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Elle vaut quoi, cette promo Oranje 2014 ?

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Elle vaut quoi, cette promo Oranje 2014 ?

Connaissez-vous Kees van Dongen ? C’est pas un footeux, c’est un peintre hollandais du début XXe dont on peut voir certaines œuvres… au musée de l’Orangerie (Paris) ! Étonnant, non ? Bon, OK, vous vous en foutez, bande d’ignares. Alors enfilez vos chasubles, voici les Pays-Bas 2014.

Comme on est malpolis, on va commencer par parler des absents. En gros, Louis van Gaal avait annoncé que la liste qui serait dévoilée à l’occasion du France – Pays-Bas de demain constituerait le groupe qui irait au Mondial 2014. Sauf blessures, retours de forme monstrueux ou ajustements de dernière minute, Killer Louis a quasiment déjà ses 23 joueurs. Donc, pour tous les noms qui ne figuraient déjà pas dans la pré-liste des 33, les espoirs de voir le Brésil sont à peu près anéantis. Ainsi, sauf changements, les carottes seraient cuites pour Van Dijk (Celtic Glasgow), De Guzmán (Swansea City), Schaken et Mathijsen (Feyenoord), Emanuelson (Milan AC), Maher et Wijnaldum (PSV), Heitinga (Fulham). C’est aussi très mal barré pour Van Ginkel trop longtemps blessé à Chelsea. Ceci dit, au poste spécifique de gardien, même si c’est très mal engagé pour Stekelenburg (Fulham) et Krul (Newcastle), appelés dans les 33, l’espoir n’est pas perdu. Idem en latéral gauche : vu que Van Gaal n’a appelé que Daley Blind à ce poste, Patrick van Aanholt (Vitesse) et Willems (PSV), déjà sélectionnés dans le passé, peuvent entretenir encore quelques très minces illusions. Enfin, on peut rappeler que Jeremain Lens (Dynamo Kiev), qui ne figurait dans aucune des deux listes, devrait retrouver la sélection sans problème vu que l’ex-attaquant du PSV entre dans les plans du boss…

Louis van Gaal, deuxième !

Après le fiasco de l’Euro, la KNVB a décidé de donner une seconde chance à Louis van Gaal, sélectionneur viré après la non-qualification des Oranje au Mondial asiatique 2002. À l’été 2012, sa mission tenait en trois objectifs prioritaires. D’abord, restaurer l’autorité au sein d’un groupe miné par des querelles internes (Huntelaar vs RVP, « sénateurs » sélectionnés d’office, Robben qui joue les divas) et la démotivation de l’après Mondial 2010 : à l’Euro, la fantastique solidarité défensive de tous en Afrique du Sud s’était totalement évaporée. Plus de ça avec Van Gaal ! Tout heureux de pouvoir réaliser son rêve de disputer une Coupe du monde, qui plus est au Brésil, Louis le miraculé a vite imposé sa poigne de fer sur son groupe afin de vivre pleinement cette expérience mondialiste, unique dans sa vie, à la tête des Oranje (il partira juste après la Coupe du monde 2014, avec Hiddink en très, très probable successeur). Pour résumer rapidement sa volonté de casser les « ego de 2010-2012 » , Louis n’a pas hésité à se passer ostensiblement de la méga star Sneijder aussi longtemps que ce dernier ne retrouverait pas son super niveau de 2010. Il lui a même retiré le brassard après l’Euro. Du coup, Wesley, qui s’est remis au taf au Galatasaray, figure à nouveau dans l’équipe (et pas toujours titulaire, en plus !), ce qui n’était pas gagné d’avance. Van Gaal a aussi longtemps snobé Van der Wiel, lui préférant Janmaat (Feyenoord), voire le jeune Ajacide Van Rhijn en 2012 (il avait 20 ans)… Autre exemple édifiant : contre l’Italie en février 2013 (1-1), il n’a aligné qu’un seul rescapé du Mondial 2010, Van Persie !

