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EA Sports Football Club peut-il briller sans l’étiquette FIFA ?

Par Tristan Pubert

Après plus de 30 ans à avancer main dans la main, la FIFA et EA Sports ont mis fin à leur partenariat. Place désormais à EA Sports Football Club. Mais le jeu saura-t-il garder son aura avec sa nouvelle appellation ?

EA Sports Football Club peut-il briller sans l’étiquette FIFA ?

Ce lundi, la célèbre enseigne américaine de jeux vidéo a teasé sa nouvelle simulation de football, intitulée désormais EA Sports Football Club. La fin d’une longue histoire d’amour. « Trente ans de tribunes remplies avec vous sur le terrain, mais il est temps de se rapprocher. Tout a changé, c’est un monde sans contrainte », annonce ainsi EA Sports avec un teaser immersif dans lequel on peut voir Pep Guardiola donner des consignes à Marco Verratti, Luis Figo ou encore Reece James. « Vous êtes en bonne compagnie, bienvenue dans le club », conclut ainsi la bande d’annonce.

Mais très vite, la surprise a laissé place à la moquerie, en particulier concernant la modélisation des visages des joueurs sur la jaquette. En effet, Haaland, Vinicius Júnior, Zidane ou encore Ronaldinho et Pirlo virtuels se sont attiré les critiques et les comparaisons avec les Sims. Un premier teaser qui n’a donc guère convaincu, pour ne pas dire déçu, en attendant celui du gameplay officiel qui sera dévoilé par Electronic Arts ce jeudi 13 juillet. Mais une chose est sûre, les attentes sont nombreuses pour un jeu très critiqué ces dernières années.

Se réinventer, voilà ce qui a fait la force de FIFA pendant de longues années. Que ce soit le gameplay, les modes de jeu, les graphismes, le plus célèbre jeu vidéo de football a toujours cherché à avoir une longueur d’avance sur son éternel rival, Pro Evolution Soccer. Si au début des années 2000 (et notamment sur la PS2), c’est bien le jeu produit par Konami qui avait une longueur d’avance, l’arrivée des consoles next-gen (la PS3 surtout) a permis à FIFA d’imposer sa suprématie, devenant un jeu beaucoup plus réaliste grâce à des technologies innovantes comme le « True Player Motion » visant à se rapprocher d’un gameplay réaliste. Mais ce n’est pas tout : Electronic Arts a aussi et surtout misé sur des modes de jeu innovants, devenant des porte-étendard, comme le fameux Ultimate Team apparu en 2013 ou encore le mode histoire avec Alex Hunter sur FIFA 17. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2017, FIFA est le produit culture le plus populaire en France avec 1,4 million d’exemplaires vendus, contre seulement 100 000 pour PES.

Un jeu qui s’essouffle

Devenu le boss dans son domaine, FIFA va aussi et surtout connaître, à partir de l’édition 2017, une importante baisse en matière de qualité du gameplay. L’objectif n’est plus d’être la simulation la plus parfaite du football, mais bien de s’adapter aux exigences d’une nouvelle clientèle. Si quinze ans en arrière, le jeu était destiné (exclusivement) aux amateurs de ballon rond, c’est totalement différent en 2023.

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Et ce, grâce à Ultimate Team, devenu le mode de jeu le plus prisé sur FIFA, en particulier par la jeune génération. Pour faire simple, ce mode de jeu en ligne permet au joueur de créer sa propre équipe avec les fameuses cartes de joueurs dont le prix varie en fonction de la valeur du joueur. L’objectif est tout simplement d’avoir la meilleure équipe pour atteindre le graal, la Division 1. À première vue, ce mode de jeu a l’air fun et divertissant. Mais EA Sports l’a tout simplement saboté avec le fameux système de « pay-to-win », dénoncé par de nombreux utilisateurs. En effet, si ce mode de jeu est totalement gratuit, il est difficile (pour ne pas dire impossible) aujourd’hui de remporter des matchs sans faire chauffer la carte bleue. Chaque semaine, des nouvelles cartes de joueurs sont disponibles et poussent donc l’utilisateur à la consommation. Mais pourquoi se remettre en question lorsque les ventes se portent toujours à merveille ? L’édition 2022 s’est par exemple écoulée à 1,6 million d’exemplaires en France (+ 200 000 en comparaison à 2017). Tant pis si certains OG du jeu se plaignent, il existe un nouveau marché à conquérir : les moins de 25 ans.

Une révolution, vraiment ?

Néanmoins, l’agacement se fait de plus en plus ressentir, et cette séparation avec FIFA n’arrange pas vraiment les choses. Concrètement, est-ce que la perte du nom à quatre lettres pourrait avoir un impact réel sur le jeu ? Concernant le gameplay, pas vraiment, puisque le jeu est produit par EA Sports, la FIFA permettait surtout au jeu de bénéficier d’un nom culte et de disposer de toutes les licences nécessaires, chose que n’avait pas PES et qui a aussi causé sa mort.

Le gameplay donc, principale source de critiques venant des fidèles du jeu, ne devrait pas vraiment connaître d’amélioration (ni de grande dévaluation), EA Sports souhaite surtout rendre son nouveau joyau encore plus immersif grâce notamment à la technologie Hypermotion V qui va permettre au jeu d’augmenter le nombre de détail à l’écran avec plus de 590 millions d’encadrements et contours pour les joueurs, les ballons, les supporters ou encore le stade (contre 9 millions sur l’actuel FIFA 23). Sans FIFA, est-il donc venu, le temps de la révolution pour EA Sports ? Détrompez-vous, on restera dans la continuité et avec la possibilité de toujours tout miser sur le mode Ultimate Team, avec notamment l’apparition des cartes de joueuses féminines, une première. Depuis plusieurs années, Electronic Arts a fait de son joyau un jeu vidéo au sens propre du terme et non plus, comme auparavant, une simulation de football. Et tant qu’une véritable concurrence ne pointe pas le bout de son nez, cela ne changera pas. Comme chaque année, le jeu connaîtra quelques modifications, mais rien de révolutionnaire. Et comme chaque année, on dira que c’est un jeu minable et comme chaque année, on troquera quelques heures de sommeil pour ce maudit jeu. Ils sont forts, ces Américains.

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Par Tristan Pubert

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