Echec et Matt Moussilou

« C’est un vrai challenge sportif. Mais c’est aussi un bon moyen de me relancer en toute discrétion et en toute humilité » . Matt Moussilou a des fourmis dans les jambes. Sans club depuis le 27 août dernier, date à laquelle il résilia son contrat avec l’OGC Nice, il commençait à trouver le temps long. « Les échecs, ça ne peut plus durer. J’ai besoin de jouer » , commente celui qui n’a plus marqué en Ligue 1 depuis deux ans et demi, selon 20minutes.fr.

Peu dire que d’affirmer que Matt Moussilou sort d’une longue traversée du désert. « Si tu m’avais dit il y a trois ans que j’en serais là, je ne t’aurais pas cru » , avoue-t-il aujourd’hui. Incapable de s’imposer à Nice, à Saint-Étienne sans même parler de son passage aussi catastrophique qu’éphémère à Marseille, qu’il avait osé qualifier de choix sportif à l’époque, l’auteur du mythique « le coach m’a demandé de jouer dans les intervalles, euh pardon, les intervaux » , doit crever la dalle. Caricature ultime de l’attaquant sprinter aux pieds carrés, il fut contraint de rejoindre le Qatar, à 25 ans, pour pouvoir exercer son métier. Triste. Et on ne va pas se mentir, Les Cahiers du Foot ne s’étaient pas vraiment trompés en lui attribuant le Ballon de Plomb en 2007. « Quand tu as passé dix ans dans le Nord, que t’arrives chez des gens qui ont une mentalité d’Italien ou de Corse avec l’étiquette du plus gros transfert du club… Les gens pensaient but, but, but. Ça a fait poteau » , analyse le néo Boulonnais.

Anciennement convoqué chez les Espoirs (ah… Domenech), le sosie officiel de Ladji Doucouré a rapidement compris que, même sur un malentendu, un avenir en bleu était difficilement envisageable. Alors il a opté pour le Congo. Au moins a-t-il la chance d’être international.

Laurent Guyot, lui, n’a pas conscience d’avoir engagé un peintre : « C’est un pari mais il y a des risques que je veux prendre. Nous voulons le mettre dans les meilleures dispositions possibles pour qu’il retrouve le niveau qui était le sien il y a seulement quelques années » , s’est justifié l’ancien défenseur nantais. Peut-être parce qu’il fut un temps où Moussilou marquait des buts. Un jour, il en a même inscrit quatre au cours d’une seule rencontre, c’était face à Istres, en 2005, avec le LOSC. Mais c’était avant de se faire prendre sa place par Peter Odemwingie, ce qui ne doit pas être facile à vivre tous les jours. Son transfert dans le Nord, région dans laquelle il a plutôt laissé un bon souvenir, devrait lui permettre de trouver ce qu’il est venu chercher. Du temps de jeu. L’occasion de percer enfin le mystère qui l’entoure. Matt Moussilou est-il un joueur de DH qui fut en surrégime pendant un an ou un avant-centre incompris ?