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Elie Baup, une nouvelle casquette pour l’OM
En ballotage avec Lucien Favre, qui a finalement prolongé avec Mönchengladbach, Elie Baup succède à Didier Deschamps au poste d’entraîneur de l’Olympique de Marseille. Une solution qui n’est pas la plus sexy, mais qui est loin d’être la plus bête.
Moins sexy que la piste Gerets, moins lourde que la piste Courbis mais surtout infiniment moins drôle que la piste Ravanelli, la piste Elie Baup est finalement la bonne. Après une poignée de saisons passées à défendre seul l’Olympique de Marseille sur le plateau du Canal Football Club, l’ancien entraîneur de Bordeaux va avoir l’occasion de donner à manger à ceux qui sont désormais ses ex-collègues. Mouvementée, car très attendue, la nomination d’un coach à la tête de l’OM risque bien de marquer un retour au calme sur la Canebière. A la mode depuis l’élection de François Hollande, la « normalité » est bien plus que le cheval de bataille d’Elie Baup. Car à défaut d’exciter les supporteurs comme aurait pu le faire la venue d’un entraîneur de renom, l’arrivée du natif de Saint-Gaudens marque un changement dans la politique du club. Une politique subie plus que désirée, qui veut que l’OM, qui n’a pas encore enregistré la moindre recrue, remonte la pente doucement mais sûrement, en toute simplicité. Un challenge que Baup peut relever.
Un entraîneur made in Ligue 1
Alors évidemment, à Marseille, Baup rime avec 1999. Malheureusement pour lui, il ne devrait pas avoir cette année, les armes pour laver l’affront Feindouno. Pour les dirigeants phocéens, Baup pourrait s’apparenter à un choix par défaut. Ça l’est. Mais c’est un choix malin par défaut. Au club, personne ne s’en cache : l’OM n’a ni les moyens, ni le challenge suffisant pour attirer dans ses filets un « grand » coach, capable de redresser le navire avec poigne. Le genre de truc dont le club a absolument besoin, cela dit. Baup faute de mieux, donc. Mais Baup mieux que beaucoup d’autres opportunités. Si, évidemment, son intronisation n’est ni la victoire du look, ni le triomphe du charisme sur la Canebière, son arrivée est celle d’un entraîneur qui connaît son job et surtout, qui connaît la Ligue 1. Baup, c’est plus de 300 matchs en première division française, plus de cent victoires, un titre de champion de France, et une sens tactique plus que correct que l’on a souvent tendance à négliger.
Le retour du 442 trapèze ?
Tactiquement, justement, son arrivée pourrait coïncider avec l’apparition du « 442 trapèze » cher à son cœur, avec deux milieux offensifs excentrés. Un dispositif qui conviendrait pas mal, avec deux milieux récupérateurs costauds, avec un Ayew en forme et un Valbuena a qui on explique que repiquer de temps en temps pour chercher la lucarne opposée, c’est bien, mais que centrer, ça marche aussi. Par pour Gignac hein, puisque Elie Baup reste quand même l’entraîneur qui l’a collé sur le banc lors de la saison 2007-2008, avec deux buts à la clé. Enfin, si l’attente de résultats est toujours présente à Marseille, dire que l’OM attaque cette saison avec les mêmes ambitions que les saisons précédentes serait faux. Loin derrière le PSG ou Lille en terme de potentiel, l’OM va commencer l’année avec un objectif « modeste » type le top cinq, avant de, pourquoi pas, gratter un podium. Garder un cap, finir dans une zone prédéfinie, le tout, sans faire d’étincelles, c’est une mission qu’Elie Baup est capable de remplir. La seule véritable question, c’est si les supporteurs et les joueurs sont prêts à l’accepter. En même temps, vu l’activité du club sur le marché des transferts, il va bien falloir.
Par Swann Borsellino