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Dundee, un derby aux larmes de crocodile

Par Matthieu Rostac
Dundee, un derby aux larmes de crocodile

De tout temps, les médias ont utilisé derbys et Clásicos pour enrober de suspense une quelconque rencontre de football. Sur le papier, le derby de Dundee, qui oppose le Dundee FC à Dundee United, fait office de véritable affrontement entre rivaux. Une proximité par le nom et l'emplacement telle que certains s'imaginent parfois qu'il s'agit d'un seul et même club. Et il y a un peu de vrai là-dedans.

De tous les pays qui composent la Terre, l’Écosse est sans doute le plus centripète. Malgré ses 78 000 km² de superficie, les descendants de William Wallace ont élu domicile majoritairement dans la Central Belt, cette bande de terre qui s’étend de Ayr à Dunbar en passant par Édimbourg et Glasgow. Soit les ¾ d’un pays de cinq millions d’habitants vivant sur un 8e de son territoire. Dans ce contexte, le football local n’a plus qu’à se pencher pour ramasser du derby à chaque coin de rue. Le Old Firm, qui oppose le Celtic Glasgow aux Rangers, reste le plus célèbre d’entre tous. Mais Édimbourg, ainsi que les régions du Tayside et du Fife possèdent également leurs affrontements entre rivaux du coin. Le derby du Lanarkshire, lui, se permet le luxe de réunir quatre clubs sous une seule et même appellation : Motherwell, Airdrieonians, Hamilton Academical and Albion Rovers. Au point, parfois, que les équipes n’ont de rivales que le statut officiel. À ce petit jeu, le derby de Dundee remporte la palme.

New Firm plus que Dundee derby

À dire vrai, pendant longtemps, le derby de Dundee n’a pas eu droit de cité sur les bords de la Tay. Dans les années 60, et après avoir obtenu sa seconde montée en First Division seulement, le Dundee United doit jouer les faire-valoir d’un Dundee FC qui assied sa suprématie locale, nationale, voire internationale. Entre 1961 et 1963, les Dark Blues remportent leur premier championnat, arrivent en demi-finale de Ligue des champions, puis perdent la finale de Scottish Cup face aux Rangers, avant d’arriver une nouvelle fois en demi-finale de Coupe des villes de foires en 1968. Les Terrors devront attendre 1971 et l’arrivée du coach providentiel Jim McLean pour oser défier le voisin Dundee FC. Avant de mettre des droites à John Barnes en direct sur la BBC parce qu’il « pose des questions stupides » , McLean a été ce jeune entraîneur transfuge du… Dundee FC qui révolutionna le Dundee United en s’appuyant sur la formation des jeunes. Résultat : les Terrors remportent deux League Cup d’affilée en 1980 et 1981, puis leur seul et unique championnat en 1983. Malgré la finale de League Cup de 1980 entre les deux formations dundonians, la presse et le public préfèrent inventer un derby de toute pièce qui fleure bon les années 80 : le New Firm. Dundee United vs Aberdeen FC. Jim McLean vs Alex Ferguson. Champion d’Écosse vs champion d’Europe. Et ce, même si Aberdeen est situé à plus de cent bornes de Dundee.

Dundee Utility Crew, le « supergroupe » de hooligans

La vigueur des rivalités locales, déjà en demi-molle depuis les préliminaires, finit par s’estomper de la même façon que les Trente Glorieuses du football dundonian laissèrent la place à l’hégémonie des formations glaswégiennes. Bien installés dans le ventre mou de Scottish Premiership, Dundee FC et Dundee United doivent se satisfaire de finales de Cup perdues (sauf en 2010 où Dundee United remporte la Scottish Cup). Sans derby digne de ce nom, les supporters se cherchent un os à ronger. Au milieu des années 80, les groupes de hooligans des deux clubs de la ville – le Dundee Soccer Crew et les Hilltown Huns d’un côté, les Tannadice Trendies et The Shimmy de l’autre – la jouent Weathermen et décident de fonder une sorte de « supergroupe » , le Dundee Utility Crew. Le but est simple : « protéger la ville » des firms des autres villes écossaises, principalement les Casuals d’Aberdeen. Au point que si le Dundee FC recevait Aberdeen et que le Dundee United se déplaçait à l’extérieur, les supporters de United avaient pour mission de rester à la maison pour défendre leurs faux frères dans les rues, puis regarder le match dans un pub. Un sacerdoce qui prit des airs obsessionnels en 2013, lorsque deux membres du sous-groupe Alliance Under Fives furent condamnés à onze et trois mois de prison pour avoir dérouillé un fan d’Aberdeen à qui on avait refusé l’entrée au stade car trop saoûl.

500 mètres de distance et un pub commun

Une communion entre fans de deux équipes « rivales » qui paraît impensable et qui reviendrait à s’imaginer les supporters de la Juventus et du Torino se réunissant pour taper de concert sur leurs homologues romains ou milanais. Mais à Dundee, ça n’emmerde personne. Peut-être parce que depuis le début de leur histoire, les supporters de FC et United n’ont tout bonnement jamais pu s’éviter. Les antres des deux clubs – Dens Park pour le Dundee FC et Tannadice Park pour Dundee United – sont situées dans la seule et même Tannadice Street, à 500 mètres et quatre minutes à pied l’une de l’autre. Forcément, si la rivalité sportive n’est pas au rendez-vous, il est difficile de trouver des raisons de s’affronter dans un si petit espace. Il arrive même que les supporters des deux équipes se retrouvent à boire des coups dans un seul et même pub, le Centenary Bar, sur la Clepington Road, à quelques dizaines de mètres de la Tannadice Street. Mais dans deux pièces séparées, faut pas déconner non plus. Une atmosphère que le défenseur central du Dundee FC Thomas Konrad a du mal à saisir. Formé tout jeune au derby entre Karlsruhe et Stuttgart, ce dernier expliquait récemment dans les colonnes du Courier qu’il y avait vu « trente mille fans pour un match amical. Stuttgart et Karlsruhe étaient en première division, et l’atmosphère était loin d’être amicale entre les deux équipes. On se serait cru en temps de guerre, il y avait des policiers à l’intérieur et en dehors du stade, et un hélicoptère tournait au-dessus de nos têtes. C’était plutôt intimidant. En dehors du stade, les fans se battent et se tapent dessus sans cesse. Il nous est impossible de marcher dans la rue pour ce type de match comme on pourrait le faire à Dundee. Ici, quand l’arbitre va siffler le début du match, ça va être un match comme les autres. » Mais un derby pas comme les autres.

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Par Matthieu Rostac

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