- CAN 2017
- Demies
- Burkina Faso-Égypte (1-1, 3 tab à 4)
El Hadary réécrit sa légende
Au terme d’une rencontre globalement possédée par le Burkina Faso, cependant trop brouillon devant les cages du vieux El Hadary, ce dernier a enfilé une nouvelle fois ses gants de star des Pharaons pour leur offrir une neuvième finale de CAN.
Burkina Faso 1-1 (3 tab à 4) Égypte
Buts : Bancé (73e) pour le Burkina // Salah (66e) sur l’Égypte
Il ne devait prendre part à la compétition que comme n°2 après des années de succès. Finalement, il est monté au jeu dès le premier match et est désormais assuré de faire partie des grands hommes du tournoi. Essam El Hadary, quarante-quatre ans, a qualifié l’Égypte pour la finale de la Coupe d’Afrique des nations 2017 au terme d’une séance de tirs au but durant laquelle le portier burkinabé Koffi Kouakou ne s’est pas facilité la tâche en bottant ce qui aurait dû être le penalty décisif… et en se le faisant arrêter par son homologue égyptien.
Possession burkinabée sans danger
Après avoir attendu le dernier match des poules pour se qualifier et la 81e minute pour sortir la Tunisie en quarts, le Burkina n’a plus peur de rien, mais n’a plus trop envie de perdre son temps non plus. Alors Abdou Traoré et Nakoulma pointent directement le bout de leur nez d’un tir dans, puis en dehors du cadre. À chaque match encore un peu plus recordman qu’au précédent, El Hadary se loupe ensuite sur son premier duel avec Nakoulma, Blati Touré tente du coup la demi-volée, mais le portier égyptien se rachète. Sur le front de l’attaque des Étalons, l’incontournable Bancé est bien titulaire, et son torse – à l’utilité presque indispensable pour son équipe – semble toujours faire deux mètres de largeur. Sa chevelure blonde est assez active, n’hésite pas à venir piquer un ballon ou l’autre aux Pharaons. Et puis il frappe, bien sûr. Et de toutes les positions. Mais ce n’est pas fort dangereux… Embêtés par l’organisation égyptienne, les Burkinabés ne trouvent pas d’autre solution que la frappe de loin ou sur coup franc. Mais El Hadary est toujours bien là, même s’il ne capte jamais un ballon d’un seul coup. Le Burkina Faso campe dans le camp des Pharaons. Quant au danger, il se fait attendre. Normal quand on se marche sur les pieds à l’entrée de la surface ou qu’on tape des talonnades à deux mètres de son pote. Heureusement, au moment où Yago parvient à en réussir une, Kaboré soigne son centre et Bancé fait la différence avec un enchaînement poitrine-reprise du droit pour égaliser (1-1). Dans les arrêts de jeu, c’est un contrôle raté de Banou Diawara qu’El Hadary doit finalement claquer pour éviter l’élimination.
Pharaons à la grecque
Après avoir fait le gros dos pendant un quart d’heure, l’Égypte se réveille avec le prétendu sosie de David Trezeguet, Mahmoud Hassan, qui brosse sa frappe et entame déjà sa course de célébration alors que ça passe à côté. Après un (gros) deuxième quart d’heure dont on se serait bien passé de la fiche des statistiques, tant il fut vide, les gars de Cúper équilibrent un peu les chiffres avec une tête banale d’Ibrahim Salah et une frappe sautillante, mais peu puissante de Kahraba. Comme depuis l’entame de cette CAN, l’Égypte attend, recule, bloque, puis repart à fond de balle vers l’avant. Jusqu’à ce que ça fonctionne grâce à un nouveau bijou de Mohamed Salah. Sur son flanc droit, Elmohammady tente un truc qui se situe certainement entre la frappe et le centre en force. Heureusement, il trouve Kahraba sur sa route. Le contrôle de ce dernier est parfait, sa remise en retrait pour Salah idéale et la frappe de l’intérieur du gauche du Romain imparable (1-0). Pour le reste, l’Égypte se contente de défendre… ça fait très Grèce 2004, mais c’est dans l’ensemble efficace.
Le roi El Hadary
Lors de la prolongation, comme à chaque début de période, le Burkina donne tout comme si c’était la dernière minute de jeu, mais la précision et la justesse technique ne sont toujours pas au rendez-vous, malgré la bonne volonté des inévitables Bancé et Nakoulma. Le futur Canari n’est absolument pas en réussite et a même du mal à cadrer ses frappes. Une chance, les Étalons en auront encore une durant la séance de tirs au but quand Koffi arrête la tentative d’El-Said. Mais le portier se loupe au moment d’offrir la finale aux siens et El Hadary se détend une deuxième fois juste après pour faire comprendre à Bertrand Traoré qui c’est le patron.
Par Émilien Hofman