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El Melali, détraqué Football Club
Le confinement fait des ravages. L'attaquant angevin Farid El Melali a passé la nuit de lundi à mardi en garde à vue et il avait des choses à raconter : par deux fois en quelques semaines, il s'est livré au plaisir charnel en solitaire au pied de son logement, à la vue de tous et surtout à la fenêtre de l'une de ses voisines, qui a déposé plainte. Comme si le SCO avait besoin de ça.
À quoi ça tient, tout ça ? Le football, une carrière, la pérennité d’une information, la quiétude d’un voisinage ? Lundi 4 mai, 19h02, le SCO d’Angers offre à ses supporters ce qui s’apparente à une bonne nouvelle en cette période de disette footballistique : « Le petit Fennec noir & blanc n’a pas fini de nous impressionner par sa vitesse d’exécution et son jeu de jambe qui le rendent vif comme l’éclair ! » Ce petit Fennec noir & blanc qui vend du rêve dans la vidéo qui accompagne l’annonce de sa prolongation de contrat jusqu’en 2023, c’est Farid El Melali, ailier, 22 ans, trois pions en Ligue 1, deux capes en équipe d’Algérie (en mars 2018). Et au moment où le club mainoligérien balance ça sur les réseaux, il ne s’attend pas à ce que la vitesse d’exécution et la vivacité de sa pépite le prennent de court en une journée. Précisément 24 heures et six minutes, en fait. Mardi 5 mai, 19h08, Le Courrier de l’Ouest dégaine sur le World Wide Web, suivi quelques minutes plus tard par Le Parisien et tous les autres. À chaque fois, les mot-clés sont les mêmes : « exhibition sexuelle », « garde à vue »… et surtout « Farid El Melali ».
✍️2️⃣0️⃣2️⃣3️⃣✍️Le petit fennec Noir & Blanc n’a pas fini de nous impressionner par sa vitesse d’exécution et son jeu de jambe qui le rendent vif comme l’éclair ! ⚡️ pic.twitter.com/ECPMI3eGgr
— Angers SCO (@AngersSCO) May 4, 2020
Il a reconnu les faits
Si un fait divers se doit d’être glauque, alors on est parfaitement dans le thème. Dans la soirée de lundi, le jeune Angevin a esquivé une énième rediffusion des Trois frères sur TF1 pour se divertir d’une manière bien plus prosaïque. À savoir un cinq contre un – sans ballon, ni coéquipier, ni adversaire – à l’air libre dans sa cour d’immeuble du centre d’Angers, avec un œil malsain sur la fenêtre d’une de ses voisines de rez-de-chaussée. Ça ne s’arrête pas là : il s’avère que la jeune femme, qui serait une étudiante d’au moins dix-huit ans, avait signalé pareil fait en avril, sans savoir qu’il s’agissait déjà du footballeur. Toujours est-il que ce second signalement, par un riverain qui pensait certainement passer un 50e jour de confinement plus serein, s’est terminé au commissariat après l’interpellation du fautif un peu avant les coups de 23 heures.
La victime a porté plainte, et l’ancien du Paradou AC, au cours de son audition, aurait avoué qu’il était bien l’auteur de ces délits d’outrage public à la pudeur, tout en expliquant qu’il pensait être seul dans cette fameuse cour privée. Avant de pouvoir rentrer sur les lieux du crime chez lui en fin d’après-midi, avec une convocation dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (synonyme de plaider coupable à la française). Le joueur, qui devrait être jugé cet été, n’encourrait qu’une amende selon certaines sources, même si l’article 222-32 du code pénal précise que « l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ». « Il a eu une difficulté à maîtriser ses pulsions, mais il n’y a aucun précédent, de quelque nature que ce soit, assure son avocate Me Sandra Chirac-Kollarik. Il ne ciblait personne et n’a été agressif à l’égard de personne. »
Le Chabane est tombé sur le chien
Le SCO, qui « a pris connaissance de la situation » et compte « attendre la décision de justice », a déjà vu son image écornée comme il faut depuis février et la mise en examen de son président Saïd Chabane pour « agressions sexuelles aggravées et harcèlement sexuel » (le président a depuis nommé un président délégué et s’est mis en retrait). Maintenant, c’est un talent de son effectif qui se retrouve dans la panade. Une valeur montante qui avait réussi à se révéler cette saison sous les ordres de tonton Stéphane Moulin (après un premier exercice d’apprentissage à la suite de son arrivée en 2018), malgré des blessures à répétition.
Dans l’ordre, depuis juillet : une grosse prestation ponctuée d’un joli but lors du match de gala contre Arsenal en préparation (1-1), un début de saison canon (des titularisations et ses deux premiers caramels en Ligue 1 face à Metz et Dijon) freiné par une tendinite puis une rechute pour une facture à l’orteil, une victoire historique offerte aux siens à Nantes, en supersub le jour de son retour avant Noël (1-2) suivi d’un doublé en Coupe de France devant Rouen (1-4), et enfin une fin de saison quasiment blanche à cause d’un genou gauche en vrac. De toute évidence, la saison de l’Algérien n’avait pas eu besoin de cette sombre histoire d’onanisme pour être qualifiée d’année noire. Il s’agirait maintenant de ne pas finir dans les petits papiers de Christophe Hondelatte.
Par Jérémie Baron