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Elle est encore pour le Real !

Par Théo Denmat
4 minutes
Elle est encore pour le Real !

Au bout de la séance de tirs au but, c’est Juanfran qui aura craqué. Les deux Madrid ont décidément du mal à se départager en finale de Ligue des champions, mais à la fin, c’est toujours le Real qui gagne.

Real Madrid 1-1 Atlético de Madrid

But : Sergio Ramos (15e) pour le Real // Ferreira Carrasco (79e) pour l’Atlético

Il aura fallu l’attendre. Encore plus qu’il y a deux ans, où l’Atlético avait craqué en prolongation pour offrir au Real sa Décima. Encore plus qu’il y a deux ans, lorsque les Merengues étaient allés chercher la victoire sans passer par la case tirs au but. Griezmann n’était pas dans un grand soir, Ronaldo non plus. Les deux stars de la soirée avaient décidé de tomber leur tenue de gala pour offrir la lumière à d’autres battants. Carrasco fut l’un d’entre eux, pour le meilleur ; Juanfran aussi, pour le pire. Le bonhomme a raté son penalty, l’Atlético est décidément maudit. Et le Real soulève sa onzième Ligue des champions.

De coups francs à coups francs

Une affaire de toucher. Comme si le football retrouvait sa plus simple expression de sport de contact, qu’il s’agisse de coup d’épaule dans le dos ou de pichenette de la semelle pour faire glisser un ballon sous les cuisses de Jan Oblak. En somme, le script de ce début de match est respecté : l’Atlético presse très haut et distribue quelques ogives dans les tribunes, le Real peine encore à réellement poser le pied sur le ballon et multiplie les lobs en profondeur. Tendance surprenante toutefois, Ronaldo se fait petit au profit de Gareth Bale qui vampirise les bons ballons et fait parler la vitesse. C’est d’ailleurs sur une accélération à la Malouda finale de Coupe du monde que le bonhomme obtient un premier coup franc dangereux, mais Oblak repousse le bout du pied de Benzema d’une merveille d’arrêt réflexe (6e). Premier froncement de sourcil, et premier doute : dis donc Diego tes gaillards, ils seraient pas en galère sur les coups francs ?

La pression fait tiquer Juanfran, qui faute bêtement à 30m des cages. Kroos pose le ballon sur la queue de cheval de Bale – bien placé – qui prolonge dans les pieds de Sergio Ramos ? Oui ou non, difficile à dire, le cuir file en tout cas sous Oblak, avec le doute du hors-jeu. 1-0, le Real termine sa mutation et prend la mesure du jeu : sans se créer plus d’occasions, les Merengues ont le mérite de ne pas en offrir au camp d’en face. Griezmann oublie trop souvent Torres et se la joue solo pour aller taper le Ballon d’or, pendant que Gabi fait lentement tourner le ballon autour de la surface de Navas… Tout cela manque de vitesse, peut-être le moment de faire entrer un homme à la mèche haute et aux triples initiales qui pourrait bien changer les choses.

Cramés comme jamais

Une mine sur la barre en reprise de seconde mi-temps, de celles qui font secouer la tête et maudire le fautif. Le fautif justement, continue de faire penser qu’il n’est pas dans un grand soir. Antoine Griezmann loupe un penalty plus que généreusement donné par un Mark Clattenburg jusque-là assez permissif et fait verser quelques larmes à Daniel Carvajal, qui sort sur blessure dans la foulée (48e). Un début de révolte pour les Rouge et Blanc qui construisent mieux sans toutefois placer le bon coup de truelle. Une tête trop piquée sur ce corner, Koke qui tente l’impossible, une frappe de Saúl à côté sur ce centre de Yannick Ferreira Carrasco… De l’autre côté, CR7 dort toujours. Benzema aurait bien eu l’occasion de le sortir du lit, mais préfère se coucher seul devant Oblak (70e). Dix minutes plus tard sur un sacré foutoir devant le but, la bande à la Benz manque le K.O et souffle l’idée d’un retour à Gabi. Puis une finesse pour Juanfran, un plat de pied spontané… et Carrasco qui vient clouer Navas à bout portant (79e). Le Belge peut bien se permettre d’embrasser madame, l’Atlético est revenu. Tout le monde est mort, prolongation.

Oblak en mode Ettori 82

Problème, la Maison-Blanche est morte de fatigue. Perclue de crampes, incapable de trouver le danger autrement que sur corner. Ronaldo, décidément à côté, loupe encore la balle de match sur l’un deux, alors qu’il est absolument seul (94e). La victoire passera par les penaltys, ou ira chez le voisin. Filipe Luís, cramé, ne se relève que pour sortir (109e), pendant que Koke craque au bout de 14km. Pepe, salaud jusqu’au bout sans cette fois-ci le faire exprès, écrase la cheville de YFC, qui ne l’emmènera pas jusqu’aux penaltys. Oblak joue la statue en restant au milieu sur toute la séance, façon Ettori 82, mais c’est Juanfran, héroïquement cramé, qui décidera du sort des siens : sa frappe tombe sur le poteau. Ronaldo, lui, ne tremble pas, et le Real gagne la onzième Ligue des champions de son histoire. Zidane sa première en tant qu’entraîneur.

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