gardien titulaire correct et prometteur en stock, en la personne de Mamadou Samassa. Le Malien a d’ailleurs d’abord été préféré au Danois en début de saison, mais l’accumulation de performances moyennes, d’une lourde suspension et d’une blessure ont fini par l’écarter, offrant sa chance à la recrue qui a su la saisir. Lössl n’est pas toujours parfait (par exemple sa grosse erreur de relance qui coûte un but contre Nice il y a quelques jours), mais il n’est pas pour rien dans la riche saison guingampaise, avec quelques arrêts réflexes de classe et une certaine assurance dans les sorties aériennes. Dans un tout autre registre, mais toujours à Guingamp, il faut considérer l’arrivée de Lars Jacobsen comme une réussite également. Le vétéran de 35 ans, un des leaders de la sélection avec ses 72 capes, a fait ses débuts en L1 façon diesel, mais a fini par s’imposer comme un titulaire quasi indiscutable, au moins autant à cause de l’absence de concurrence à son poste de latéral droit qu’en raison de ses performances honnêtes, pas flamboyantes, mais plutôt rassurantes. Il fait le travail avec sérieux et application, preuve s’il en est que le championnat de France réputé anti-seniors sait aussi accueillir des trentenaires.

Ils coincent méchamment

Le sixième international présent dans la sélection qui affrontera les Bleus de Deschamps dimanche est Martin Braithwaite. Considéré comme une très bonne pioche à son arrivée à Toulouse la saison dernière en provenance d’Esbjerg, au pays, l’attaquant à la coupe afro est plus discret cette saison, avec des stats décevantes : sept buts et six passes dé’ en 2013/2014 contre seulement trois pions et un assist cette saison. Ses performances individuelles pâtissent-elles de la mauvaise passe que traverse son équipe ou est-il l’un des principaux responsables de la mauvaise passe de son équipe du fait de sa moindre influence dans le collectif ? Question d’interprétation. Il pourrait en tout cas être l’une des victimes du changement d’entraîneur puisqu’il n’a disputé que 13 minutes lors de la victoire de Toulouse samedi dernier dans le derby de la Garonne… L’avenir s’est encore plus assombri pour Jesper Hansen, le portier d’ETG, qui a perdu sa place de titulaire en 2015. Son dernier match disputé remonte au 13 décembre et trois buts encaissés à Reims. Trois buts de trop pour Pascal Dupraz, qui a décidé de promouvoir Benjamin Leroy, plus rassurant, à sa place. Hansen vit donc une deuxième saison en France bien plus compliquée que la première et pourrait devoir, comme son prédécesseur Stephan Andersen, finir par envisager un départ pour récupérer du temps de jeu et viser un retour en sélection.

Ils devraient repartir rapidos au pays

La filière danoise d’ETG a aussi ses échecs. La preuve par deux avec d’abord Jesper Juelsgaard, dont la première saison en Ligue 1 est un échec : six matchs disputés seulement, dont cinq titularisations et une récente peu convaincante le week-end dernier contre Montpellier, malgré la victoire 1-0. Le latéral gauche n’a pas le niveau requis pour évoluer dans le championnat de France, du moins pas pour l’instant. Constat similaire avec l’attaquant Nicki Bille Nielsen qui, après avoir eu sa chance pendant la première demi-saison, est désormais heureux s’il s’assoit sur le banc plutôt qu’en tribune. Ses statistiques sont insuffisantes : 17 matchs dont seulement cinq titularisations, pour un but marqué. Il n’a plus foulé une pelouse de L1 depuis le 7 février. Qu’ETG se rassure, l’autre club français ayant misé sur la filière danoise, Guingamp, connaît aussi l’échec en la personne de Ronnie Schwartz. L’avant-centre, qui a signé l’été dernier pour quatre ans, a eu sa chance en début de saison avec huit titularisations pour deux buts marqués en octobre, mais Gourvennec a fini par trouver sa bonne paire offensive avec Mandanne et Beauvue, sacrifiant sa recrue danoise, volontaire mais plus limitée techniquement et d’allure assez pataude. Il doit se contenter en 2015 de quelques fins de matchs, dans le meilleur des cas. Preuve en est qu’acheter danois n’es pas forcément toujours gage de réussite en Ligue 1.
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