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Editors : « Faut avoir pas mal d’humour pour supporter Aston Villa »

Par Matthieu Rostac
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« Je sais que Damian Duff et Joey Barton sont déjà venus à nos concerts », lâche Russell Leetch. Ceci étant, le bassiste de Editors a un rapport beaucoup plus intime avec le football que des joueurs qui viennent faire les midinettes en concert : depuis plus de vingt ans, il suit les exploits d'Aston Villa. Où il est question de lustre d'antan et de lose moderne. Et d'humour aussi, un peu.

Il paraît que tu es fan d’Aston Villa ?

Oui, c’est vrai. Je suis un énorme fan de ce club depuis que mon oncle m’a converti. Forcément, à l’époque, tu voyais le championnat à la télé, mais le Match of the Day de la BBC était trop tard pour moi. Donc mon premier et meilleur souvenir, c’est sans doute le premier match auquel j’ai assisté à Villa Park contre Tottenham Hotspurs en 1991. On les avait battus 3-2. Pour mon premier match, cinq buts dont un marqué à la 90e. Difficile de trouver meilleur premier match, pas vrai ?

Tu as donc commencé à supporter Aston Villa au bon moment !

Oui, c’est vrai qu’on était pas mal dans les années 90. On a terminé plusieurs fois seconds, on était très compétitifs. On avait David Platt, un mec qui savait rythmer le jeu et qui pouvait te sortir un truc fou à n’importe quel moment du match. Et puis ce putain de buteur qu’était Dwight Yorke ! Bon malheureusement, il y avait ce sale règlement en Ligue des champions qui faisait que seuls les premiers ou les meilleurs seconds pouvaient se qualifier. Donc on n’a quasiment jamais joué la Ligue des champions. Un peu plus tard, on a eu Juan Pablo Ángel. Un bon gars qui essayait tout le temps de tirer l’équipe vers le haut, mais c’était très compliqué… D’ailleurs, maintenant, c’est très compliqué d’être supporter d’Aston Villa. Parce que le club est en vente, parce qu’on n’a pas d’argent. Notre compétition, c’est de ne pas descendre en Championship. L’année dernière, je crois qu’on n’a gagné que deux fois à la maison. C’est tout sauf une bonne stat. Heureusement, on est parvenus à garder un mec comme Benteke dans l’équipe, qui nous apporte énormément.

Comment expliques-tu cette lente chute du club ?

L’argent. Randy Lerner, le président, a arrêté de mettre de l’argent dans les caisses du club. Tu sais, le football maintenant, c’est une tout autre paire de manches et il faut mettre de l’argent si tu veux être compétitif. Je vais te donner un exemple assez fort : l’année dernière, Manchester City a dépensé autant pour le salaire d’Edin Džeko qu’Aston Villa pour les salaires de son onze de départ. Après, on met un peu d’argent sur certains mecs. Mais pas les bons. Jamais Darren Bent ne vaut ses 18 millions, par exemple. Joe Cole vit dans le passé. Même Agbonhalor n’a plus le même niveau, il se blesse tout le temps. Et là, on vient de recruter Senderos qui a fait l’un des matchs les plus atroces de la Coupe du monde. Surtout, on ne remplace pas les bons joueurs qu’on a vendus. Il y a encore quelques années, on avait quand même un milieu Ashley Young-Gareth Barry-Stilian Petrov-James Milner.

Tu continues d’aller au stade, néanmoins ?

Je n’ai pas d’abonnement à l’année, donc c’est assez compliqué pour se procurer des billets pour les matchs. Mais dès que je peux, j’y vais. L’année prochaine, ma présence dans les tribunes va surtout dépendre de la capacité de l’équipe à marquer des buts. On va sans doute perdre de nombreux joueurs : Ron Vlaar a fait une superbe Coupe du monde, tout le monde est en train de réaliser que Fabian Delph est de plus en plus bon et, évidemment, Benteke se remet à marquer. Si ces mecs partent, on a l’un des effectifs les plus faibles de la Premier League, donc ça ne sera pas très fun d’aller au stade. Ce sera même plutôt triste. On risque même de descendre à l’issue de la saison. On va se retrouver avec un destin à la Fulham.

Tant qu’on est sur la lose, qu’as-tu pensé de la prestation anglaise en Coupe du monde ?

Euh… très anglaise ? (rires) Je ne sais pas trop. À vrai dire, j’ai plutôt suivi les sensations de la compétition : le Chili, l’Algérie… Je n’ai pas trop retrouvé cet esprit d’équipe, cette volonté de tout donner chez les Anglais. Je crois surtout que le mélange ancienne génération-nouvelle génération est en train d’opérer doucement et qu’on a plusieurs bons jeunes qui arrivent. À mon avis, la meilleure façon d’être compétitif, c’est de nommer un mec comme Beckham à la tête de l’équipe. Hodgson est évidemment un bon entraîneur, mais pas le plus excitant de la Terre. Beckham, lui, est assez emblématique. J’aime bien Gary Neville, aussi. Tous les deux, ils feraient une bonne team, je pense.

Pour finir sur une note positive, ton meilleur souvenir de football ?

C’était il n’y a pas si longtemps, Aston Villa avait battu West Bromwich Albion 4-3. C’était un excellent match. Tu sais, je suis un vrai mec de Birmingham, donc ce que j’aime le plus dans le fait d’aller à Villa Park, c’est de ressentir cet humour si particulier qu’ont les mecs de Birmingham au stade. C’est assez difficile à décrire, le fait d’être un Villan. On est un grand club, on a une grande histoire, mais maintenant, on est tout pourri. Donc faut avoir pas mal d’humour pour supporter ça, on va dire. Ceci dit, parfois, c’est l’inverse qui se produit. Je me rappelle une fois où on devait aller jouer à Cardiff avec le groupe et c’était juste après un match Aston Villa – Cardiff auquel j’avais assisté. Du coup, j’ai pris le train avec une horde de supporters de Cardiff complètement dépités. Ils étaient là, avec leurs écharpes, il ne chantaient même pas… J’étais sans doute le seul mec d’Aston Villa dans ce train. Surtout, je me demandais pourquoi j’étais dans ce train alors qu’Aston Villa venait de gagner. C’était assez drôle, en fait. J’ai pas pour autant chanté dans le train pour les chambrer. Les supporters sont moins hardcore que dans les années 80, mais je prendrais pas le risque ! (rires)

Editors sera en concert le 22 août 2014 au Cabaret Vert La page Facebook de Editors La page Facebook du Cabaret Vert

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Par Matthieu Rostac

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