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Eh, Rudi, faut partir, maintenant…

Par Eric Marinelli
Eh, Rudi, faut partir, maintenant…

À la suite de l'élimination de la Roma en Coupe d'Italie face au Spezia Calcio (une équipe de Serie B), Rudi Garcia pourrait enfin être remercié par les dirigeants giallorossi. Une décision vitale pour la Louve.

« Je n’abandonne jamais, je suivrai l’équipe jusqu’à la mort s’il le faut. » Après la piteuse élimination de la Roma ce mercredi en Coupe d’Italie face au Spezia Calcio (actuellement 11e de Serie B), Rudi Garcia a écarté toute démission. Un acte de bravoure ? Tu parles ! L’entraîneur français n’a rien du capitaine qui refuse d’abandonner le navire en perdition. Avec un contrat à 2,8 millions d’euros par an qui court jusque 2018, ce n’est pas bien compliqué de comprendre pourquoi il refuse de démissionner et de céder la barre d’une équipe qui sombre vers les bas-fonds. D’ailleurs, en réalité, la Roma n’en est pas encore à un stade aussi critique. Qualifiée à l’arrache en huitièmes de finale de Ligue des champions, et toujours dans le coup en championnat – même si elle a désormais 7 points de retard sur l’Inter -, la Louve peut encore relever la tête. Seulement, elle ne peut le faire qu’à certaines conditions. Et la première est indéniablement de se séparer de Rudi Garcia. Si les dirigeants giallorossi évalueraient encore leurs options actuellement et pourraient laisser une ultime chance à Garcia face au Genoa ce dimanche, le Sergent a déjà grillé toutes ses cartouches.

Lo Spezial One

Alors oui, effectivement, à son arrivée, Rudi Garcia a redonné de l’énergie et le sourire à la Roma. Sa première saison conclue à la deuxième place, avec une Louve meurtrie par la finale de Coupe d’Italie perdue face à la Lazio, mérite même d’être saluée. Seulement, Garcia n’a fait qu’échouer depuis. Et la saison dernière à nouveau terminée juste derrière la Juve alors ? Un leurre ! D’une part car la Louve n’a pas réduit l’écart d’un iota avec la Vieille Dame (17 points d’écart aussi bien en 2013-2014 qu’en 2014-2015). D’autre part, car elle a enregistré la bagatelle de 15 points de moins entre les deux saisons. Surtout, la Roma n’a cessé de régresser en matière de jeu malgré une foule d’opérations sur le marché des transferts, commandées par Garcia et son directeur sportif largement à l’écoute Walter Sabatini. Pour en arriver aujourd’hui à une équipe incapable de produire la moindre différence, même contre une modeste équipe de Serie B. Pis, Garcia a osé s’extasier du très maigre point acquis au San Paolo face au Napoli en ne cadrant pas la moindre frappe (une première depuis 2008) et en se recroquevillant sur son but telle une équipe de province. Sacrées ambitions.

Ce qui permet de rebondir sur le principal défaut de Rudi Garcia : son arrogance. Une arrogance qui risque de le conduire à sa perte. On savait l’ancien coach de Lille capable de s’emporter contre la hauteur des pelouses de Ligue 1. Pourtant lors de sa première année à la Roma, il s’était montré relativement calme malgré de timides banderilles en fin de saison à l’encontre de « la Juve avantagée par les petites équipes qui ne jouent pas le jeu à 100 % face à elle, car elle sont déjà résignées à la défaite » . Pas de quoi fouetter un chat. Pas encore. Jusqu’à ce fameux match au Juventus Stadium avec un Garcia violoniste et convaincu que sa Roma finirait championne malgré sa défaite. On connaît la suite. Le Français a voulu mener sa barque dans les eaux troubles de la provoc’. Mais il n’avait ni le charisme ni la totale maîtrise de sa communication pour s’en sortir. N’est pas Mourinho qui veut. Après la défaite face au Spezia Calcio, Garcia a d’ailleurs été ironiquement surnommé « Lo Spezial One » sur les réseaux sociaux… Tout un programme.

Marcello, reviens !

L’entraîneur français a sans doute toujours été conscient que sa Roma était inférieure à la Juve. Mais plutôt que de bosser en silence pour combler l’écart, comme il a pu le faire à ses débuts, il a cherché à déstabiliser la Vieille Dame sur le plan médiatique. Il a vu trop gros et s’est brûlé les ailes. En fin de saison dernière, Garcia avait pourtant admis à demi-mots ses torts. De quoi repartir du bon pied pouvait-on penser. Avec un nouveau staff de préparateurs physiques et de médecins d’ailleurs, du fait de sa propre volonté. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Le Garcia arrogant a ainsi vite refait surface. Et surtout, son discours a eu l’effet inverse que celui escompté sur ses joueurs. Comme la saison dernière face au Bayern (1-7), les Giallorossi se sont effondrés sur la pelouse du Barça (6-1) et ont perdu toute confiance. Sans que Garcia ne parvienne jamais à relancer la machine. Pas étonnant avec un plan de jeu qui tourne autant en rond que sa comm’.

Entre incohérences tactiques et incapacité à mettre les nouvelles recrues dans les meilleures conditions, Garcia est désormais totalement à court d’arguments. On pourrait aussi citer la gestion catastrophique de certains jeunes joueurs comme Ljajić ou Destro, mais la coupe est pleine depuis longtemps. Elle a même déjà débordé. Et dire que Garcia avait été recruté entre autres car il avait fait éclore Eden Hazard avec le LOSC. On ne peut pas dire qu’il ait révélé le moindre joueur à la Roma. Une dernière chose et pas des moindres, son bilan cumulé en Ligue des champions avec Lille et la Roma : 4 victoires en 24 matchs pour 8 nuls et 12 défaites. Famélique. La Louve serait décidément inspirée de changer de coach avant de retrouver le Real Madrid en février et mars. Luciano Spalletti, Walter Mazzarri ou Fabio Capello seraient sur la short list. Mais ce serait bien Marcello Lippi qui tiendrait la corde. Un paquet de tifosi seraient sans doute prêt à tuer pour le voir sortir de sa retraite et venir au chevet de la Louve. C’est sûr que ça aurait plus de gueule qu’un Garcia dépassé par les événements.

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Par Eric Marinelli

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