Le deuxième objectif propre à la Fédé et surtout à Van Gaal, c’était le rajeunissement de la sélection, un domaine où l’ancien formateur de l’Ajax excelle. Depuis 18 mois, il a appelé de nombreux jeunes dont certains ont fait leur trou, comme Cillessen, Strootman, Blind, Martins Indi, Janmaat, Lens ou Wijnaldum (hélas, blessé depuis de longue date). Pour taquiner les anciens au milieu (Van der Vart et Sneijder), Van Gaal avait aussi lancé le très jeune Adam Maher, 19 ans (meneur de l’AZ). Mais son passage manqué au PSV, cette saison, l’a fait redescendre chez les Espoirs… Les meilleures illustrations de la prime à la jeunesse sont les trois petites bombes offensives et ravageuses lancées à même pas 20 ans chez les A, comme Boëtius (Feyenoord) et Depay (PSV), ainsi que le petit dernier, Promès (22 ans, FC Twente). Si Van Gaal apprécie la jeunesse, il ne cède pas au jeunisme. Ainsi, il a longtemps appelé le vétéran ailier droit Schaken (31 ans, Feyenoord) et conservé l’inoxydable Kuyt (33 ans, Fenerbahçe). Pourquoi ? Parce qu’ils s’arrachent toujours pour le collectif et ça, Louis adore. Avec quelques années de moins, on jurerait presque que Van Gaal aurait rappelé aussi Edgar Davids (qu’il surnommait « mon pitbull » )… Enfin, la mission impartie était évidemment de qualifier le Pays-Bas pour la Coupe du monde. Chose faite et expédiée avec une facilité habituelle avec 9 victoires et un nul, plus la meilleure attaque. Problème : pour un indice Fifa défavorable, les Néerlandais n’ont pas été têtes de série pour le Mondial. Un coup dur vécu comme une injustice au pays, quand on sait que la Belgique et la Suisse l’ont été avec un parcours de qualif un peu moins brillant…
Une défense toujours pas fixée…

Et comment ça joue, les Oranje ? Back to basics ! Van Gaal a abandonné le 4-2-3-1 des années Van Basten et Van Marwijk (2004-2012) pour planter un 4-3-3 plus conforme à la tradition nationale. Au vu des qualifs pour le Mondial, ça tourne parfaitement, donc aucune raison de changer ce système qui s’impose aux joueurs. C’est à eux de s’y conformer et pas l’inverse. Signe avant-coureur d’une trop grande rigidité tactique de LVG ? Pour ce qui est de l’équipe type, il n’est pas aisé de la définir complètement au vu des nombreux essais et des nombreuses blessures qui ont dessiné un « work in progress » plutôt qu’un onze définitif. Il faut donc procéder par ordre… Van Gaal a toujours considéré que seuls trois joueurs étaient indiscutables : Van Persie, Strootman (l’ex-milieu du PSV, homme de base de la Roma de Rudi Garcia) et Killer Robben. Pour compléter le onze de départ, on peut déjà nommer le numéro 1 chez les gardiens, Cillessen (Ajax). Ça se complique en défense, point faible des Oranje. Un chantier pas possible avec 19 joueurs testés en 18 mois !

En latéral droit, Janmaat (Feyenoord) tient la corde. En concurrence avec Van der Wiel, les deux pourraient jouer une mi-temps chacun contre la France. En latéral gauche, c’est l’excellent Daley Blind que Van Gaal veut et personne d’autre. Problème : à l’Ajax, Daley joue en 6… Dans l’axe défensif, c’est le foutoir, alors partons pour la paire probable De Vrij (Feyenoord) et Vlaar (Aston Villa). Concurrents directs à ces deux-là : Martins Indi (Feyenoord), Veltman (Ajax), Rekkik et Bruma (PSV)… Au milieu, en plus de Strootman, on aurait du classique avec Sneijder et Van der Vart (incertain pour la France, puis rappelé). Van Gaal peut frapper un grand coup avec la titularisation du petit Jordy Clasie (22 ans, Feyenoord, 5 sélections), un 6 épatant au profil Makélélé. Au cas où, l’habituel Steijn Schaars (PSV, 30 ans, 21 sélections) dépanne toujours sans problème. Quant à Nigel de Jong, son statut demeure incertain (dans les 33, mais pas dans les 23). En attaque, que dire ? RVP, Robben, Huntelaar, Kuyt… Soit quasiment l’une des plus belles forces de frappe du foot mondial, sur le papier. On peut y ajouter Depay et Lens (dès qu’il sera rétabli) et prévoir l’entrée en jeu de Promès ou/et Boëtius. Dilemme insoluble depuis des années, il fallait choisir entre RVP et Huntelaar (meilleur buteur des qualifs de l’Euro 2012)… Van Gaal a tranché : ce sera Van Persie. Il apprécie son jeu et en a fait son capitane en juin 2013.
Une top sélection ?

