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Earth Wörns Jim

Par Mathieu Faure
Earth Wörns Jim

Kevin Trapp au PSG, c'est la preuve que les Parisiens ne sont pas fâchés avec la Bundesliga. Et encore moins avec les Allemands. Avant le gardien de Francfort, un seul Germanique s'était illustré dans la capitale : Christian Wörns. Acheté sous Michel Denisot, le stoppeur de Leverkusen avait débarqué en pleine période Charles Biétry. C'était le PSG 1998-1999, la pire saison sportive de l'histoire du club. Une saison cauchemardesque pour Wörns qui, à peine arrivé, devait déjà être vendu.

MC Solaar a disparu des radars musicaux, mais ses titres sont universels. Bizarre pour quelqu’un qui a mis au monde une chanson appelée Les temps changent. Au PSG, aussi, les temps changent. Dans les années 90, la direction commerciale du club avait une logique bien à elle pour lancer la campagne d’abonnement du Parc des Princes. En effet, sur les grandes affiches qui squattaient les bus RATP et les abribus de Paname, le premier buteur de la saison à domicile était mis en exergue. C’était la tradition. Ainsi, en 1998, c’est l’Allemand Christian Wörns qui avait eu droit à cet honneur suite à son but claqué contre Bastia lors de la première à domicile. La photo est magnifique. On y voit l’Allemand les bras écartés comme deux ailes, la face ravie. Premier buteur parisien au Parc des Princes cette saison, l’international allemand servait alors d’argument de promotion pour le PSG. C’est très drôle, car dans le même temps, le premier joueur allemand à évoluer au PSG était sur le point d’être vendu. Oui, déjà. Pourtant, l’acquisition de l’international allemand de 25 ans était un coup de maître.

Décembre 1997, le Bayer Leverkusen ne peut rien faire face au trio Michel Denisot-Jean-Michel Moutier-Ricardo. Alors en fin de contrat au Bayer, Wörns s’engage libre pour le PSG à partir de juillet 1998. « Sportivement, c’est une grande perte » , balançait alors l’amateur de ligne blanche Christoph Daum, coach de Leverkusen, au moment du départ de son stoppeur. Wörns débarque à Paris pour remplacer des mythes : N’Gotty, Roche et Le Guen. Sauf que durant les soldes d’été, le PSG change tout. Du sol au plafond. Lorsqu’il arrive dans la capitale, Wörns découvre un nouveau président délégué (Charles Biétry), un nouveau directeur sportif (Claude Leroy) et un nouvel entraîneur (Alain Giresse). Autant dire que ceux qui l’ont recruté ne sont plus là. Pourtant, l’Allemand sort d’une très bonne Coupe du monde avec l’Allemagne, et Leroy se vante de son arrivée dans les colonnes de L’Équipe peu de temps avant la reprise : « Notre première recrue pour la saison prochaine est un international allemand, ce n’est pas une mince affaire. » À l’époque, le PSG Canal Plus n’a pas le même train de vie que l’actuel qatari. Charles Biétry le sait, lui qui découvre le salaire du stoppeur lors de sa prise de fonction : 650 000 francs mensuels. C’est colossal. Surtout que dans le même temps, Biétry a deux autres dossiers brûlants à gérer : prolonger Marco Simone et valider l’arrivée de Jay-Jay Okocha.

Vendre Wörns pour faire rentrer de la fraîche

Biétry est donc dans une merde financière et morale. Il a besoin de fraîche pour augmenter Marco Simone et renflouer les caisses suite à l’arrivée de Jay-Jay Okocha qui se précise. Pour le Super Eagle, on parle de plus de 100 millions de francs de transfert et un salaire de nabab. C’est un lourd investissement. Pour ce faire, il faut vendre l’une des deux stars européennes du club : Simone ou Wörns. Un départ de l’Italien ressemble à un suicide présidentiel. Mi-juillet, le PSG reçoit Sofia en amical à Charléty. À la fin du match, Biétry descend sur la piste saluer les fans parisiens et prendre la température. Ces derniers vont le pourrir comme jamais avant de lui balancer des projectiles. La raison ? Les rumeurs de vente de la nouvelle idole du Parc des Princes Marco Simone. Autant dire que les regards se portent très vite et exclusivement sur Wörns. L’Allemand doit être sacrifié pour payer Okocha (le Nigérian percevait près de 9 millions de francs net en Turquie). Ubuesque car le blond n’a encore jamais porté le maillot du PSG.

Voilà qu’un mois après son premier entraînement au Camp des Loges, il se retrouve convoqué par Charles Biétry au Sheraton de l’aéroport Charles-de-Gaulle où Gérard Houllier attendait qu’il signe un contrat en faveur de Liverpool. On parle de 42 millions de francs de transfert. Problème, Wörns n’est pas intéressé. Sa femme et sa fille sont tombées amoureuses de Paris, et lui vient de s’enfiler six mois de français en cours du soir. « Je n’ai pas envie de partir maintenant et, de toute façon, pas à Liverpool » , lâche-t-il à qui veut l’entendre à cette époque. Officiellement, Wörns n’est pas à vendre. Mais le PSG a besoin de pognon et, pour ne pas blesser son joueur plus que ça, le club de la capitale se sent obligé de communiquer sur le sujet : « Le Liverpool FC, à la recherche d’un défenseur central, avait pris contact avec le PSG pour savoir si Christian Wörns était susceptible d’être transféré. Le club parisien a répondu par la négative et l’international allemand reste donc dans son effectif. » Laconique.

« À qui dois-je donner le ballon ? »

Biétry est emmerdé, mais Alain Giresse, le coach parisien, est aux anges, lui qui compare son défenseur à Karl-Heinz Förster, formé comme le Parisien au Waldhof Mannheim. Adepte du 3-5-2 très à la mode en Allemagne à l’époque, Wörns découvre le 4-4-2 à plat. Il met du temps à se mettre en jambes, mais il est impressionnant. Sobre, efficace, discret. Un vrai bon défenseur, quoi. Dans une saison ô combien chaotique (deux présidents, trois entraîneurs), Wörns fait le métier. Sans pour autant passer l’éponge. Il n’a pas oublié que son club a voulu le foutre à la porte avant même le début de saison. Pour une histoire de pognon. « Mon départ serait rentable pour le club. Dans ce genre de situation, un joueur ne peut pas se sentir bien. L’affaire du transfert à Liverpool m’a fragilisé » avance-t-il en décembre 1998 dans L’Équipe. Un départ semble inéluctable. Surtout que dans le même temps, le PSG s’enfonce dans la médiocrité. Une boucherie que l’Allemand peine à analyser : « À qui dois-je donner le ballon ? Dites-le moi. On passe notre temps à perdre le ballon tout de suite après l’avoir récupéré et on court tout le temps derrière. C’est pour ça que, physiquement, on baisse souvent rapidement. On réagit au lieu d’agir. » On est en avril, et Wörns va connaître son troisième entraîneur de la saison (Bergeroo a succédé à Jorge qui avait déjà succédé à Giresse). C’en est trop. Il va partir. Le Borussia Dortmund a senti le coup et aligné plus de 44 millions de francs pour le recruter à l’été 1999. Banco. Pour le remplacer, le PSG va miser sur Godwin Okpara. Ce dernier purge actuellement une peine de prison pour viol. Le Karma.

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