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Écosse-Angleterre, entre frères (ennemis)

Par Mathieu Faure
Écosse-Angleterre, entre frères (ennemis)

Il y a deux mois, le « non » triomphait au référendum sur l'indépendance de l'Écosse et montrait à quel point un lien flou mais indivisible au sein du Royaume-Uni existe entre les Écossais et les Anglais. Dans cette folie insulaire, le match entre l'Écosse et l'Angleterre de ce soir aura forcément un parfum particulier. Parce que l'actualité est encore chaude et surtout parce qu'il s'agit de la plus vieille rivalité dans le monde du football.

On a tous été jeunes et cons. Tous. Dans cette jeunesse, d’aucuns ont fréquenté des concerts de Pleymo – style Nu metal – durant lesquelles les fans adoraient un moment tout particulier : le « Braveheart » . C’est simple, le chanteur du groupe demandait à la foule de se séparer en deux à la façon des Écossais et des Anglais dans le célèbre film de Mel Gibson et ensuite de lancer les chevaux… On connaît la suite. Ce soir, pas de salle de concert, mais le Celtic Park de Glasgow comme écrin à ce 112e derby entre les frères ennemis du football britannique, l’Écosse et l’Angleterre, sûrement ce qui se fait de mieux en matière de rivalité. Entre les deux équipes, 111 matchs disputés depuis la première bataille qui s’est déroulée à Hamilton Crescent, Glasgow, en 1872. Une époque où les footballeurs portaient la moustache et fumaient la pipe durant les hymnes. Dans les années 50, la BBC qualifiait même cette opposition comme « tout ce que représente en bien et en mal le football depuis que ce sport existe » .

« What’s the time? Nearly ten past Haffey »

Pour beaucoup, un match entre l’Écosse et l’Angleterre se résume au sombrero de Paul Gascoigne sur Colin Hendry lors de l’Euro 96 organisé en Angleterre (2-0). Mais entre les deux pays, il y a pendant longtemps eu un rite. Jusqu’en 1989, les deux équipes s’affrontaient chaque année en match amical, histoire de montrer au voisin qui est le patron. Généralement, ce match était noyé dans ce que l’on appelait le « Championnat britannique des nations constitutives » . Une sorte de mini-championnat du Royaume-Uni avec le pays de Galles et la grande Irlande. C’est à cette occasion que les Écossais vont réaliser un petit miracle en 1928. Dans la folie de Londres, les « Wembley Wizards » en passent cinq aux Anglais (5-1). C’est d’ailleurs la première victoire de la Tartan Army sur le sol anglais et Alex Jackson se fend d’un triplé – le seul triplé de l’Écosse – pendant qu’Alex James plante un doublé. L’Écosse est sur un nuage. « Nous aurions pu en marquer dix » , chambre James à la fin du match. Dix, les Anglais ont failli les planter, eux, 35 ans plus tard.

1961, dans un Wembley plein à craquer (97 000 spectateurs), la sélection aux trois lions fait voler en éclats la pauvre défense écossaise : 9-3 avec un triplé de Jimmy Greaves. Dans les rangs écossais, un garçon vit un cauchemar, c’est le gardien du Celtic, Frank Haffey, à tel point que son match va devenir un running gag dans certains pubs anglais où l’on peut encore entendre « What’s the time? Nearly ten past Haffey » . Ou encore « Haffey past nine » . Son deuxième match dans les bois écossais sera bien entendu son dernier. Dur. Mais entre les deux pays, la vengeance n’est jamais loin. Ainsi, six ans plus tard, les deux équipes se retrouvent en match de qualification pour l’Euro 1968. Championne du monde en titre, l’Angleterre est grande favorite de ce groupe 8 où le Championnat britannique des nations constitutives va servir de poule qualificative pour la phase finale qui se déroulera en Italie. À la surprise générale, c’est l’Écosse qui braque l’Angleterre (3-2) avec un énorme Denis Law, futur Ballon d’or et joueur de Manchester United. Ce match est surtout marqué par l’insolence de Jim Baxter, qui se permet de ralentir le jeu pour soudainement… jongler. Comme ça, pour le fun. « Nous sommes officieusement devenus champions du monde et je pense qu’on peut affirmer que l’Écosse ne fera jamais mieux que ça » , conclut le capitaine John Greig à la fin du match. 1967, une année mythique pour l’Écosse, puisque le Celtic devient la première équipe britannique à remporter la C1. Malgré cette belle victoire, c’est l’Angleterre qui terminera finalement en tête de son groupe et validera son billet pour l’Euro. Pas grave, l’Écosse a gagné le match qu’il fallait.

Plus aucun match officiel depuis 1999

Oui, mais les Écossais ont perdu la dernière double confrontation officielle. Bon, c’était au siècle dernier, en 1999. Mais quand même. À quelques encablures de l’Euro 2000, les deux pays se retrouvent en match de barrages. Autant dire que ça envoie du jeu. Lors du match aller, disputé au stade Hampden Park de Glasgow, un doublé de Paul Scholes douche les ambitions des Highlands. Le match retour sera très disputé et la victoire écossaise à Londres (1-0, but du crâne de Don Hutchinson) ne suffira pas au bonheur de la bande à Craig Brown. Un barrage qui sonne comme la fin d’une époque. C’est d’ailleurs la dernière de John Collins sous le maillot de l’équipe nationale. L’ancien joueur de l’AS Monaco part la tête haute. « Je suis parti en entendant chanter les supporters écossais » , lâche le joueur à la fin du match.

Depuis cette terrible double confrontation, aucune rencontre officielle. Pis, un seul petit match amical en quinze ans. C’était en août 2013 pour le 150e anniversaire de la Fédération anglaise de football. Ce soir-là, les Anglais l’avaient encore emporté (3-2). Décidément, les Écossais ont un compte à régler avec leur encombrant grand frère. Et si vous voulez vraiment vous persuader que ce match est le plus grand derby d’Europe, il faut savoir que l’affluence record pour une rencontre de football sur le Vieux Continent date de 1937. Ils étaient 149 415 à se serrer les uns contre les autres à Glasgow pour voir les hommes en kilt marcher sur les Anglais (3-1). Le football est définitivement né sur cette putain d’île.

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Par Mathieu Faure

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