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Edinson Cavani, une affaire de prince et de principe
Edinson Cavani serait devenu un traître. La raison ? Son refus de prolonger son contrat de deux mois avec le Paris Saint-Germain pour disputer le Final 8 de la Ligue des champions. Sauf que le véritable coupable dans cette histoire n'est évidemment pas l'Uruguayen.
« Cavani est un lâche et a le départ qu’il mérite », « Il se moque du monde », « Il est indéfendable et ne mérite certainement pas une sortie par la grande porte », « Très décevant Cavani, triste fin », « Tôt ou tard les masques tombent ». Un petit tour sur Twitter suffit pour comprendre ce qu’une partie du public pense au sujet du refus d’Edinson Cavani de prolonger son contrat de deux mois afin de disputer la fin de la Ligue des champions avec le Paris Saint-Germain. Pour ses détracteurs, cela ne fait pas le moindre doute, l’attaquant uruguayen aurait dû faire comme Thiago Silva, Layvin Kurzawa ou encore Eric Maxim Choupo-Moting, dont les contrats aussi se terminaient au 30 juin 2020. Sauf que le Matador n’a pas l’obligation de faire ce que les autres ont envie qu’il fasse. Il l’a assez fait durant ses sept années à Paris.
Cavani pute, ni soumis
Edinson Cavani n’a tué personne. Il n’est pas à l’origine de la pandémie du coronavirus. Au pire, on peut soupçonner une relation ambiguë avec les oiseaux, mais pas avec les pangolins. Et ce n’est pas non plus lui qui a décidé d’être en fin de contrat en juin 2020, mais bien les dirigeants du Paris Saint-Germain qui ont voulu tourner la page de l’ancien du Napoli pour ouvrir celle de Mauro Icardi, comme Leonardo l’a confié au JDD : « Ça a été une décision très difficile à prendre. Ce sont des joueurs qui ont marqué l’histoire du club : on se demande toujours s’il faut continuer un bout de chemin ensemble ou s’il ne vaut pas mieux éviter l’année de trop. Les histoires étaient tellement belles. Mais, oui, on arrive à la fin. Il fallait prendre une décision logique, même au niveau économique ou au regard de la génération qui arrive. »
Ce même Leonardo qui aurait pu vendre dès janvier Edinson Cavani à l’Atlético comme l’aurait souhaité l’Uruguayen. Déçu de ne pas voir sa demande acceptée, le meilleur buteur de l’histoire du PSG n’a rien dit. Comme toujours. Et c’est peut-être pour cette raison que les supporters ne comprennent pas la décision de Cavani de ne pas prolonger de deux mois son bail dans la capitale. Pendant sept ans, le Matador a été le parfait soldat. Jamais un mot plus haut que l’autre. Pas même lorsqu’il a été isolé sur un côté pendant trois ans pour faire de la place à l’imposante queue-de-cheval de Zlatan Ibrahimović. Ni même lorsque Neymar ne lui a pas laissé tirer un penalty, ou encore quand Kylian Mbappé préférait croquer plutôt que de lui faire la passe. Et non plus, donc, quand on lui refuse un transfert malgré un temps de jeu réduit. Un comportement qui, ajouté à son attitude sur le terrain et ses buts en pagaille, a fait de Cavani la coqueluche des supporters. Et particulièrement du Collectif Ultras Paris. Si l’Uruguayen n’a jamais rien dit jusqu’ici, c’est parce qu’il était sous contrat et qu’il en respectait les termes. Alors une fois que celui-ci est terminé, le natif de Salto n’est pas obligé de se mettre à genoux. Il l’a suffisamment fait par le passé. Et peu importe si ses choix ne plaisent pas à ceux qui, sous couvert d’une prétendue passion, oublient qu’à une époque, la passion concernait le ballon, le jeu, le terrain et pas la passion pour la trésorerie de son club.
L’amour dure sept ans
Et puis, est-ce vraiment le choix d’Edinson Cavani de ne pas jouer le Final 8 avec le Paris Saint-Germain ? Est-ce vraiment lui qui a décidé de manquer l’opportunité de pouvoir soulever la coupe aux grandes oreilles ? Il se pourrait très bien que son futur club – l’Atlético de Madrid pour ne pas le citer – ait refusé qu’il dispute cette fin de saison de Ligue des champions comme a pu le faire Chelsea avec Timo Werner par exemple. Quoi qu’il en soit, ce départ de Cavani ne doit pas faire oublier tout ce qu’il s’est passé durant sept ans. Que ce soit les 200 buts inscrits par l’Uruguayen, les 21 trophées remportés avec le PSG ou encore le milliard de kilomètres parcourus sur le terrain. Libre à ceux qui veulent classer ce départ dans la même catégorie que ceux de Frédéric Déhu et Fabrice Fiorèse de le faire.
Par Steven Oliveira