Et ça vaut quoi, les Oranje ? Mystère… Qualifs impeccables en mode rouleau compresseur, mais des matchs amicaux marquants moins probants depuis l’Euro 2012 : 2-4 contre la Belgique à l’été 2012, 0-0 à dom contre l’Allemagne, 1-1 à dom contre l’Italie, 1-1 au Portugal et récemment deux nuls encore, 2-2 contre le Japon (attention aux Japonais !) et 0-0 à dom encore contre la Colombie. Il y a des sélections plus terrorisantes que ça… Ceci dit, il faut rappeler que les nombreux blessés et essais divers ont pas mal chamboulé la sélection oranje. Et puis surtout, comme pas mal d’équipes (l’Espagne par exemple), les Pays-Bas sont vraiment là pour les matchs qui comptent. D’ailleurs, autant le dire tout de suite, Louis van Gaal ne fait pas de ce France – Pays-Bas un test ultime à gagner à tout prix. Globalement, si l’attaque a du répondant et que le milieu « se tient » (avec Strootman en patron et Sneijder à la baguette), c’est bien en défense que le doute subsiste grandement, notamment dans l’axe. On n’a pas encore trouvé des cracks du profil des grands libéros relanceurs historiques du calibre de Krol, R. Koeman et F. de Boer. La presse néerlandaise militait encore récemment pour le retour de Mathijsen (un pied gauche chirurgical pour un jeu long trois étoiles), mais à 33 ans et parfois en difficulté dans les duels, il n’inspire plus confiance à Van Gaal… Du coup, oui, cette équipe est vulnérable et pourrait même subir un carnage face aux attaquants brésiliens, allemands, espagnols ou argentins, voire français (Benz et Ribéry). Ne vous étonnez donc pas si les Bleus plantent demain soir…

Le mystère plane donc sur ces Oranje 2014. Reste que… Il existe dans cette équipe une véritable mystique du maillot orange. Un truc unique, une couleur à part, mondialement reconnaissable (désolé pour la Côte d’Ivoire) qui galvanise ceux qui la portent et terrorise parfois ceux qui l’affrontent. Et ce n’est pas du tout une légende : quand les vagues oranges déferlent, l’adversaire prend vraiment peur. Revoyez les assauts oranje du premier tour de l’Euro 2008, notamment contre la France (4-1) : les Bleus sont proprement effrayés… La sélection néerlandaise peut aussi compter sur ses légendaires supporters. Elle draine parfois à l’extérieur une foule de 20 000 suiveurs. Seule la Tartan Army de l’Écosse, peut-être, faisait jeu égal dans les tribunes. Et puis il y a le style, toujours, la « dutch touch » : technique, offensif, audacieux, rapide, télépathique, improvisé, génial… À l’image du rugby français, les Pays–Bas sont encore actuellement la seule sélection au monde à posséder et pratiquer ce « french flair » qui fait souffler sans prévenir, d’un seul coup, une tornade irrésistible l’espace de quelques instants. Revoyez le gros temps fort contre l’Allemagne au dernier Euro, quand RVP réduit la marque (1-2) : la « grande » Mannschaft est totalement liquéfiée. Voyez aussi la deuxième mi-temps contre le Brésil au Mondial 2010 : menés 1-0 à la mi-temps, les Oranje ont déroulé en seconde et escamoté la Seleção qui se voyait déjà en demies… Attention à la marée orange qui monte brusquement.
Par Chérif Ghemmour

PS : dernière minute ! Malade, le gardien Michael Vorm vient de déclarer forfait, après celui de Van der Vaart. Louis van Gaal a rappelé Siem de Jong (milieu et attaquant de l’Ajax) pour le remplacer.

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