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El Shaarawy, un Pharaon à Milan

Eric Maggiori
El Shaarawy, un Pharaon à Milan

Zlatan Ibrahimović ? Tu parles. En ce moment, les tifosi du Milan AC n’ont d’yeux que pour Stephan El Shaarawy, jeune attaquant italo-égyptien, auteur de 5 buts lors des 4 derniers matchs officiels du Milan.

Une oasis en plein milieu du désert. Voilà ce à quoi peut être comparé, depuis quelques semaines, Stephan El Shaarawy. Crête bien aiguisée, visage d’enfant, le baccalauréat en poche depuis quelques mois seulement, l’attaquant né à Savone est la véritable révélation du Milan AC en ce début de saison laborieux. Zlatan, Cassano, Maxi López et Inzaghi partis, Pato et Robinho blessés, El Shaarawy avait une chance à saisir. Une chance folle. Il a pourtant bien failli se faire coiffer au poteau. Le 1er septembre, après une défaite initiale face à la Sampdoria, Milan s’impose à Bologne. Le héros de la soirée se nomme Giampaolo Pazzini. Auteur d’un triplé, l’ancien buteur de la Sampdoria apparaît comme le sauveur du club rossonero. El Shaarawy, lui, est remplacé en cours de match par Bojan. Il regarde, applaudit, mais rit jaune. Au fond, il veut passer devant et s’imposer. Son heure arrive finalement quelques jours plus tard. Après avoir encaissé trois défaites lors des quatre premières journées de Serie A, Milan joue gros contre Cagliari. L’Italo-Égyptien est titulaire. Cette fois-ci, le sauveur, c’est lui. Auteur d’un doublé, il permet à Milan d’obtenir sa première victoire à domicile de la saison, et, par la même occasion, de sauver la tête de Massimiliano Allegri. C’est le déclic. Depuis, El Shaarawy score à tous les matchs et aborde ainsi son premier derby milanais avec un tout nouveau statut. Celui de l’homme potentiellement décisif.

Draguer des minettes sur Facebook

Mais alors, cet El Shaarawy est-il un vrai phénomène ou un joueur en feu qui va s’éteindre aussi vite qu’il ne s’est allumé ? A priori, on est plutôt sur le profil d’un joueur très talentueux qui n’attendait que d’avoir un peu d’espace pour exploser. La saison dernière, sa première au Milan AC, El Shaarawy n’avait été que peu utilisé par Allegri, qui lui avait offert, en tout et pour tout, 798 minutes en Serie A, soit l’équivalent, environ, de 9 matchs pleins. Le joueur avait tout de même réussi à inscrire deux buts décisifs : une égalisation contre l’Udinese à San Siro à la dernière minute (1-1), et le but de la victoire, toujours contre l’Udinese, cette fois-ci au match retour (2-1). L’ironie veut que son premier but de la saison 2012/13, El Shaarawy l’ait inscrit… contre l’Udinese. Cible favorite. Bref, l’attaquant est en train de prouver qu’il mérite la folle somme déboursée pour lui. En effet, lors de l’été 2011, Adriano Galliani débourse 10 millions d’euros (7 millions + Merkel) pour ce joueur d’à peine 18 ans qui ne vantait alors sur son CV qu’une bonne saison en Serie B avec Padova.

Mais aux côtés d’Ibrahimović, Robinho et Cassano, difficile, pour ce petit poucet, de se faire une place de choix. Même si le gamin n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Grande gueule, il n’hésite pas à dire en interview qu’il se sent aussi fort que Kaká, qu’il drague des minettes sur Facebook ou encore que Zlatan ne lui passe jamais le ballon. En janvier 2012, El Shaarawy a l’occasion de partir lors du mercato hivernal, d’autant qu’il reçoit le prix du meilleur joueur de Serie B 2010/11 et que les offres ne manquent pas. Mais il choisit de rester. Il croit en ses chances de réussir et de s’imposer au sein d’un grand club comme le Milan AC. Et il n’est pas le seul à y croire. Au mois d’août 2012, Cesare Prandelli le convoque pour la première fois en équipe nationale, lui offrant même une place de titulaire lors du match amical contre l’Angleterre. Classe. Dans le même temps, le Milan AC dégraisse et il devient, bien malgré lui, le grand bénéficiaire de cette vague de départs. Obligé de compter ses hommes d’attaque sur les doigts d’une main, Allegri en fait son nouveau titulaire, un peu par choix, un peu par nécessité. Le voilà désormais fixé. Plus personne ne reprendra désormais la place du Pharaon.

Passe ton bac d’abord

Retour en arrière. D’où vient donc Stephan El Shaarawy ? Né à Savone d’un père égyptien et d’une mère italienne, il fait ses débuts footballistiques avec le petit club de Legino. En 2006, alors qu’il n’est âgé que de 14 ans, il est repéré par le Genoa, qui le recrute pour ses équipes de jeunes. Le 21 décembre 2008, il fait déjà ses grands débuts en Serie A, lors d’une victoire du Genoa sur la pelouse du Chievo (3-0). À 16 ans, un mois et 24 jours, il devient le plus jeune joueur de l’histoire du Genoa en Serie A et entre dans le Top 10 des plus jeunes joueurs de la Serie A. De nombreuses fois, Gian Piero Gasperini, qui croit beaucoup en lui, le fait venir en équipe première, soit pour lui offrir quelques minutes de jeu, soit pour lui faire goûter au parfum du grand bain. Il suffit d’ailleurs de voir ce que disait le coach sur son joueur, à l’époque, pour comprendre à quel point il plaçait de grands espoirs en lui. « J’ai vu beaucoup de joueurs au cours de ma carrière, mais lui, il est spécial. Sa façon de se placer me rappelle Inzaghi, mais je pense qu’il a une technique très supérieure à la moyenne. Et surtout, il a une marge de progression énorme, puisqu’il n’a que 17 ans » , explique-t-il dans La Repubblica.

Mais lors de l’été 2010, El Shaarawy quitte Gênes. L’attaquant est prêté à Padova, en deuxième division. Bonne pioche pour le club qui a vu débuter Alessandro Del Piero il y a deux décennies. El Shaarawy illumine le jeu de son équipe et participe grandement à la folle saison des siens. Padova se qualifie pour les play-offs, et El Shaarawy claque un doublé en demi-finale contre Varese, qui propulse son club en finale, à une marche de la Serie A. Malheureusement, la marche est trop haute, et Padova s’incline contre Novara. Peu importe. El Shaarawy a déjà gagné son pari. Le Milan AC a été impressionné par ses prestations, et Adriano Galliani contacte directement Enrico Preziosi, le président du Genoa, pour parler d’un transfert. Les deux clubs se mettent d’accord, et El Shaarawy vient signer son contrat au siège de Via Turati. Alors, heureux ? Oui, mais sans oublier l’essentiel. « Je suis content, mais je dois d’abord penser à passer mon bac, spécialité socio-économique, c’est ça le plus important » , déclare-t-il à quelques jours de l’examen. Deux semaines plus tard, la Gazzetta dello Sport annonce dans ses pages que le joueur a décroché son diplôme. « Maintenant, le Milan AC » , affirme alors le joueur en Une du journal rose. Le début d’une histoire qui semble bien démarrer sous les meilleurs auspices. Le chapitre derby s’écrit demain soir.

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