- Euro 2012
- France/Luxembourg (2-0)
Duché coulé
La France enchaine une troisième victoire en battant un Luxembourg réduit à 10 donc héroïque en défense. Benzema et Gourcuff ont masqué le peu d'imagination offensive des Bleus...
Soixante-douze heures après s’être rassurés face aux Roumains, les Bleus de Blanc devaient cette fois se libérer pour leur deuxième rencontre à domicile d’affilée. Face au Luxembourg, un adversaire idéal pour ce genre de mission. Pragmatique, le sélectionneur avait donc décidé de changer son dispositif tactique et de mettre en place une équipe à vocation offensive, avec deux attaquants alignés pour la première fois de son mandat dès le coup d’envoi, Benzema et Hoarau. Derrière, Gourcuff remplace Nasri au poste de meneur, Malouda confirmé à gauche, Diaby de retour et le capitaine Alou Diarra placé seul à la récupération.
Benzema, 10e
Comme prévu, l’équipe de France monopolise tous les ballons dès le début de la partie, le faisant énormément tourner pour essayer de déstabiliser un onze adverse extrêmement compact, où tous les joueurs ont pour consigne d’attendre la mauvaise passe, les yeux rivés sur les jambes adverses. Au fil des minutes, le toque des Bleus se fait brouillon, à l’image de Diaby qui, à force de vouloir se multiplier au milieu de terrain, finit par embrouiller un schéma tactique déjà pas très lisible. Seul Réveillère, placé très haut, parvient par deux fois à créer le décalage.
C’est finalement suite à deux corners consécutifs que les Bleus parviennent à ouvrir le score à la 23e. Le premier d’abord est exploité par Mexès, qui récupère la balle à l’entrée de la surface et enchaîne contrôle de la poitrine puis frappe, difficilement repoussée. Benzema, démarqué au second poteau, profite du second pour placer un bel extérieur du gauche et inscrire son 10e but en sélection. Le plus dur est fait, sauf que dans le dernier quart d’heure de la première période, le jeu produit reste assez vilain. Hormis deux mines lointaines de Diaby, les occasions pour le public lorrain de s’enflammer sont rares. « Plus tu vas agglutiner les attaquants, moins tu auras d’espaces » , avait prévenu Laurent Blanc, qui n’a sûrement pas dû apprécier de voir trop souvent Malouda, Gourcuff ou Diaby accompagner la paire d’attaquants aux avant-postes plutôt que de proposer des solutions en milieu de terrain.
Payet – Gourcuff, encore
A la reprise, c’est Gourcuff qui initie le premier mouvement offensif, avec une intéressante remontée de balle gâchée par Hoarau. Le néo-Lyonnais se prend un méchant taquet par derrière quelques minutes plus tard du capitaine luxembourgeois, qui avait déjà été averti. Les visiteurs sont donc à dix pour finir ce match et les digues sont proches de céder. Miraculeusement pourtant, le score va d’abord rester inchangé, jusqu’au but de Gourcuff, d’une frappe lointaine, sur un nouveau service de l’entrant Payet.
Au final, ça ne fait que 2-0 pour les Bleus. C’est peu au regard de leur domination presque totale, mais face à un adversaire aussi regroupé en défense, pas facile de trouver les espaces et les intervalles. Il faudra donc se contenter de ce score assez peu flatteur. Rayon satisfactions, il restera de cette semaine internationale les belles entrées des jokers Rémy et Payet, ainsi que les retours gagnants des Lyonnais Gourcuff et Réveillère. Les déceptions viennent surtout du flanc gauche, avec un Clichy encore trop timide et surtout un Malouda en dessous de son niveau habituel. Quant à l’animation défensive, difficile d’en tirer des conclusions face à un tel adversaire. Reste cette série de trois victoires consécutives, qui vient gommer un peu le bilan 2010 d’une équipe de France en pleine reconstruction.
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